L’Image
d’une femme courageuse

En 1984, l'Espagne a imprimé le timbre commémoratif « XVI centanario del viaje de la monja Egeria al Oriente Bíblico, 381-384 », qui commémore le voyage d'Egérie et le centenaire de la découverte de son journal. La célèbre pèlerine est représentée sur le dos d'une mule, portant une robe rouge et une cape bleue. On ne sait rien d'Egérie, on ne fait que des hypothèses sur elle en analysant le texte latin qu'elle a laissé.  Ce qui figure sur la couverture de Donne Chiesa Mondo n'est donc pas son vrai visage, mais le portrait idéal de la femme qui a quitté la Galice au IVème siècle pour rejoindre la Terre Sainte, laissant au monde un précieux carnet de voyage, retrouvé 1500 ans plus tard à Arezzo en Italie. Pour le moine Valerius, un ascète espagnol du VIIème siècle qui était aussi un écrivain et un chroniqueur de son temps, elle était une moniale et le journal est une longue lettre à ses consœurs. D'autres chercheurs, tenant compte de la durée du voyage, quatre ans, et des frais encourus, estiment qu'elle devait être une femme aisée de la classe moyenne, d'une certaine culture, pleinement chrétienne. Egérie a accordé une attention particulière à la liturgie et la description de celle de la Semaine Sainte utilisée à Jérusalem est d'un grand intérêt pour les chercheurs. (Dcm)