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«Nous voulons vivre, pas vivoter»

 «Nous voulons vivre, pas vivoter»  FRA-009
07 août 2025

Daniele Piccini et Jacopo Mancini

Le Jubilé des jeunes a changé le visage de Rome. Lundi 28 juillet uniquement, 500.000 jeunes sont arrivés de 146 pays. Les drapeaux, les tee-shirts et les chapeaux colorés des diocèses d’appartenance ont rempli les métros, les rues, les bus et les cafés.

Et la Ville éternelle les a accueillis à bras ouverts: les portes de 270 paroisses, 400 établissements scolaires, 40 sites périscolaires, de maisons de la protection civile et de salles de sport leur ont été ouvertes. Pour les repas, 20 points spécifiques, organisés avec accréditation, ont été mis en place pour distribuer des déjeuners et des dîners.

Marta, avec un drapeau ukrainien sur les épaules, est arrivée avec ses amies de différentes régions du pays déchiré par la guerre: Donetsk, Kyiv, Irpin. Le groupe, accompagné d’une religieuse, a été sélectionné grâce à une initiative lancée par plusieurs paroisses ukrainiennes qui faisaient gagner des billets pour assister au Jubilé. Pour ces jeunes filles, être à Rome est un signe concret d’espérance et de foi vivante, non seulement pour chacune d’entre elles, mais aussi pour leur pays, qui continue d’être le théâtre de violences et d’instabilité. «Le fait d’être ici nous permet, en tant que pays, de recevoir le soutien des chrétiens d’autres pays», a expliqué Marta, originaire d’Irpin, symbole de la destruction causée par l’invasion russe qui a débuté en février 2022. «Nous pouvons partager ici nos histoires de vie, nos expériences, notre force d’aimer, de prier et de lutter pour les choses auxquelles nous -croyons. Nous espérons rencontrer des personnes qui nous accueilleront, nous apporteront leur soutien et partageront avec nous cette lumière qu’ils apportent par le Christ et que nous apportons également. Nous en avons vraiment besoin».

Marta sait que les paroles de paix et d’encouragement pour son pays ne tarderont pas à venir de la part du Pape. «L’attention que Léon XIV porte toujours à l’Ukraine est très importante, et pas seulement pour les croyants. Lire sur les réseaux sociaux, ou voir dans les médias en général, des messages d’encouragement d’autres pays ou du Pape nous donne, à nous Ukrainiens, beaucoup de force et affermit notre foi». «Vivre à Kyiv signifie passer toutes les nuits dans des abris antiatomiques: il est difficile d’y vivre et d’y travailler. Ce soutien est pour nous une véritable source de force et d’espoir, qui nous aide à résister au désespoir quotidien», a conclu la jeune fille.

Giorgio, originaire du Liban, pays impliqué dans le conflit qui secoue tout le Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023, est lui aussi venu en groupe à Rome pour se sentir accueilli par l’Eglise universelle. «Je suis à Rome, pour la première fois, pour être proche de Dieu. C’est magnifique de voir des gens du monde entier venir ici pour le Christ. Nous devons tous prier pour la paix, non seulement au Liban, mais dans le monde entier. C’est la raison pour laquelle nous sommes tous ici. Nous espérons que le Pape pourra bientôt visiter notre pays et nous espérons l’accueillir dans un Moyen-Orient enfin réconcilié».

Michele, 27 ans, de la province de Novara, est arrivé avec un groupe de 26 jeunes hommes accompagnés d’un séminariste. «Nous nous attendons à vivre une semaine de rencontres. Nous voulons respirer l’air de l’Eglise. Nous venons d’un petit village et il est important pour nous de nous rendre compte que nous faisons partie d’un monde de frères, embrassés par la même Croix. Nous sommes entourés de nombreuses personnes d’autres pays, avec lesquelles nous partageons certainement les mêmes expériences».

Orazio, 21 ans, de la paroisse San Paolo de Biella, semble être le porte-parole des exigences que tous les jeunes portent dans leur cœur lorsque, avec des idées très claires, il dit attendre que, ces jours-ci, «on parle d’écologie, d’environnement, d’espérance, de paix, de résolution des conflits au Moyen-Orient, mais aussi dans toutes les autres parties du monde. Nous voulons une Eglise qui prenne parti et qui lutte pour la paix. Parce que, comme le disait le bienheureux Pier Giorgio Frassati, un Piémontais comme nous, qui sera proclamé saint le 7 septembre prochain “Nous voulons vivre, pas vivoter”».