La dévotion populaire dans les rues de Rome

«Salutations aux pèlerins venus pour le Jubilé des confréries!»: c’est par ces paroles improvisées que Léon XIV s’est adressé aux participants à l’évènement jubilaire lors de la Messe pour le début du ministère pétrinien, qui ont apporté à Rome les symboles d’une dévotion populaire dont les racines plongent dans des siècles d’histoire. Et parmi les deux cents mille fidèles présents, dimanche 18 mai, à la célébration présidée par le nouveau Souverain Pontife, il y avait aussi de nombreux confrères et consœurs revêtant leurs costumes colorés dotés de capuches, montrant ainsi leur appartenance aux différentes confréries. Crucifix, scapulaires, images mariales et de saints, drapeaux et bannières colorées et brodées avec un savoir-faire ancien étaient visibles parmi la foule. Ce sont les mêmes personnes qui, dans l’après-midi du samedi 17 mai, ont donné vie, dans le centre de Rome, à deux processions. Une mosaïque de traditions pour une foi populaire enracinée dans chaque partie du monde. En effet, les participants à l’évènement jubilaire provenaient de deux cent pays.

Les «machines» dorées et portées par des hommes encapuchonnés ont surpris, avec leur pas lent et cadencé, les touristes présents. C’est le trône de la «Vierge de l’Espérance» provenant de Malaga, en particulier, qui a suscité l’émerveillement: pesant cinq tonnes, elle a requis la force de 270 hommes pour être transportée. Le «Santísimo Cristo de la Expiración», plus connu sous le nom «El Cristo del Cachorro» de Séville, chef-d’œuvre du baroque andalou de 1682, était remarquable également: haut de deux mètres, il a été transporté en cortège sur une machine processionnelle portée par 42 hommes. Les deux statues font partie des statues les plus vénérées lors de la Semana Santa en Andalousie. Présentes pour la première fois à Rome, les deux statues ont été exposées dans la basilique vaticane du 13 au 17 mai.

La première procession était composée de confréries du Portugal, d’Espagne, d’Italie et de France. La deuxième, appelée «Grande procession», était composée de huit confréries, dont l’archiconfrérie vaticane de Sainte-Anne des Palefreniers, qui a défilé avec une statue de la mère de la Vierge Marie et l’archiconfrérie française de la Sanch de Perpignan, qui a défilé avec le Christ en Croix dit «le Dévot Christ».