· Cité du Vatican ·

Déclaration commune des Patriarcats de Jérusalem

Décidés à rester auprès de la population

Palestinians flee their homes in Gaza City's Zeitoun neighbourhood on August 26, 2025. Israel's ...
02 septembre 2025

Les prêtres et les religieuses de l’église de la Sainte-Famille à Gaza — touchée le 17 juillet dernier par un raid israélien qui a fait trois morts et blessé légèrement le curé, le père Gabriel Romanelli — et de l’église grecque orthodoxe Saint-Porphyre «ont décidé de rester et de continuer à prendre soin de tous ceux qui resteront dans les complexes paroissiaux». C’est ce qu’affirment dans une déclaration commune publiée dans la matinée du 26 août le Patriarcat grec orthodoxe et le Patriarcat latin de Jérusalem, qui expriment leur inquiétude après la décision du gouvernement israélien «de prendre le contrôle total de la ville de Gaza».

Rappelant que les deux complexes ont servi de «refuge à des centaines de civils», parmi lesquels «des personnes âgées, des femmes et des enfants» ainsi que «des personnes porteuses de handicaps», les Patriarcats soulignent les souffrances que ces personnes endurent déjà en raison de près de deux ans de guerre: «Beaucoup sont affaiblis et mal nourris en raison des difficultés des derniers mois. Quitter la ville de Gaza et tenter de fuir vers le sud équivaudrait à une condamnation à mort».

«La population de la ville de Gaza, — peut-on lire dans la note — où vivent des centaines de milliers de civils — et où se trouve notre communauté chrétienne — sera évacuée et transférée au sud de la bande de Gaza». Des «ordres d’évacuation» ont déjà été émis «pour plusieurs quartiers de la ville de Gaza» et des «bombardements intensifs» ont été lancés, ajoutant «de nouvelles destructions et de nouveaux morts (...) à une situation déjà dramatique avant le début de l’opération». Selon les deux Patriarcats, ces actions démontrent que «l’opération n’est pas seulement une menace, mais une réalité déjà à l’œuvre».

Dans l’incertitude qui touche non seulement «notre communauté», mais «l’ensemble de la population», la déclaration réaffirme qu’«il ne peut y avoir d’avenir fondé sur l’emprisonnement, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance». «Ce n’est pas la bonne voie — poursuit la note — rien ne justifie le déplacement délibéré et forcé de civils. Il n’y a aucune raison de justifier la détention de civils prisonniers ou retenus en otages dans des conditions dramatiques».

Dans leur déclaration, les patriarches demandent donc la médiation d’autres pays afin de mettre fin à la «mobilisation militaire massive» des Forces de défense israéliennes dans la bande de Gaza, de restituer à leurs familles les otages israéliens enlevés lors des attentats du 7 octobre 2023 et de ramener enfin la paix dans la région. «Nous appelons la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette guerre insensée et destructrice, et afin que les personnes disparues et les otages israéliens puissent rentrer chez eux».

Le Patriarcat grec orthodoxe et le Patriarcat latin de Jérusalem citent enfin les paroles adressées le 23 août par le Pape Léon XIV à une délégation de l’association Chagos Refugees Group, engagée dans la restitution de l’Archipel des Chagos à la République de Maurice: «Tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants dans leur identité et dans leurs droits, en particulier le droit de vivre sur leurs terres; et personne ne peut les contraindre à un exil -forcé».