
«Mes jeunes frères et sœurs, vous êtes le signe qu’un monde différent est possible: un monde de fraternité et d’amitié, où les conflits ne se résolvent pas avec des armes, mais avec le dialogue» Telle est la con-signe finale que Léon XIV a confiée à plus d’un million de jeunes qui, du 28 juillet au 3 août, ont vécu à Rome le Jubilé qui leur était consacré. Arrivés de toutes les régions du monde, ils ont animé les rues de la Ville éternelle, priant, chantant, et cherchant des réponses de sens à leurs questions, leurs aspirations et leurs nécessités intérieures. Et le Pape les a écoutés tout au long de cette semaine de jubilé dont le point culminant s’est déroulé en deux temps et en un seul lieu: Tor Vergata, une immense esplanade à l’est de Rome, où avaient déjà eu lieu les Journées mondiales de la jeunesse de 2000 avec le Pape Jean-Paul II.
Le premier temps a été la Veillée de prière dans la soirée du 2 août. Le Pape, visiblement ému d’être présent parmi la foule de jeunes, estimée entre 500.000 et un million de personnes, et après avoir porté la croix du Jubilé le long des quelques mètres le séparant de la scène, a répondu aux questions de deux jeunes filles (une en espagnol et une en italien) et d’un jeune homme (en anglais), en instaurant avec eux un dialogue dans leurs langues respectives.
A une époque marquée par la technologie, notamment dans le domaine des réseaux sociaux, la première question posée au -Pape par Maria, 23 ans, du -Mexique, a porté sur l’amitié. Comment trouver une amitié sincère et un amour authentique qui nous ouvrent à la véritable espérance? Comment la foi peut-elle nous aider à construire notre avenir? Dans sa réponse, le Pape a invité les nouvelles générations à l’amitié comme chemin de paix qui peut changer le monde. «Chers jeunes, aimez-vous les uns les autres!» a exhorté le Saint-Père. «Aimez-vous dans le Christ! Sachez voir Jésus dans les autres. L’amitié peut vraiment changer le monde. L’amitié est un chemin vers la paix. L’amitié est le chemin vers la paix».
La deuxième question posée à Léon XIV, à laquelle les jeunes sont directement confrontés, a été délicate et complexe: le courage de choisir. Où trouver le courage de choisir? Comment être courageux et vivre l’aventure de la vraie liberté, en faisant des choix radicaux et porteurs de sens? Choisir, c’est aussi renoncer, a d’abord rappelé le Saint-Père, avant d’ajouter: «Pour être libres, il faut partir d’une base stable, du roc qui soutient nos pas. Ce roc est un amour qui nous précède, nous surprend et nous dépasse infiniment: c’est l’amour de Dieu». C’est de cet amour que nous vient le courage le choisir, a poursuivi le Pape, rappelant les mots de saint Jean Paul II, il y a 25 ans, sur cette même esplanade de Tor Vergata: «C’est Jésus que tu cherches quand tu rêves de bonheur, c’est lui qui t’attend quand rien de ce que tu trouves ne te satisfait». A cette occasion, Léon XIV est revenu sur les drames qui ont endeuillé le Jubilé: «Ces choix donnent un sens à notre vie, la transformant à l’image de l’Amour parfait, qui l’a créée et rachetée de tout mal, même de la mort. Je dis cela en pensant à deux jeunes filles, María, vingt ans, espagnole, et Pascale, dix-huit ans, égyptienne. Toutes deux avaient choisi de venir à Rome pour le Jubilé des jeunes, et la mort les a emportées ces derniers jours. Prions ensemble pour elles, pèlerines d’espérance; prions pour leurs familles, leurs amis et leurs communautés». La troisième question portait sur le rappel du bien. Comment vraiment rencontrer le Seigneur ressuscité dans sa vie et être surs de sa présence même au milieu des épreuves et des incertitudes? Le Pape a rappelé les paroles de Spes non confundit, la Bulle d’indiction du jubilé: «L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien». Ain-si, «notre conception du bien reflète donc la manière dont notre conscience a été façonnée par les personnes qui ont fait partie de notre vie: celles qui ont été gentilles avec nous, celles qui nous ont écoutés avec amour, celles qui nous ont aidés». Rappelant «combien le monde a besoin de missionnaires de l’Evangile, de témoins de justice et de paix et d’hommes et de femmes témoins de l’espérance», le Saint-Père a conclu: «Chers jeunes, telle est la tâche que le Seigneur ressuscité confie à chacun de nous!».
Peu après 22h00, le Saint-Père a quitté Tor Vergata et la veillée, animée par le chœur du diocèse de Rome, s’est conclue à la nuit tombée par un temps d’adoration eucharistique, et un temps de prière silencieuse, favorable à la rencontre intérieure avec le Christ.
la Messe de dimanche
à Tor Vergata
Le Pape est revenu tôt le matin du dimanche 3 août pour la Messe de clôture du Jubilé des jeunes, deuxième temps fort du Jubilé des jeunes. Bien avant 8h00 du matin, à la descente de l’hélicoptère qui l’avait conduit la veille du Vatican à l’esplanade débordant de jeunes, le Pape est monté sur la papamobile et a parcouru lentement les diverses sections, accueilli par les cris de joie des milliers de jeunes qui avaient passé la nuit dans des sacs de couchage. Puis, en présence d’une vingtaine de cardinaux, de 450 évêques et de 7.000 prêtres, Léon XIV a ensuite présidé la Messe sur l’estrade en bois installée à Tor Vergata. A ses côtés, une reproduction de l’icône mariale Salus populi romani, et sur le fond, un grand crucifix, semblable à celui plus petit que portent chaque jour les pèlerins franchissant la Porte Sainte. A l’horizon, la grande croix en acier de 40 mètres de hauteur, symbole de l’Année Sainte de l’an 2000. Au début de la Messe, le Pape a salué les jeunes présents par ces paroles: «Bonjour à tous! Bon dimanche! J’espère que vous vous êtes tous un peu reposés. Nous allons bientôt commencer la plus grande célébration que le Christ nous ait laissée, Sa présence même dans l’Eucharistie. Que Dieu vous bénisse tous. Et que ce soit un moment vraiment mémorable pour chacun d’entre nous, lorsque, ensemble, en tant qu'Eglise du Christ, nous suivons, marchons ensemble et vivons avec Jésus-Christ».
Après avoir répondu la veille aux questions des jeunes sur les inquiétudes, les doutes et les incertitudes des nouvelles générations, dans son homélie, prononcée en italien, en anglais et en espagnol, le Saint-Père a inversé les rôles et a posé lui-même trois interrogations: «Qu’est-ce vraiment que le bonheur? Quel est le véritable goût de la vie? Qu’est-ce qui nous libère des marécages de l’absurdité, de l’ennui, de la médiocrité?». Le Pape a répondu à ces questions en évoquant les «nombreuses expériences enrichissantes» vécues par les jeunes lors des journées jubilaires, ainsi que le témoignage des bienheureux Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, qui seront bientôt proclamés saints. Rappelant que nous sommes faits «non pour une vie où tout est acquis et immobile, mais pour une existence qui se régénère constamment dans le don, dans l’amour», le Pape a exhorté les jeunes: «Aspirez à de grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins. Vous verrez alors grandir chaque jour, en vous et autour de vous, la lumière de l’Evangile».
Lors de l’Angelus, Léon XIV n’a pas manqué d’exprimer sa proximité pour «toutes les terres ensanglantées par les guerres», comme Gaza et l’Ukraine, ainsi que les nombreux jeunes qui n’ont pas pu sortir de leur pays en raison des conflits.
Enfin, le Pape Léon XIV a donné rendez-vous à Séoul où, du 3 au 8 août 2027, se déroulera la prochaine Journée mondiale de la jeunesse.