Dimanche dernier, l’Evangile nous menait déjà au combat spirituel. Celui d’aujourd’hui nous en révèle l’enjeu: la filiation de Dieu dans les pas de Jésus.
Il éprouve la faim. Chez Jean, au puits de Jacob, Il dit à ses disciples: «Ma nourriture c'est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé». Demandons-nous dans notre prière quelque chose qui met Dieu à notre service? Se servir de Dieu, c'est la première tentation, c'est l'inverse d'être Fils. Le premier lieu du combat spirituel, c’est laisser Dieu à sa place et rester à la nôtre! L'homme est créé pour servir Dieu, pas pour s'en servir.
«Le démon l'emmena alors “plus haut”»... C’est d'abord dans l'imaginaire que nous sommes conduits en surplomb: «Je te donnerai tout ce pouvoir… car cela m'appartient et je le donne à qui je veux». «Tout est à vous », écrit Paul aux corinthiens, «mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu»! Encore une question de juste place. Nous ne retenons souvent que le début du verset, oubliant que nous sommes au Christ. Le Père a tout remis entre les mains du Fils qui ne peut rien retenir. Nous voyons trop souvent dans la volonté de Dieu une concurrence qui contrarie la nôtre. La deuxième étape du combat spirituel, c'est passer de la résignation au consentement. Car être Fils n'est pas subir la volonté du Père mais découvrir que servir Dieu est la réalisation de ma liberté, quand se servir de Dieu, c'est asservir l'autre.
«Si tu es le Fils de Dieu»: ce «si» insinue le doute. Or l'amour repose sur la confiance: la trahir, c'est tuer l'amour. Pervertir la gratuité du pardon en vérification comptable, domestiquer le don, enfermer l'Esprit, voilà la pire tentation.
La troisième étape du combat spirituel nous conduit alors à passer du consentement à l'Alliance. Car l'Esprit qui nous pousse au désert est celui de l'Alliance nouvelle comme le dit le prophète Osée: «Eh bien, c'est moi qui vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur» (2, 16).
*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Mon oraison, une action pour toi
Jésus m’ouvre à dialoguer avec notre Père
dans l’oraison,
à jeûner, à partager avec l’autre et le secourir;
enfin je dis Oui aux vraies valeurs,
vis dans la même maison
avec Dieu et toi; je suis un homme nouveau,
peux te guérir.
Etre un homme nouveau, un choix de vie
Mes tentations, des entraves à être apôtre, m’imposent des choix
pour rester fidèle à ma foi; l’Esprit Saint,
je le reçois,
Il m’aide à fuir les paroles de mort
et mes actes immoraux,
à naître en Dieu, à devenir un homme nouveau,
un héraut!
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 6 mars, i er de carême
Première lecture: Dt 26, 4-10
Psaume: 90
Deuxième lecture: Rm 10, 8-13
Evangile: Lc 4, 1-13
Bruno Lachnitt*