Message du Pape à l’occasion du bicentenaire de la naissance de saint André Kim

Pour la réconciliation de la Péninsule coréenne

 Pour la réconciliation de la Péninsule coréenne  FRA-034
24 août 2021

«Que ceux qui se prodiguent pour la réconciliation dans la Péninsule coréenne continuent avec un engagement renouvelé à être de bons artisans de paix»: c’est ce que souhaite le Pape François — «en encourageant chacun à un dialogue respectueux et constructif pour un avenir toujours plus lumineux» — dans un message envoyé à la communauté coréenne de Rome qui, dans l’après-midi du samedi 21 août, s’est réunie dans la basilique Saint-Pierre pour célébrer les deux cents ans de la naissance du premier prêtre catholique de ce pays asiatique: saint André Kim Taegon, qui subit le martyre en 1846 et qui a été canonisé par Jean-Paul ii en 1984 à Séoul.

A l’autel de la Chaire, le rite en langue coréenne concélébré par une trentaine de prêtres en présence d’environ soixante-dix religieuses et laïcs, a été présidé par S.Exc. Mgr Lazare You Heung-sik, nommé par le Pape François préfet de la Congrégation pour le clergé, le 11 juin dernier.

S’adressant aux «fidèles de la bien-aimée Corée du Sud», le Pape rappelle ce saint prêtre comme «un témoin exemplaire de foi héroïque et un inlassable apôtre de l’évangélisation en des temps difficiles, marqués par des persécutions et des souffrances pour le peuple» coréen. Andrea Kim Taegon, poursuit le message, «avec ses compagnons, a montré avec une joyeuse espérance que le bien prévaut toujours, parce que l’amour de Dieu l’emporte sur la haine». Du reste, observe François en actualisant sa réflexion, «aujourd’hui aussi, face aux nombreuses manifestations du mal qui défigurent le beau visage de l’homme, créé à l’image et ressemblance de Dieu, il faut redécouvrir l’importance de la mission de chaque baptisé, qui est appelé à être partout un artisan de paix et d’espérance, disposé, comme le Bon Samaritain, à se pencher sur les blessures de ceux qui ont besoin d’amour, d’aide ou simplement d’un regard fraternel». Le Pape a saisi «l’occasion pour remercier de tout cœur la communauté ecclésiale coréenne tout entière pour sa grande générosité dans son soutien à la campagne de vaccination anti-covid 19 en faveur des pays les plus pauvres. Votre sensibilité et l’attention à l’égard des membres les plus faibles du Corps du Christ — souligne François — encourage à se mettre au service des autres et, dans le même temps, représente une invitation puissante pour un plus grand engagement dans la cause des derniers».

Enfin, le Pape a formulé des vœux de réconciliation pour la nation coréenne: «Comme je l’ai dit dans l’encyclique Fratelli tutti», conclut-il en citant le numéro 232, «il n’y a pas de point final à la construction de la paix sociale d’un pays. Celle-ci est plutôt une tâche sans répit qui exige l’engagement de tous».

L’homélie de Mgr You Heung-sik contenait également des références à la pandémie et à l’encyclique du Pape. La «fraternité évangélique — a expliqué le prélat coréen — est un remède pour guérir un monde malade d’indifférence et pour surmonter la crise provoquée par la pandémie. Mais c’est également un remède face à la douleur suscitée par la situation mondiale: du terrible tremblement de terre en Haïti, à la situation douloureuse en Afghanistan, jusqu’en Birmanie».

En commentant les lectures proposées par la liturgie (Ez 34, 11-26 et Jn 10, 11-16) le célébrant a retracé la biographie de saint André Kim, dans la famille duquel «naquirent également deux saints, deux bienheureux et six martyrs, sur quatre générations»; une «famille particulièrement bénie par le Seigneur — a-t-il observé — et très rare également dans l’histoire de l’Eglise universelle.

Celui-ci, a ajouté le préfet de la Congrégation pour le clergé, «à travers sa brève vie sur la terre d’une durée d’à peine 25 ans et 26 jours, a montré la voie que les hommes sont appelés à parcourir; en effet, malgré l’environnement social dans lequel dominait le système hiérarchique des castes du confucianisme, notre saint prêtre fut un homme dont la vie reflétait pleinement sa foi».