
Jeudi 17 juillet, à 10h20, une frappe israélienne a touché la paroisse de la Sainte-Famille à Gaza, faisant trois morts et dix blessés graves et endommageant la façade de l’église, seul point de référence de la petite communauté chrétienne de la Bande de Gaza, dont le curé, le père Gabriel Romanelli, a été blessé. L’attaque a été dénoncée par le Patriarcat latin de Jérusalem qui a déclaré que «prendre pour cible une église qui abrite environ 600 réfugiés, dont des enfants, est une violation» de la dignité humaine, et «du caractère sacré des lieux religieux, qui devraient être un refuge sûr en temps de guerre», ainsi que par la Conférence des évêques de France qui a exprimé sa «profonde solidarité avec l’Eglise» et «tous les habitants de la Terre Sainte, juifs, chrétiens et musulmans, qui tentent de combattre ces déchainements de violence parce qu’ils sont amis de la paix».
Le même jour, Léon XIV a exprimé sa «profonde douleur» dans un télégramme signé par le cardinal-secrétaire d’Etat Pietro Parolin dans lequel il a renouvelé «son appel à un cessez-le-feu immédiat» et «son espérance profonde pour le dialogue, la réconciliation et la paix durable dans la région». Au lendemain de l’attaque, le Pape a téléphoné au cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem des Latins, qui entretemps s’était rendu à Gaza, l’assurant de son intention de faire tout son possible pour parvenir à un cessez-le-feu et «à la fin de cette tragédie». Lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le même jour, le Pape a réitéré sa préoccupation pour la «situation humanitaire dramatique» dans l’enclave palestinienne et a rappelé l’urgence de protéger les lieux de culte et toutes les personnes en Palestine et en Israël. S’entretenant au téléphone avec le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas le 20 juillet, le Pape a également appelé à protéger les civils et les lieux saints dans le plein respect du droit international humanitaire. Face à l’aggravation de la situation et la «famine de masse» dans la bande de Gaza, le Pape a réitéré ses appels lors des Angelus du 20 juillet et du 27 juillet. Appelant «à un arrêt immédiat de la barbarie de la guerre et à une résolution pacifique du conflit», il a exhorté à protéger les civils, interdire les châtiments collectifs, l’usage aveugle de la force et des déplacements forcés de population». Exprimant son inquiétude pour «la situation humanitaire très grave à Gaza, où la population civile est écrasée par la faim et continue d’être exposée à la violence et à la mort» Léon XIV a renouvelé son appel à un cessez-le-feu, à la libération des otages et «au respect intégral du droit humanitaire».
Après que le président Emmanuel Macron a annoncé le 24 juillet que la France reconnaîtra l'Etat de Palestine en septembre lors de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le cardinal Parolin, interrogé à ce sujet, a rappelé que «la reconnaissance des deux Etats, vivant l’un près de l’autre, dans l’autonomie, la coopération et la sécurité» est «la solution», ajoutant que «la solution passe par un dialogue direct entre les deux parties en vue d’établir deux réalités étatiques autonomes». Lors de la conférence de haut niveau des Nations unies sur «la résolution pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux Etats», organisée par la France et l’Arabie saoudite et qui s’est achevée le 30 juillet à New York, Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège, a exprimé sa préoccupation pour la grave situation humanitaire dans la Bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu, à la protection des civils palestiniens et à la libération des otages israéliens, et a réitéré la conviction du Saint-Siège selon laquelle «la solution à deux Etats, fondée sur des frontières sûres et internationalement reconnues, est la seule voie viable et équitable vers une paix juste et durable».