Le cardinal Parolin dans la Principauté de Monaco

Le cardinal Parolin en visite à Monaco

20 juillet 2021

Le cardinal Pietro Parolin était en visite à Monaco, du 17 au 19 juillet, à l’occasion du 40e anniversaire de la convention signée entre le Saint-Siège et la Principauté de Monaco. Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a célébré le 18 juillet une Messe en la cathédrale de l’Immaculée Conception. C’était la première fois qu’un secrétaire d’Etat célébrait l’Eucharistie dans cette église. Dans son homélie, le cardinal Parolin a mis en garde contre l’attitude du «mauvais pasteur» qui consiste à considérer le troupeau comme «sa propriété exclusive» au point de serrer les brebis dans son étau jusqu’à les étouffer. «Personne ne peut être réellement pasteur de soi-même et pour soi-même, parce que Dieu seul est le vrai pasteur: lui seul peut donner la vie aux brebis et pour les brebis, en montrant ainsi sa tendresse», a souligné le secrétaire d’Etat. Cependant, «l’action de Dieu n’est jamais solitaire». L’homme est appelé à coopérer avec Lui. Le Seigneur «accomplit donc une élection». Mais il ne s’agit pas d’une discrimination. «Dieu veut atteindre le cœur de chacun de nous en passant par l’humanité d’un autre. C’est la voie qu’il a choisie pour constituer et sauver son peuple», a précisé le cardinal Parolin. Le pasteur est ainsi «celui qui est choisi et qui accepte de bon gré l’élection que Dieu accomplit en lui». «Ceci est d’autant plus valable pour les pasteurs de l’Eglise qui ont reçu une singulière élection, réalisée dans le sacrement de l’ordre», a observé le cardinal Parolin, précisant que nous sommes tous appelés à vivre «cette expérience d’intimité avec le Seigneur»..

Depuis la signature au Vatican de cette convention de 1981, le Saint-Siège et la Principauté ont conservé des relations très privilégiées, s’appuyant sur une histoire et des caractéristiques similaires.

Les deux micro-Etats souverains, ont pour religion d’Etat le catholicisme inscrit dans l’article 9 de la Constitution de Monaco. Trait constitutif de l’identité monégasque, les principes de l’Eglise catholique sont ainsi adoptés comme fondements des institutions et de la législation. La confessionnalité de l’Etat monégasque va au-delà des différents accords passés, «elle est dans l’ adn des institutions monégasques», explique le vicaire général de Monaco, Mgr Guillaume Paris.

L’Eglise monégasque a tissé des liens pluriséculaires avec les Etats pontificaux, remontant à la Saint-Nicolas de 1247 lorsque le Pape Innocent iv autorisa l’édification d’une chapelle sur le Rocher, par la Bulle Pro Puritate. Le territoire relevait encore alors de la République de Gênes dont les Grimaldi étaient l’une des familles patriciennes. Il est devenu relativement autonome depuis 1297, avant de passer sous différents protectorats: espagnol, franco-savoyard, sarde et français. Six siècles plus tard, le bienheureux Pape Pie ix , sépara en 1868 la paroisse de Monaco du diocèse de Nice et l’ériga en Abbaye «nullius diœcesis». Vingt ans plus tard, en 1887, le Pape
Léon xiii créa par une bulle le diocèse de Monaco, directement soumis au Saint-Siège. Ceci marqua précisément l’établissement de relations diplomatiques officielles entre Monaco et le Saint-Siège, alors que les Etats pontificaux venaient d’être envahis par les troupes nationalistes de Giuseppe Garibaldi.

Et c’est enfin par la convention du 25 juillet 1981, que le diocèse de Monaco fut élevé à la dignité de siège archiépiscopal, sous Jean-Paul ii .