· Cité du Vatican ·

Initiative des diverses confessions religieuses en RDC

Une feuille de route pour la paix

 Une feuille de route pour la paix  FRA-010
02 septembre 2025

Xavier Sartre

Les confessions religieuses présentes en République démocratique du Congo (RDC) unissent leur voix pour promouvoir le retour à la paix et à la concorde dans le pays marqué par une trentaine d’années de conflits armés. Elles ont présenté le 25 août à Kin-shasa une feuille de route, aboutissement de plusieurs initiatives menées par les différentes instances religieuses nationales.

Cette feuille de route finale, rédigée également après plusieurs réunions techniques avec le cabinet du président de la République, a été soumise au chef de l’Etat «pour une sortie holistique et durable du cycle tragique des conflits armés», «visant à restaurer la paix, la cohésion nationale, le vivre-ensemble ainsi que consolider le droit démocratique», indique le communiqué. Elle s’articule autour de quatre grandes étapes.

Créer un climat propice au dialogue

Tout d’abord, il s’agit d’instaurer un climat propice au dialogue. Pour cela, «un mois de la paix» sera organisé pour décrisper les esprits au moyen d’activités spirituelles et d’actions de plaidoyer. Un «culte œcuménique national» sera notamment célébré dans tout le territoire, y compris dans les zones sous contrôle du M23, un des principaux groupes rebelles présent dans l’Est de la RDC. L’intention est de remettre en question «des pratiques culturelles et comportementales nuisibles» et de faire émerger un environnement pacifique «basé sur la fraternité, la solidarité, le respect mutuel, la coopération intercommunautaire et la bonne entente citoyenne».

Quant aux activités de plaidoyer, elles se concentrent entre autres sur la mise en œuvre concrète d’un cessez-le-feu, l’accompagnement des actions humanitaires en faveur des déplacés et le désengagement des groupes armés.

Experts et politiques sollicités

Deux dialogues sont ensuite envisagés. Le premier est dit «des experts», et doit poser «les bases rationnelles, objectives et techniques du futur Pacte social pour la paix» en RDC. Universitaires, chercheurs, penseurs et intellectuels sont invités à s’exprimer sur des questions comme la gouvernance sociale et économique, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, les questions identitaires ou la justice et les droits de l’Homme. Le second dialogue, «point culminant du processus» comme qualifié par le communiqué, doit s’articuler autour de deux axes. Le premier vise à «obtenir le consensus des acteurs politiques et des forces vives de la Nation» autour des précédentes initiatives menées par les religions. Le second n’est plus ni moins que la tenue d’assises politiques ayant pour but de parvenir à «un compromis politique patriotique, privilégiant des solutions holistiques et durables aux causes profondes de cette crise multiforme qui se perpétue depuis l’indépendance du 30 juin 1960».

La communauté internationale interpellée

Enfin, la crise congolaise impliquant plusieurs Etats étrangers, la feuille de route envisage une conférence internationale sur la paix dans la région des Grands Lacs ainsi qu’une autre rencontre centrée sur le financement de la reconstruction de la RDC.