
Dans un télégramme signé par le cardinal-secrétaire d’Etat Piero Parolin et envoyé au cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, président la Conférence ecclésiale de l’Amazonie (CEAMA), le Pape Léon XIV a encouragé les évêques de la région à poursuivre leur mission en faveur des habitants du territoire amazonien, dont il connaît bien les enjeux spirituels, ayant été pendant plus de deux ans à la tête de la Commission pontificale pour l’Amérique latine (CELAM) et ayant passé plus de vingt ans au Pérou comme missionnaire, puis évêque. La CEAMA, qui s’est réunie du 17 au 20 août à Bogota, est née il y a cinq ans, en 2020, dans le sillage du Synode spécial pour l’Amazonie et de l’Exhortation post-synodale Querida Amazonia, du Pape François. Sa vocation est de promouvoir la synodalité dans cette «région bien-aimée» pour dessiner un visage «amazonien» des Eglises locales et poursuivre à travers de nouvelles voies l’évangélisation de ce poumon vert partagé par neuf pays.
«La mission de l’Eglise d’annoncer l’Evangile à tous les hommes, le traitement juste des peuples» qui habitent l’Amazonie et «la sauvegarde de leur maison commune» sont les trois dimensions que le Saint-Père a demandé de garder unies «dans l’action pastorale» des évêques de la région: «Il est essentiel que Jésus-Christ, dans lequel toutes les choses sont récapitulées, soit annoncé avec clarté et une immense charité parmi les habitants de l’Amazonie, afin que nous nous engagions à leur donner le pain frais et pur de la bonne nouvelle et la nourriture céleste de l’Eucharistie, seul moyen d’être véritablement le peuple de Dieu et le corps du Christ. Dans cette mission, nous sommes animés par la certitude confirmée par l’histoire de l’Eglise, que là où le nom du Christ est prêché, l’injustice recule proportionnellement, car, comme l’affirme l’apôtre Paul, toute exploitation de l’homme par l’homme disparaît si nous sommes capables de nous recevoir les uns et les autres en tant que frères».
«Dans le cadre de cette doctrine pérenne — poursuit le Saint-Père — n’est pas moins évident le droit et le devoir de prendre soin de la “maison” que Dieu le père nous a confiée en tant qu’intendants bienveillants, afin que personne ne détruise de façon irrespon-sable les biens naturels qui parlent de la bonté et de la beauté du créateur, ni, encore moins, ne s’y soumette comme esclave ou adorateur de la nature, puisque ces choses nous ont été données pour atteindre notre fin de louer Dieu et obtenir ainsi le salut de nos âmes (cf. Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels, 23).
Le Pape remercie en outre les prélats d’Amazonie pour leurs efforts «en vue de promouvoir le plus grand bien de l’Eglise pour les fidèles du bien-aimé territoire amazonien» et les exhorte «à chercher, en se basant sur l’unité et la collégialité propre d’un “organisme épiscopal”, la façon dont aider de manière concrète et efficace les évêques diocésains et les vicaires apostoliques à mener à bien leur mission», tout en «tenant compte de ce qui a été appris au Synode sur l’écoute et la participation de toutes les vocations dans l’Eglise».
L’Eglise catholique d’Amazonie prendra une part active à la prochaine COP30 qui aura lieu à Belém (Brésil), du 10 au 21 novembre prochain. Dans un document, présenté le 1er juillet dernier, les Eglises continentales du Sud (Afrique, Asie, Amérique du Sud et Caraïbes) appelaient à «l’équité, la justice, la protection» pour les peuples autochtones, les plus vulnérables et les écosystèmes.