· Cité du Vatican ·

Les premiers moments qui suivent l’élection du Pape

De la fumée blanche à l’«Habemus Papam»

 De la fumée blanche  à l’«Habemus Papam»  FRA-006
14 mai 2025

Alessandro Di Bussolo

La fumée blanche qui s’échappe de la cheminée de la chapelle Sixtine annonce aux fidèles et au monde entier l’élection du nouvel Evêque de Rome, Successeur de Pierre. Mais que se passe-t-il sous les voûtes décorées de fresques réalisées par Michel-Ange? Retour sur les minutes précédant l’annonce du nom du nouveau Pape, prononcé après l’«Habemus Papam», depuis la Loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre, par le cardinal protodiacre, le Français Dominique Mamberti.

Le rite d’acceptation

Conformément à ce qui est établi et réglementé par l’Ordo rituum conclavis et la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, un cardinal présent dans la chapelle Sixtine atteint la majorité requise des deux-tiers et l’élection a lieu canoniquement. Le plus ancien des cardinaux-évêques, au nom du Collège des électeurs, pose la question suivante en latin à l’élu: «Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife?». Puis, après avoir reçu son consentement, il lui pose une deuxième question: «Par quel nom veux-tu être appelé?». Si le plus ancien des cardinaux-évêques est élu, il revient au second cardinal-évêque de le faire. Le maître des célébrations liturgiques pontificales, agissant en tant que notaire et ayant deux cérémoniaires comme témoins, rédige ensuite un document attestant l’acceptation du nouveau Souverain Pontife et du nom qu’il a choisi.

Conclusion du Conclave

Le Conclave, précise la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, s’achève après que le nouveau Pape a donné son consentement à son élection, «à moins qu’il n’en dispose autrement». Peuvent alors entrer dans la chapelle Sixtine le substitut de la Secrétairerie d’Etat, le secrétaire pour les relations avec les Etats, et toute autre personne devant traiter avec le Pape élu sur des questions nécessaires à ce moment.

La fumée et la «Chambre des larmes»

Le rite d’acceptation ainsi terminé, tous les bulletins de vote et autres documents utilisés pour l’élection sont brûlés et la fumée blanche atteste l’élection du nouveau Pape. Alors que les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre applaudissent, et que le monde entier attend de connaître son nom, le Pape élu sort de la chapelle Sixtine pour entrer dans la sacristie, la «Chambre des larmes». C'est là, avec l’aide du maître des célébrations liturgiques pontificales, qu’il revêt l’une des trois soutanes papales déjà prêtes.

La première cérémonie, l’«0ssequio» et le «Te Deum»

A son retour à la chapelle Sixtine, le Souverain Pontife nouvellement élu s’assied sur la Chaire, et une brève cérémonie a lieu, qui débute par une salutation du premier cardinal de l’Ordre des évêques. Puis, le cardinal protodiacre lit un passage de l’Evangile: «Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise» ou «Pais mes brebis». Enfin, le cardinal protoprêtre récite une prière pour le successeur de Pierre nouvellement élu. Tous les cardinaux électeurs présents, selon l’ordre de préséance, expriment ensuite leur hommage et leur obéissance au nouveau Souverain Pontife. Ils chantent ensuite l’hymne du Te Deum, entonné par le Pape nouvellement élu.

La prière du nouveau Pape à la chapelle Pauline

Le cardinal protodiacre arrive ensuite à la loggia des bénédictions de la basilique Saint-Pierre pour annoncer au peuple l’élection et le nom du nouveau Pape, prononçant la formule «Annuntio vobis gaudium magnum: Habemus Papam». Pendant ce temps, le Pape élu, en quittant la chapelle Sixtine pour se rendre à la Loggia, se rend dans la chapelle Pauline et prie en silence devant le Saint-Sacrement, avant de reprendre sa marche vers le balcon, d’où il adresse ses salutations et donne sa première bénédiction apostolique Urbi et Orbi, à la ville et au monde.