Recoudre la paix dans les rapports personnels et dans les relations entre les Etats

 Recoudre la paix dans les rapports personnels et dans les relations entre les Etats  FRA-005
01 février 2022

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans la liturgie d’aujourd’hui, l’Evangile raconte la première prédication de Jésus dans sa ville, Naza-reth. Le résultat est amer: au lieu de recevoir l’approbation, Jésus trouve l’incompréhension et même de l’hostilité (cf. Lc 4, 21-30). Ses concitoyens, plutôt qu’une parole de vérité, voulaient des miracles, des signes prodigieux. Le Seigneur ne les exauce pas et ils le rejettent, car ils disent le connaître déjà depuis qu’il était enfant, c’est le fils de Joseph (cf. v. 22), et ain-si de suite. Ainsi, Jésus prononce une phrase devenue proverbiale: «Aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie» (v. 24).

Ces mots révèlent que l’échec de Jésus n’était pas totalement inattendu. Il connaissait son peuple, il connaissait le cœur de son peuple, il savait le risque qu’il prenait, il avait pris en compte le rejet. Nous pouvons donc nous demander: mais si les choses étaient ainsi, s’il prévoit un échec, pourquoi va-t-il quand même dans son village? Pourquoi faire du bien à des gens qui ne sont pas prêts à vous accepter? C’est une question que nous nous posons souvent. Mais c’est une question qui nous aide à mieux comprendre Dieu. Face à nos fermetures, il ne recule pas: il ne met pas d’obstacle à son amour. Devant nos fermetures, il va de l’avant. Nous en voyons un reflet dans ces parents qui sont conscients de l’ingratitude de leurs enfants, mais qui ne cessent de les aimer et de leur faire du bien. Dieu est comme cela, mais à un niveau bien plus élevé. Et aujourd’hui, il nous invite, nous aussi, à croire au bien, à ne rien négliger pour faire le bien.

Mais dans ce qui s’est passé à Nazareth, nous trouvons autre chose: l’hostilité des «siens» envers Jésus nous provoque: ils n’étaient pas accueillants, et nous? Pour le vérifier, regardons les modèles d’accueil que Jésus propose aujourd’hui, à ses compatriotes et à nous. Ce sont deux étrangers: une veuve de Sarepta de Sidon et Naaman, le Syrien. Tous deux ont accueilli des prophètes: le premier Elie, le second Elisée. Mais l’accueil n’a pas été facile, il est passé par des épreuves. La veuve a accueilli Elie, malgré la famine et bien que le prophète ait été persécuté (cf. 1 Rois 17, 7-16), c’était un persécuté politique et religieux. Naaman, en revanche, bien qu’étant une personne de premier ordre, a accepté la demande du prophète Elisée, qui l’a conduit à s’humilier, à se baigner sept fois dans un fleuve (cf. 2 R 5, 1-14), comme si c’était un enfant ignorant. La veuve et Naaman, en somme, ont accueilli à travers la disponibilité et l’humilité. La façon d’accueillir Dieu est d’être toujours disponibles, de l’accueillir et d’être humbles. La foi passe par là: disponibilité et humilité. La veuve et Naaman n’ont pas rejeté les voies de Dieu et de ses prophètes; ils étaient dociles, et non rigides et -fermés.

Frères et sœurs, Jésus suit aussi la voie des prophètes: il ne se présente pas comme on l’attendrait. Ceux qui cherchent des miracles ne le trouvent pas — si nous cherchons des miracles nous ne trouverons pas Jésus —, pas plus que qui cherche des sensations nouvelles, des expériences intimes, des choses étranges; qui cherche une foi faite de puissance et de signes extérieurs ne le trouvent pas. Non ils ne le trouveront pas. Seuls le trouvent ceux qui acceptent ses manières et ses défis, sans plainte, sans soupçon, sans critique et sans longues grimaces. En d’autres termes, Jésus te demande de l’accueillir dans la réalité quotidienne que tu vis; dans l’Eglise d’aujourd’hui, telle qu’elle est; dans ceux qui te sont proches chaque jour; dans la réalité de ceux qui sont dans le besoin, dans les problèmes de ta famille, dans les parents, dans les enfants, dans les grands-parents, accueillir Dieu là. Il est là, en nous invitant à nous purifier dans le fleuve de la disponibilité et dans de nombreux bains salutaires d’humilité. Il faut de l’humilité pour rencontrer Dieu, pour nous laisser rencontrer par Lui.

Et nous, sommes-nous accueillants, ou ressemblons-nous à ses compatriotes, qui pensaient tout savoir de lui? «J’ai étudié la théologie, j’ai suivi ce cours de catéchèse... Je connais tout sur Jésus!». Oui, comme un idiot! Ne sois pas idiot, tu ne connais pas Jésus. Peut-être qu’après tant d’années comme croyants, nous pen-sons bien connaître le Seigneur, avec nos idées et nos jugements, souvent. Le risque est que nous nous habituions, que nous nous habituions à Jésus. Et comment nous habituons-nous? En nous fermant, en nous fermant à ses nouveautés, au moment où il frappe à ta porte et te dit une chose nouvelle, il veut entrer en toi. Nous devons sortir de cette attitude de rester figés sur nos positions. Au contraire, le Seigneur demande un esprit ouvert et un cœur simple. Et quand une personne a un esprit ouvert, un cœur simple, elle a la capacité de se surprendre, de s’émerveiller. Le Seigneur nous surprend toujours, c’est cela la beauté de la rencontre avec Jésus. Que la Vierge, modèle d’humilité et de disponibilité, nous montre le chemin pour accueillir Jésus.

Au terme de l’Angelus, le Pape a prononcé les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs, c’est aujourd’hui la Journée mondiale des malades de la lèpre. J’exprime ma proximité à ceux qui souffrent de cette maladie et je souhaite qu’ils puissent recevoir un soutien spirituel et une assistance médicale. Il est nécessaire d’œuvrer ensemble à la pleine intégration de ces personnes, en surmontant toute discrimination associée à une maladie qui, malheureusement, frappe encore de nombreuses personnes, en particulier dans des contextes sociaux défavorisés.

Après-demain, 1er février, dans tout l’Extrême-Orient, ainsi que dans diverses parties du monde, est célébré le Nouvel An lunaire. En cette circonstance, j’adresse mon salut cordial et j’exprime le vœu qu’au cours du Nouvel An, tous puissent bénéficier de la paix, de la santé et d’une vie sereine et sûre. Comme cela est beau quand les familles trouvent des occasions pour se réunir et vivre ensemble des moments d’amour et de joie! Malheureusement, de nombreuses familles ne pourront pas se réunir cette année à cause de la pandémie. J’espère que nous pourrons bientôt surmonter cette épreuve. Je souhaite enfin que, grâce à la bonne volonté de toutes les personnes et à la solidarité des peuples, toute la famille humaine puisse atteindre avec un dynamisme renouvelé des objectifs de prospérité matérielle et spirituelle.

A la veille de la fête de saint Jean Bosco, je voudrais saluer les salésiens et les salésiennes, qui font tant de bien à l’Eglise. J’ai suivi la Messe célébrée dans le sanctuaire de Marie Auxiliatrice [à Turin] par le recteur majeur Ange Fernández Artime, j’ai prié avec lui pour tous. Pensons à ce grand saint, père et maître de la jeunesse. Il ne s’est pas enfermé dans la sacristie, il ne s’est pas refermé sur lui-même. Il est sorti dans la rue chercher les jeunes, avec la créativité qui a été sa caractéristique. Tous nos vœux aux salésiens et salésiennes!

Je vous salue tous, fidèles de Rome, et pèlerins de divers pays du monde.

Je salue avec affection les jeunes garçons et filles de l’Action catholique du diocèse de Rome! Ils sont ici en groupe. Chers jeunes, cette année aussi, accompagnés par vos parents, par vos éducateurs et par les prêtres assistants, vous êtes venus — un petit groupe, à cause de la pandémie — au terme de la caravane de la paix. Votre slogan est Recoudre la paix. Beau slogan! C’est important! Il y a tant besoin de «recoudre», en partant de nos rapports personnels, jusqu’aux relations entre les Etats. Je vous remercie! Allez de l’avant. Et à présent, libérez dans le ciel vos ballons en signe d’espérance! Voilà! C’est un signe d’espérance que nous apportent les jeunes de Rome aujourd’hui, cette «caravane de la paix».

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.