«La science est une grande ressource pour construire la paix». C’est ce que souligne le Pape François dans le message vidéo diffusé le vendredi 2 juillet lors de l’ouverture du colloque international: «La science pour la paix», promu par le diocèse de Teramo-Atri (Italie), à l’occasion du jubilé de saint Gabriel des douleurs. Les travaux, qui se sont conclus le samedi 3 juillet, ont été articulés autour de divers thèmes, allant de la physique à l’astronomie, des mathématiques à l’agro-alimentaire, des sciences vétérinaires à la médecine, avec des interventions de personnalités du monde académique et scientifique.
Je désire exprimer ma gratitude aux organisateurs du colloque «La science pour la paix», à l’occasion du jubilé de saint Gabriel [des douleurs], dont le sanc-tuaire se trouve au pied du Gran Sasso, siège des laboratoires nationaux de physique nucléaire.
Je salue les autorités académiques et scientifiques, les participants des institutions nationales et européennes, ainsi que tous les hommes et les femmes engagés dans la recherche scientifique.
Parmi ceux-ci, je voudrais rappeler le professeur Antonino Zichichi, président de la Fédération mondiale des scientifiques — qui a reçu à cette occasion la plus haute récompense de l’université de Teramo — qui continue de consacrer sa vie au développement de la science et à la formation des nouvelles générations.
Chers et éminents scientifiques, votre rencontre représente un grand don d’espérance pour l’humanité. Jamais comme aujourd’hui, on ressent le besoin d’une relance de la recherche scientifique pour affronter les défis de la société contemporaine. Et je suis heureux que cette rencontre soit précisément promue par la communauté diocésaine de Teramo, qui témoigne ainsi qu’il ne peut ni ne doit exister d’opposition entre foi et science.
Comme je l’ai rappelé dans l’encyclique Fratelli tutti, il est urgent de «connaître la vérité pour construire ensemble» (n. 204). Pour faire croître et développer le désir de connaissance qui se cache dans le cœur de chaque homme et femme, il est nécessaire que la recherche scientifique mette ses indications au service de tous, en recherchant toujours de nouvelles formes de collaboration, de partage des résultats et d’élaboration de réseaux.
En outre, «on ne doit pas éluder le risque — rappelais-je encore dans l’encyclique — qu’une avancée scientifique soit considérée comme l’unique approche possible pour saisir tous les aspects de la vie, de la société et du monde» (ibid.).
L’expérience de l’urgence sanitaire a encore plus sollicité, et sous certains aspects, de façon encore plus urgente, le monde de la science à repenser les perspectives de la prévention, de la thérapie et de l’organisation sanitaire, en tenant compte des aspects anthropologiques liés aux relations sociales et à la qualité des relations entre membres d’une famille et surtout entre générations.
Aucune connaissance scientifique ne doit marcher seule et se sentir auto-suffisante. La réalité historique devient toujours plus une, unique (cf. ibid.) et a besoin d’être servie dans la pluralité des savoirs qui, dans leur spécificité, contribuent à faire croître une nouvelle culture capable de construire la société en promouvant la dignité et le développement de chaque homme et de chaque femme.
Face aux nouveaux défis, c’est à vous, chers amis et amies de la science, qu’est confié le devoir de témoigner comment il est possible de construire un nouveau lien social, en vous engageant à rendre la recherche scientifique proche de toute la communauté, locale et internationale, et qu’ensemble, il est possible de surmonter tous les conflits.
La science est une grande ressource pour construire la paix!
Je vous demande d’accompagner la formation des nouvelles générations en leur enseignant à ne pas avoir peur de l’effort de la recherche. Le Maître lui aussi se fait chercher: Il diffuse en tous la certitude que lorsque l’on cherche avec honnêteté, on rencontre la vérité. Le changement historique a besoin de nouveaux disciples de la connaissance et vous, chers scientifiques, êtes les maîtres d’une nouvelle génération de constructeurs de paix.
Je vous assure de ma proximité, ainsi que de celle de toute l’Eglise, à travers la prière et l’encouragement.