Catéchèse sur saint Joseph

Une communauté de saints unie sur la terre et au Ciel

 Une communauté de saints unie sur la terre et au Ciel  FRA-006
08 février 2022

Chers frères et sœurs, bonjour!

Ces dernières semaines, nous avons pu approfondir notre compréhension de la figure de saint Joseph, guidés par les rares mais importantes informations que donnent les Evangiles, et aussi par les aspects de sa personnalité que l’Eglise, au cours des siècles, a su mettre en valeur à travers la prière et la dévotion. En partant précisément de ce «sens commun» de l’Eglise qui, dans l’histoire de l’Eglise, a accompagné la figure de saint Joseph, je voudrais aujourd’hui méditer sur un article important de la foi qui peut enrichir notre vie chrétienne et qui peut également améliorer notre relation avec les saints et avec nos chers défunts: je parle de la communion des saints. Nous disons souvent dans le Credo: «Je crois en la communion des saints». Mais si on demande ce qu’est la communion des saints, je me souviens qu’enfant, je répondais immédiatement: «Ah, les saints communient». C’est quelque chose que... nous ne comprenons pas ce que nous disons. Qu’est-ce que la communion des saints? Ce n’est pas que les saints communient, ce n’est pas ça: c’est autre chose.

Parfois, même le christianisme peut tomber dans des formes de dévotion qui renvoient à une mentalité plus païenne que chrétienne. La différence fondamentale est que notre prière et notre dévotion de fidèles ne se fondent pas, dans ce cas, sur la foi en un être humain, ou en une image ou un objet, même si nous savons qu’ils sont sacrés. Le prophète Jérémie nous rappelle: «Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un homme [...] Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur» (17, 5-7). Même lorsque nous comptons pleinement sur l’intercession d’un saint, ou plus encore de la Vierge Marie, notre foi n’a de valeur que par rapport au Christ. Comme si le chemin vers ce saint ou cette Vierge ne conduisait pas là: non. Il va là, mais en relation à Christ. C’est le lien, Christ est le lien qui nous unit à Lui et les uns aux autres qui a un nom spécifique: ce lien qui nous unit tous, entre nous et nous avec le Christ, c’est la «communion des saints». Ce ne sont pas les saints qui opèrent des miracles, non! «Ce saint est tellement miraculeux...»: non, arrête: les saints ne font pas de miracles, mais seulement la grâce de Dieu qui agit à travers eux. Les miracles ont été faits par Dieu, par la grâce de Dieu qui agit à travers une personne sainte, une personne juste. Cela doit être clair. Il y a des gens qui disent: «Je ne crois pas en Dieu, je ne sais pas, mais je crois en ce saint». Non, c’est erroné. Le saint est un intercesseur, celui qui prie pour nous et nous le prions, et il prie pour nous et le Seigneur nous donne la grâce: le Seigneur, à travers le saint.

Qu’est-ce donc que la «communion des saints»? Le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme: «La communion des saints est précisément l’Eglise» (n. 946). Quelle belle définition! «La communion des saints est précisément l’Eglise». Qu’est-ce que cela signifie? Que l’Eglise est réservée aux parfaits? Non. Cela signifie qu’il s’agit de la communauté des pécheurs sauvés. L’Eglise est la communauté des pécheurs sauvés. Elle est belle, cette définition. Personne ne peut s’exclure de l’Eglise, nous sommes tous des pécheurs sauvés. Notre sainteté est le fruit de l’amour de Dieu qui s’est manifesté dans le Christ, qui nous sanctifie en nous aimant dans notre misère et en nous en sauvant. Toujours grâce à Lui, nous formons un seul corps, dit saint Paul, dans lequel Jésus est la tête et nous les membres (cf. 1 Co 12, 12). Cette image du corps du Christ et l’image du corps nous font comprendre immédiatement ce que signifie être liés les uns aux autres en communion: Ecoutons saint Paul, ce qu’il dit: «Si un seul membre souffre — écrit saint Paul — tous les membres partagent sa souffrance; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps» (1 Co 12, 26-27). Voilà ce que dit Paul: nous sommes tous un seul corps, tous unis par la foi, par le baptême... Tous en communion: unis en communion avec Jésus Christ. Et c’est la communion des saints.

Chers frères et sœurs, la joie et la tristesse qui touchent ma vie affectent tout le monde, tout comme la joie et la tristesse qui touchent la vie du frère et de la sœur à côté de nous m’affectent également. Je ne peux pas être indifférent aux autres, car nous sommes tous dans un seul corps, en communion. Dans ce sens, même le péché d’une personne individuelle affecte toujours tout le monde, et l’amour de chaque personne individuelle affecte tout le monde. En vertu de la communion des saints, de cette union, chaque membre de l’Eglise est lié à moi d’une manière profonde: mais je ne dis pas à moi parce que je suis le Pape; à chacun de nous, il est lié, nous avons été liés et liés d’une manière profonde, et ce lien est si fort qu’il ne peut être rompu pas même par la mort: pas même par la mort. En effet, la communion des saints ne concerne pas seulement les frères et sœurs qui sont à mes côtés en ce moment de l’histoire, ou qui vivent en ce moment de l’histoire, mais concerne aussi ceux qui ont achevé leur parcours, le pèlerinage terrestre et ont franchi le seuil de la mort. Même eux sont en communion avec nous. Pensons-y, chers -frères et sœurs: dans le Christ, personne ne peut jamais vraiment nous séparer de ceux que nous aimons parce que le lien est un lien existentiel, un lien fort qui est dans notre nature même; seule la manière d’être ensemble eux avec chacun d’entre nous change, mais rien ni personne ne peut briser ce lien. «Père, pensons à ceux qui ont renié la foi, qui sont apostats, qui sont les persécuteurs de l’Eglise, qui ont renié leur baptême: ceux-là aussi sont-ils chez eux?». Oui, ceux-là aussi. Tous. Les blasphémateurs, tous autant qu’ils sont. Nous sommes -frères. C’est la communion des saints. La communion des saints maintient ensemble la communauté des croyants sur la terre et au Ciel. Et sur la terre, les saints, les pécheurs, tout le monde.

Dans ce sens, la relation d’amitié que je peux établir avec un frère ou une sœur à côté de moi, je peux aussi l’établir avec un frère ou une sœur qui est au Ciel. Les saints sont des amis avec lesquels nous entrons très souvent en relation d’amitié. Ce que nous appelons dévotion à un saint — je suis très dévoué à ce saint, à cette sainte — ce que nous appelons dévotion est en fait une façon d’exprimer l’amour fondé précisément sur ce lien qui nous unit. De même, dans la vie de tous les jours, on peut dire: «Mais, cette personne a tant de dévotion pour ses vieux parents»: non, c’est une façon d’aimer, une expression de l’amour. Et nous savons tous que nous pouvons toujours nous tourner vers un ami, surtout lorsque nous sommes en difficulté et avons besoin d’aide. Et nous avons des amis au Ciel. Tous, nous avons besoin d’amis; tous nous avons besoin de relations significatives qui nous aident à affronter la vie. Jésus aussi avait ses amis, et il s’est tourné vers eux aux moments les plus décisifs de son expérience humaine. Dans l’histoire de l’Eglise, il y a quelques constantes qui accompagnent la communauté des croyants: tout d’abord, la grande affection et le lien très fort que l’Eglise a toujours ressenti envers Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Mais aussi l’honneur et l’affection particuliers qu’elle a accordés à saint Joseph. Au fond, Dieu lui confie ce qu’il a de plus précieux: son Fils Jésus et la Vierge Marie. C’est toujours grâce à la communion des saints que nous sentons proches de nous, les saints et les saintes qui sont nos patrons, par le nom que nous portons, par exemple, par l’Eglise à laquelle nous appartenons, par le lieu où nous vivons, et ainsi de suite, même par une dévotion personnelle. Et c’est cette confiance qui doit toujours nous animer en nous tournant vers eux aux moments décisifs de notre vie. Ce n’est pas de la magie, ce n’est pas de la superstition, la dévotion aux saints; c’est simplement parler à un frère, une sœur qui est devant Dieu, qui a mené une vie juste, une vie sainte, une vie modèle, et qui est maintenant devant Dieu. Et je parle à ce frère, à cette sœur, et je demande son intercession pour les besoins que j’ai.

C’est précisément pour cette raison que je veux conclure cette catéchèse par une prière à saint Joseph à laquelle je suis particulièrement attaché et que je récite chaque jour depuis de nombreuses années, plus de 40 ans. C’est une prière que j’ai trouvée dans un livre de prières des Sœurs de Jésus et de Marie, datant de la fin des années 1700. Elle est très belle, mais plus qu’une prière, c’est un défi à cet ami, à ce père, à notre protecteur qu’est saint Joseph. Ce serait bien que vous appreniez cette prière et puissiez la répéter. Je vais la lire: «Glorieux Patriarche saint Jo-seph dont la puissance sait rendre possibles les choses impossibles, viens à mon aide en ces moments d’angoisse et de difficulté. Prends sous ta protection les situations si graves et difficiles que je te recommande, afin qu’elles aient une heureuse issue. Mon bien-aimé Père, toute ma confiance est en toi. Toute ma confiance est en toi. Qu’il ne soit pas dit que je t’ai invoqué en vain, et puisque tu peux tout auprès de Jésus et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir». Et elle se termine par un défi, il s’agit d’un défi à saint Joseph: «Puisque tu peux tout auprès de Jésus et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir». C’est une prière... Je me confie à saint Joseph tous les jours avec cette prière depuis plus de 40 ans: c’est une vieille prière. Amen.

Parmi les pèlerins qui assistaient à l’audience générale du 2 février, se trouvaient le groupe suivant:

De France: Groupe «Art et Foi».

Je suis heureux de saluer les fidèles des pays francophones. En ce jour de la fête de la Présentation du Seigneur, prions spécialement pour les hommes et les femmes consacrés répandus dans le monde et confirmés dans leur charisme. Que le Christ, Parole de Dieu, leur donne encore davantage la force d’être au service des valeurs du Royaume et d’une Eglise fraternelle et proche de tous. A vous tous, ma Bénédiction!