
Fondée en 1970 à Kyoto, Religions for Peace est engagée dans la coopération interreligieuse pour la paix, fondée sur un profond respect des différentes -croyances. Réseau international de communautés présentes dans plus de 90 pays, l’organisation agit en faveur de la résolution des conflits, de l’aide humanitaire et d’autres activités de construction de la paix à travers le dialogue et la coopération interreligieuse, aux niveaux international, régional et national, sur tous les continents, avec une présence particulière dans certaines des régions les plus tourmentées du monde.
Pendant trois jours, des responsables religieux — notamment d’Ukraine, de Russie, du Myanmar, ou d’autres régions touchées par la guerre — ont dialogué à Tokyo afin de réaffirmer le rôle des religions comme co-dépositaires de la paix et contributeurs essentiels. Organisé par Religions for Peace International et Religions for Peace Japan, en partenariat avec l’Alliance des civilisations des Nations unies, ce rassemblement interconfessionnel a réuni des responsables bouddhistes, chrétiens, hindous, juifs, musulmans et shintoïstes. Les participants représentaient notamment -l’Inde, Israël, le Japon, le Kenya, le Myanmar, la Palestine, la Russie, l’Espagne, la Turquie, l’Ukraine, les Emirats arabes unis et les Etats-Unis.
Placé sous le thème «Au-delà de la guerre, vers la réconciliation», l’événement a permis de mettre l’accent sur le pardon, d’appeler à des cessez-le-feu immédiats et de souligner le rôle crucial des jeunes et des femmes dans la construction de la paix. Les participants ont également annoncé le lancement d’un «Echange de paix interreligieux pour la jeunesse», une initiative destinée à renforcer le rôle des jeunes issus de zones de conflit comme bâtisseurs de paix et à promouvoir une coopération intergénérationnelle.
Echanges entre responsables religieux
russes et ukrainiens
La Table ronde a permis un dialogue, notamment entre des responsables religieux ukrainiens et russes, qui ont conjointement appelé à des cessez-le-feu immédiats et inconditionnels dans toutes les zones de guerre actives à travers le monde. Yoshiharu Tomatsu, président de Religions for Peace Japan, et de religion bouddhiste, a souligné qu’en dépit de leurs différences, les participants partageaient une conviction fondamentale: «La vie doit toujours être protégée». Le Kenyan Francis Kuria, secrétaire général de Religions for Peace, a décrit la paix comme un «choix persistant», renouvelé chaque jour par le dialogue, le courage et la coopération.
Des futures rencontres programmées
Bien que les représentants israéliens et palestiniens prévus n’aient pas pu assister à l’événement en raison de l’escalade de la violence, les organisateurs prévoient de les réunir séparément plus tard dans l’année pour poursuivre les efforts de réconciliation dans le cadre du Processus de Paix de Tokyo, lancé en 2022. Au cours des travaux, une attention particulière a été portée à la situation en Ukraine, dans la bande de Gaza et au Myanmar, «un pays qui a été plusieurs fois évoqué par le Pape François ainsi que par Léon XIV», a déclaré aux médias du Vatican Luigi De Salvia, président de Religions for Peace Italia. La table ronde a également vu la participation du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon et coordinateur de Religions for Peace au Myanmar. «Une future rencontre sera spécifiquement consacrée à ce pays pour sensibiliser l’opinion publique à la gravité de la situation actuelle», a conclu le président de Religions for Peace Italia. Les responsables religieux ont souligné que les crises interconnectées — violences, migrations, urgences climatiques et attaques contre les civils — nécessitent une réponse mondiale unie et inclusive.
Un document final
signé par tous les participants
Au terme de la rencontre, les participants ont signé un texte affirmant que «toute vie est sacrée», rejetant la violence et appelant à une paix juste fondée sur la compassion, la miséricorde et le respect mutuel. Les responsables religieux se sont engagés à guider leurs communautés à travers le chemin, à la fois sacré et exigeant, de la réconciliation, en reconnaissant que le véritable impact de la Table ronde se mesurera aux actions qu’ils mèneront à leur retour. «Nous espérons que ce monde traversé par les conflits pourra guérir, et que nous pourrons revenir à une période de calme relatif, d’harmonie et de tolérance. Nous devons y croire et espérer, surtout en cette année jubilaire», a souligné Luigi De Salvia. Et d’ajouter: «La confiance et l’espérance doivent toujours exister; c’est comme lorsqu’on administre un traitement à un malade: il doit y croire, sinon tous les efforts sont vains».
Les membres de la coalition internationale ont conclu leur rencontre en adressant leurs plus sincères prières et leur solidarité indéfectible à tous ceux qui subissent les conséquences de la guerre et se sont engagés à bâtir un monde de paix centré sur les enfants, ancré dans la dignité humaine, la sacralité de la vie et une prospérité commune et sacrée.