Le 1er juillet, le Pape François recevra au Vatican les responsables des communautés chrétiennes du Liban pour évoquer la profonde crise que traverse le pays depuis plusieurs mois, une preuve supplémentaire de la préoccupation du Saint-Père pour le Liban et les Libanais.
«Une journée de ré-flexion sur la situation préoccupante du pays et pour prier ensemble pour le don de la paix et de la stabilité»: le 30 mai, le Pape François a annoncé lors de ses saluts aux fidèles présents place Saint-Pierre pour la prière de l’Angelus, qu’il rencontrera le 1er juillet prochain au Vatican les «principaux responsables des communautés chrétiennes au Liban». «Je confie cette intention à l’intercession de la Mère de Dieu tant vénérée au sanctuaire de Harissa et dès à présent, je vous demande d’accompagner la préparation de cet événement par une -prière solidaire, invoquant pour ce pays bien-aimé un futur plus serein», a poursuivi le Saint-Père.
Le Liban vit une crise profonde et globale depuis l’automne 2019 sans qu’aucune solution de sortie n’apparaisse. La Banque mondiale a encore rappelé en avril que le pays «endure une dépression économique sévère et prolongée» et qu’aucune amélioration n’est à attendre cette année. Dépréciation de la monnaie nationale face au dollar, récession, dette, déficit budgétaire, chômage: tous les indicateurs économiques sont dans le rouge et ont plongé une très grande partie de la population dans la pauvreté, accentuant encore plus la précarité des plus fragiles.
L’explosion dans le port de Beyrouth en août 2020 a provoqué non seulement des morts et des destructions de logements ou d’infrastructures dans la capitale, mais a aussi aggravé la crise en frappant la principale porte d’entrée et de sortie économique du pays. Elle a également accentué la crise politique, poussant le gouvernement à la démission.
Depuis, le Liban n’a plus de gouvernement, l’équipe sortante gérant les affaires courantes. La discorde entre les différents partis politiques, la méfiance de la population envers l’ensemble de la classe politique, les affrontements et les morts entre manifestants exaspérés et forces de l’ordre, ne font que prolonger cette crise globale et pousser le pays au bord du précipice.
L’Eglise maronite, à travers son patriarche, le cardinal Raï, tente depuis plusieurs mois, mais sans succès, de pousser les partis à former enfin un gouvernement et à travailler au redressement du pays. La communauté internationale, très préoccupée par l’instabilité du pays dans une région déjà marquée par la guerre en Syrie et le conflit israélo-palestinien, se penche elle aussi sur le Liban. La France a tenté une médiation, exhortant la classe politique à ne pas jouer la carte du pire. Mais tous ces efforts ont pour l’instant été vains.
L’initiative du Pape François s’inscrit donc dans ce contexte très sombre d’un pays où la communauté chrétienne est divisée en plusieurs Eglises.