N’oublions pas les maîtres

«Penser la mort, n’est-ce pas penser la vie? Ou plutôt: essayer de la penser, parce que nous sommes dedans depuis le début et nous n’avons, pour la vie comme pour la mort, ni définition, ni possession»: c’est ainsi que s’exprimait le père Ghislain Lafont, qui est décédé le 11 mai dernier à l’âge de 93 ans. Moine bénédictin de l’abbaye de Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire et théologien polyédrique, ses études ont couvert une très longue période, depuis sa thèse de doctorat de 1961 sur la structure de la Summa Theologiae de saint Thomas, jusqu’en 2019, date à laquelle il a publié un livre intitulé Le catholicisme autrement?, synthèse mûre de son travail de théologien et de penseur.

Homme épris de l’Eglise, il a été l’interprète passionné de la pensée théologique en France, aux Etats-Unis et en Italie, en dialogue avec la philosophie contemporaine et avec l’anthropologie théologique.

Au cours de sa longue carrière académique, il a été professeur de l’université pontificale Saint-Anselme de 1978 à 1995 et de l’université pontificale grégorienne de 1983 à 1993.

Et c’est précisément pour maintenir vivant l’héritage de ce grand théologien que, le 20 décembre dernier, l’université pontificale grégorienne a signé un accord avec l’université pontificale Saint-Anselme et avec la Libre université de la Très Sainte Vierge Marie de l’Assomption (lumsa) pour instituer la Lectio «Ghislain Lafont».

Cette Lectio se déroulera chaque année et sera accueillie à tour de rôle dans l’une des trois universités: en juin de cette année, elle aura lieu à la lumsa, en 2023, elle aura lieu à l’université Saint-Anselme et en 2024 à la grégorienne. L’organisation est confiée au Centre foi et culture «Alberto Hurtado». (valentina angelucci)