· Cité du Vatican ·

Engagées pour le bien commun

 Engagées pour le bien commun  FRA-008
01 juillet 2025

La Mission de Béthanie en soutien aux prêtres

SOS de prière

Karol Darmoros

La Mission de Béthanie de soutien aux prêtres a été fondée le 4 février 1999 à l’initiative de sœur Gabriela Bassista qui, écoutant les joies et les préoccupations des prêtres, leur a répondu par la prière. La première Adoration du Saint-Sacrement qui leur a été dédiée a engendré une communauté de 8 personnes qui se sont engagées à prier toute leur vie pour un prêtre en particulier. Aujourd’hui, la mission compte plus de 8.800 membres et est guidée par la Congrégation des sœurs de la Famille de Béthanie, dont le charisme sacerdotal provient de son fondateur, le serviteur de Dieu Józef Małysiak S.D.S. «Le charisme des Sœurs de Béthanie se base sur le soutien aux prêtres à travers la prière et l’aide dans le travail pastoral», a expliqué sœur Daria Tyborska. La Mission de Béthanie veut attirer l’attention sur la nécessité d’un changement dans l’approche à la responsabilité pour l’Eglise. «Nous nous sommes habitués au fait que c’est le domaine des prêtres et du clergé, et les laïcs sont moins engagés. Heureusement, cette mentalité est déjà en train de changer — et change dans notre prière et à travers elle», a observé sœur Daria Tyborska. La Mission de Béthanie de soutien aux prêtres montre ainsi que les fidèles soutiennent les prêtres dans leur sainteté et leur vocation. «Tout comme les prêtres sont responsables de nous, nous, en tant que fidèles, sommes responsables de nos prêtres», a-t-elle ajouté à Radio Vatican-Vatican News.

La Mission de Béthanie de soutien aux prêtres réunit aussi bien les laïcs, amis des prêtres, leurs familles, leurs amis, les personnes de bonne volonté que les prêtres. «Oui, les prêtres prient les uns pour les autres, les évêques et les personnes de vie consacrée prient également», a souligné sœur Daria. A chaque membre est confié un prêtre pour lequel il devrait prier, devenant son «ombre», en le soutenant discrètement en priant l’Esprit Saint et la Mère de Dieu. Les participants reçoivent une carte de membre, un livre de prières de la Mission de Béthanie de soutien aux prêtres et une image-souvenir pour le prêtre s’ils prient pour un prêtre de leur choix.

Sœur Daria a également souligné la nécessité de prier pour les prêtres en raison de la situation actuelle. «Comme croyants, nous les avons un peu oubliés, nous nous sommes débarrassés de la responsabilité de l’Eglise, imposant ce joug d’idéal aux prêtres», a-t-elle déclaré, citant saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, qui avait dit: «Nous avons les prêtres que nous obtenons par la prière». La sœur de Béthanie pense que, bien que les médias soulignent souvent les faiblesses des prêtres, les fidèles ne devraient pas se justifier avec de tels messages pour cesser de soutenir le clergé. «Nous nous sommes permis de penser: avons-nous véritablement besoin de ce prêtre dans l’Eglise? Et c’est déjà un très mauvais moyen pour douter de la présence du Christ dans les sacrements et dans l’Eglise. Aujourd’hui, Dieu nous appelle encore une fois à découvrir que le sacerdoce est saint, au-delà de tout ce qui est faible et fragile et qu’il est actuel, que sa miséricorde est actuelle», a souligné sœur Daria.

La Mission de Béthanie de soutien aux prêtres offre de nombreuses initiatives qui accomplissent son charisme principal. «Intentions de prière pour les prêtres» est un livre disponible en ligne auquel les fidèles et les prêtres envoient des requêtes de prière, apportées par les sœurs devant le Saint-Sacrement. «Le bureau des intentions de Messe», au contraire, permet de célébrer des Messes pour les prêtres, vivants ou défunts. Les «dimanches sacerdotaux» sont des rencontres dans les paroisses où les sœurs témoignent de la prière pour les prêtres, montrant la beauté de leur ministère. Les «groupes de prière de la Mission de Béthanie de soutien au prêtres» organisent l’adoration le premier jeudi du mois et le «service d’urgence SMS pour les prêtres» permet aux prêtres de demander des prières à travers des messages.

Les Sœurs de Marie Mère de l’Eglise
à la frontière entre le Togo et le Ghana

Un refuge pour les déplacés

Agnes Mercy Nyatsoe

Le parcours de sœur Mary-Consolata Serwah Ntenye a débuté avec l’appel à servir les marginalisés et les vulnérables. Cet appel l’a conduite à Aflao, une ville située à la frontière sud du Ghana, point d’entrée clé pour les migrants et les réfugiés. Ici, les Sœurs de Marie Mère de l’Eglise ont lancé le Programme d’accueil pour les migrants et les réfugiés. Située non loin de la frontière entre le Togo et le Ghana, Aflao accueille un nombre croissant de réfugiés provenant de pays tels que la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Togo. Le ghetto d’Aflao est devenu aussi bien un lieu de refuge que de détresse, caractérisé par un accès limité à l’assistance sanitaire, à l’éducation et aux services de base.

Le programme des SMMC répond à ces besoins par un support pratique. En tant que coordinatrice, sœur Mary-Consolata a promu des initiatives centrées sur l’assistance sanitaire, l’éducation et les -moyens de subsistance pour les déplacés. «De nombreux réfugiés et migrants n’ont pas accès aux soins médicaux, c’est un problème qui est aggravé par des conditions de vie instables», déclare-t-elle. La religieuse travaille avec des cliniques et des bénévoles locaux pour fournir des consultations gratuites, des médicaments de base, une éducation à la médecine préventive et une assistance à la petite enfance.

Sœur Mary-Consolata a contribué à établir des programmes d’apprentissage pour les enfants, les adolescents et les adultes de la communauté de réfugiés et de migrants. Ils ont pour objectif de préparer les enfants à l’éducation encadrée et de doter les adultes de compétences pour l’emploi. Elle collabore également avec les écoles locales pour garantir aux enfants réfugiés de ne pas être exclus du système éducatif. Outre les services, le programme soutient les droits des migrants et des réfugiés. Sœur Mary-Consolata dénonce l’exploitation, la discrimination et la négation des protections juridiques.

Son travail met en relief les défis que les déplacés doivent affronter et les protections auxquelles ils ont droit en vertu du droit international. L’initiative reçoit également le soutien du Dicastère pour le service du développement humain intégral, qui apporte des financements pour le travail envers les populations marginalisées. Le programme promeut l’unité parmi les réfugiés, les migrants et la communauté locale ghanéenne. Le dialogue et les projets communs visent à réduire les tensions et à promouvoir la cohésion sociale. Les actions de sœur Mary-Consolata se concentrent sur le développement durable, aidant ainsi les personnes à devenir autosuffisantes et à participer activement à la société. Malgré les progrès, le programme doit faire face à des contraintes. «Le nombre croissant de réfugiés et de migrants a mis à rude épreuve les ressources», affirme sœur Mary-Consolata. Les financements limités, les infrastructures insuffisantes et l’instabilité de la région compliquent les efforts. Cependant, la religieuse continue de s’engager pour élargir le champ d’action et trouver de nouveaux moyens pour répondre aux exigences sur le terrain.

L’œuvre des Clarisses pauvres au Zimbabwe

La prière contemplative
comme réconfort

Mufaro Chakuinga

Dans un monde meurtri par les violences, les incompréhensions et les injustices, la Congrégation des Clarisses pauvres du Zimbabwe font une différence significative dans la vie de nombreuses personnes. Vivant une vie cachée de prière contemplative, elles ont toutefois un profond impact sur la population du Zimbabwe. Les Clarisses pauvres sont une congrégation de religieuses fondée par sainte Claire en 1212. Au Zimbabwe, le monastère de Sainte-Claire a été fondé en 1985 par des missionnaires espagnoles.

Les sœurs se consacrent à l’adoration perpétuelle, priant pendant des heures à genoux chaque jour. Elles reçoivent des intentions de la part de personnes qui cherchent un réconfort, un con-seil, et une guérison et prient inlassablement pour leurs besoins. Ce ministère de prière est devenu une bouée de sauvetage pour beaucoup, offrant un réconfort et une espérance dans les moments de difficultés.

La contribution des sœurs Clarisses pauvres à la société du Zimbabwe revêt de multiples aspects. A travers la prière et le conseil spirituel, elles aident de nombreuses personnes à approfondir leur relation avec Dieu. Leurs prières offrent un réconfort à ceux qui affrontent des défis tels que le chômage, la traite des êtres humains et l’abus de substances. Les Clarisses intercèdent en faveur des nécessiteux, offrant une espérance et un réconfort. Même si les Clarisses pauvres ne sont peut-être pas largement reconnues en raison de leur vie de clôture, leur service en dit long. Elles rendent les pauvres «riches», non pas avec de l’argent, mais avec la richesse spirituelle de la prière. Leur dévotion désintéressée à la prière et à la contemplation est un témoignage du pouvoir de la foi et de son impact sur la société.

Sœur Agnès Mupunga, ancienne mère abbesse des sœurs Clarisses pauvres à Waterfalls, Harare, au Zimbabwe, a souligné les racines des intentions de prières qu’elles reçoivent de la part des divers résidents. «Cette tradition a débuté avec sainte Claire, qui priait pour les malades et apportait une guérison à de nombreuses personnes», a affirmé sœur Mupunga. Malgré leur style de vie contemplatif, les sœurs restent engagées dans le monde à travers la prière, et leur mission centrée sur l’intercession pour l’Eglise et la communauté mondiale. Leurs portes sont toujours ouvertes à tous ceux qui cherchent leur soutien dans la prière. Dans un monde rempli de défis et d’incertitudes, les Clarisses pauvres de Waterfalls offrent un message d’espérance. Leur dévouement à la prière et à la contemplation rappelle au monde qu’il existe toujours une source de réconfort et de force, même au milieu des moments de tourment.

Dominic Anderson Beharry, un paroissien de l’église des Martyrs ougandais à Mufakose, à Harare, a partagé son témoignage de l’impact des sœurs Clarisses pauvres sur sa vie. «Ma défunte femme avait été diagnostiquée d’un cancer et avait besoin de 700 dollars chaque mardi pour la chimiothérapie, que je ne pouvais pas me permettre» s’est-il rappelé. «Je suis allé chez les sœurs qui ont prié avec moi et m’ont réconforté. Le fait que ma femme n’ait jamais manqué une séance de chimiothérapie reste un mystère».

Comme nous le rappelle le Pape Léon XIV: «Notre monde, meurtri par la guerre, la violence et l'injustice, a besoin d'entendre le message évangélique de l’amour de Dieu et de faire l’expérience du pouvoir réconciliateur de la grâce du Christ». Les Clarisses pauvres de Waterfalls vivent silencieusement ce message.

Les Sœurs de Marie aident les jeunes défavorisés
en Tanzanie

Briser le cycle
de la pauvreté

Agnes Mercy Nyatsoe

Bien que la Tanzanie soit la deuxième puissance économique d’Afrique orientale, c’est encore un pays à bas revenu et beaucoup de citoyens font face à des difficultés financières au quotidien. Pour de nombreuses familles, accéder à une éducation holistique est au-delà de leurs moyens. Les Sœurs de Marie, une congrégation religieuse internationale fondée par le père Aloysius Schwartz en 1964 connue pour son engagement en faveur des enfants défavorisés dans le monde entier, ont accepté la mission d’œuvrer avec des enfants vulnérables en Tanzanie. Les Sœurs de Marie s’engagent à fournir aux étudiants une éducation de qualité et adaptée qui les préparent aux défis futurs de la vie réelle. En 2019, les Sœurs de Marie ont fondé une école pour filles provenant principalement de familles pauvres de Kisarawe, au sein de l’archidiocèse de Dar es Salaam. Initialement, elles offraient une éducation de base, l’école s’est élargie en 2024 pour inclure l’éducation de niveau avancé (modules 5 et 6). Actuellement, 1.029 étudiantes sont inscrites dans cet établissement. Les filles reçoivent une éducation complète conforme aux normes gouvernementales, y compris les matières académiques. L’école est un environnement éducatif qui permet aux enfants de faire l’expérience d’une enfance normale: avoir des amis, faire du sport et découvrir de nouveaux loisirs, en acquérant des capacités pratiques pour leur futur travail. En 2022, les Sœurs de Marie ont ouvert l’école maternelle et le centre de formation Kiluvya, qui offre des services de maternelle selon la méthode Montessori à 90 jeunes enfants et une formation professionnelle certifiée pour 110 jeunes femmes qui ont abandonné l’école pour différentes raisons. Cet établissement vise à responsabiliser les jeunes femmes et à préparer les enfants pour leur futur parcours scolaire. En mars 2025, les sœurs ont fêté l’inauguration d’un nouveau dortoir et d’une salle de sport au sein de l’école «Dodoma Boystown», qui prend soin de jeunes issus de milieux pauvres.

Des figures majeures ont participé à l’évènement, dont le ministre de l’Education tanzanien; S.Exc. Mgr Beatus Kinyaiya, archevêque de Dodoma; le cardinal Protase Rugambwa, archevêque de Tabora; ainsi qu’un représentant du vice-président du pays. L’école propose aussi bien une formation académique que professionnelle de qualité. Elle dispose d’une salle informatique et d’une boulangerie, qui donnent aux étudiants des compétences en technologie et en panification. L’objectif est de les préparer à des possibilités d’emploi décent après leur baccalauréat. Les Sœurs de Marie œuvrent étroitement avec le ministère de l’Education, des Sciences et de la Technologie de Tanzanie, recevant un soutien total pour étendre l’accès à l’éducation. Leurs programmes servent actuellement 1.583 enfants et jeunes femmes dans l’ensemble de la Tanzanie.

Une des directrices de l’école pour filles de Kisarawe, sœur Merry Jane Talines, a souligné l’importance de l’éducation pour les filles comme moyen d’émancipation. Elle a expliqué que dans les sociétés traditionnelles comme la Tanzanie, les femmes sont toujours confrontées à des restrictions et sont conditionnées par les rôles domestiques et même les mariages précoces. L’éducation des filles est essentielle pour leur permettre de participer pleinement à la société, de gagner un revenu et d’aider leur famille à sortir de la pauvreté. Elle a également souligné que les sœurs s’engagent à fournir une éducation et une formation professionnelle de qualité. Elles visent à briser le cycle de la pauvreté en dotant les étudiants de compétences qui leur permettront de trouver un emploi et d’améliorer leur niveau de vie. Pour les Sœurs de Marie, l’implication des parents est fondamentale. Elles favorisent les visites annuelles des parents, encourageant le regroupement familial et la participation de la communauté. Leur approche globale porte sur l’éducation et les besoins essentiels tels que la nourriture, les vêtements et les biens matériels, afin que les enfants puissent grandir dans de bonnes conditions.