Certaines personnes soutiennent que la recherche autour de l’hydrogène pourrait améliorer la situation sociale de l’Afrique, accroître sa stabilité politique en introduisant une source de bien-être et même limiter, grâce à une éventuelle amélioration du revenu, les flux migratoires. Ce thème concerne des régions comme le Maroc, mais touche également l’Afrique du Sud.
Les analyses menées lors du récent pré-sommet au siège de la fao de Rome, ont voulu montrer de façon évidente que la nourriture et l’eau sont liées à la crise climatique. Certaines table-
rondes se sont concentrées également sur le domaine énergétique et l’hydrogène, d’après les analyses des scientifiques, semblerait être l’un des défis de l’avenir. Il pourrait en effet être employé surtout dans les secteurs qui aujourd’hui encore, contribuent davantage aux émissions nocives (de l’industrie lourde au transport aérien).
Toutefois, la production d’hydrogène (qui est en soi un vecteur et non une source d’énergie) provient à 99% de sources fossiles à travers la gazéification du charbon ou également à travers le processus de steam reforming du gaz naturel, c’est-à-dire, en termes plus simples, qu’il s’agit d’un processus pour la production de gaz à partir des hydrocarbures (comme le méthane) et de la vapeur d’eau.
Si l’on associe cet «hydrogène gris» avec des technologies pour capturer les émissions de co 2, on crée l’«hydrogène bleu», généré à partir de sources non renouvelables. L’hydrogène est évidemment une bonne solution, mais il faut également être attentifs à sa typologie, même si l’avantage de l’utiliser comme source d’énergie réside dans le fait que sa combustion ne cause pas l’émission de dioxyde de carbone, mais seulement de la vapeur d’eau. L’hydrogène vert, devant être préféré, est en revanche obtenu en utilisant uniquement de l’énergie produite à partir de sources renouvelables (par exemple, énergie solaire, éolienne et recyclée) et c’est cet hydrogène, plus que le «type bleu» que l’on devrait viser. L’hydrogène peut aider toute la planète et pourrait être une source de salut pour l’Afrique du Nord, comme l’ont pressenti les partis politiques écologistes allemands.
La ministre allemande de la recherche, Anja Karliczek, a présenté le Green Hydrogen Potential Atlas, définissant ainsi le potentiel d’un partenariat entre l’Allemagne et l’Afrique nord-occidentale. De nombreux pays africains disposent en effet d’excellentes conditions préalables à la production d’hydrogène vert, dont ils peuvent eux-mêmes tirer d’immenses avantages environnementaux et économiques.
L’Afrique occidentale, par exemple, dispose du potentiel adapté pour produire jusqu’à 165 mille térawatts-heure d’hydrogène vert par an. Dans ces pays, cela peut être utile pour deux raisons. Tout d’abord, cela offre une réelle opportunité d’amorcer le développement et de consolider l’amélioration de l’économie dans les zones rurales, mais aussi d’améliorer l’agriculture dans les lieux où des hubs appropriés sont créés. L’expérimentation verte allemande, surtout au Maroc, est certainement un modèle valable, qu’il faut éloigner le plus possible des intérêts des lobbys, et c’est pourquoi la supervision des Nations unies pourrait être une voie très importante. A partir du hub d’Afrique du Nord, certains chercheurs allemands ont également eu l’intuition qu’il faudra miser de plus en plus sur l’hydrogène, par exemple pour sauver des régions d’Afrique du Sud. Il existe déjà des exemples. Cape Flats, en Afrique du Sud, est un lieu peu connu ou plutôt connu pour être l’un des lieux les plus violents d’Afrique, pourtant, sa remarquable spécialité et particularité résident dans les aliments traités à l’hydrogène. Ce dernier, quand il est utilisé pour fabriquer de l’énergie, ne produit pas d’émissions polluantes, si ce n’est de l’eau propre et un peu de chaleur. L’édifice est une pierre milliaire dans la lutte entreprise par le pays pour réduire sa dépendance des combustibles fossiles. L’électricité est fournie par un prototype de générateur fonc-tionnant avec la technologie des cellules à combustible, lancé par le projet Hydrogen South Africa Systems Centre of Competence.
Ce travail mondial est développé en collaboration avec la société locale de technologies pour le réchauffement Hot Platinum et le générateur représente un hommage aux progrès de l’Afrique du Sud dans la technologie liée à l’hydrogène. Dans un pays aux prises avec de fréquentes pannes d’électricité, des pénuries d’énergie, des tarifs élevés et des années de sous-investissement dans les infrastructures énergétiques, le bâtiment de Cape Flats représente l’espoir que l’hydrogène constitue de façon concrète une réponse possible à la recherche de sources d’énergie renouvelables, durables et fiables pour apporter une aide concrète au Sud de l’Afrique.
Dorella Cianci