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Eglises d’Orient

Solidarité envers les chrétiens de Syrie

 Solidarité envers les chrétiens de Syrie  FRA-008
01 juillet 2025

Stefano Leszczynski

«Ce qui s’est passé est horrible, mais comment pouvons-nous être surpris que, dans un con-texte international comme celui que nous connaissons actuellement, de telles tragédies se produisent?» C’est ce qu’a déclaré le cardinal Claudio Gugerotti aux médias du Vatican suite au terrible attentat-suicide commis contre l’église grecque-orthodoxe de Saint-Elie, à Damas, en Syrie, le 22 juin. Le préfet du Dicastère pour les Eglises orientales redoute l’avenir: «Malheureusement, je crains que nous ne puissions même pas imaginer ce qui pourrait se passer les jours prochains. La seule chose sûre est qu’un tel massacre de chrétiens signifie un décuplement de l’exode des chrétiens des pays du Proche-Orient», déplore-t-il.

Que l’attentat ait été commis dans une église grecque-orthodoxe tient selon lui au fait qu’il s’agit d’une communauté particulièrement présente en Syrie et notamment dans ce quartier de la capitale, mais en ce dimanche 22 juin «tous les chrétiens de Syrie et même de la région ont été touchés». Le préfet estime que dans tout le Proche-Orient, «la situation des chrétiens est insensée», n’hésitant pas à qualifier de héros ceux qui persévèrent et restent dans leur pays. «Ils le font parce qu’ils espèrent encore qu’il puisse y avoir une compréhension, que le “modèle libanais” puisse encore être exporté», souligne-t-il, avant d’interpeller les gouvernants occidentaux. «Ils doivent commencer à comprendre — déclare-t-il — qu’il ne s’agit pas ici d’un problème de foi chrétienne en tant que dogme mais de tout ce qu’implique l’appartenance à la sphère de l’Occident — que ce dernier soit pratiquant ou totalement athée, en tout cas majoritairement de tradition chrétienne. Ainsi, ce qui se passe dans un lieu circonscrit, certains aimeraient en fait pouvoir le déclencher à une échelle mondiale. Cela ressemble à une répétition générale de guerre mondiale avec des composantes de guerre de religion». «Face à ce qui s’est passé, exprimer sa proximité est insuffisant», soutient en outre le cardinal Gugerotti. «Aujourd’hui, nous disons que nous sommes avec vous. Dans cette église de Damas, ils nous ont tués nous aussi. Ici, il n’y a plus le luxe de pouvoir se distinguer. Nous sommes tous des victimes».