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Décret du Dicastère pour le clergé

Sur la discipline des intentions des Saintes Messes

 Sur la discipline des intentions des Saintes Messes  FRA-005
29 avril 2025

Le Dicastère pour le clergé a mis à jour la discipline relative aux intentions des Saintes Messes et aux relatives offrandes, en introduisant des règles plus claires pour garantir la transparence, la justesse et le respect de la volonté des fidèles. Le décret approuvé par le Pape François sous une forme concrète le dimanche 13 avril, est entré en vigueur le 20 avril, dimanche de Pâques.

Une coutume à protéger

La question concerne l’une des formes les plus concrètes par lesquelles les fidèles participent à la vie de l’Eglise: demander qu’une Messe soit célébrée pour les vivants ou pour les défunts. Une coutume très ancienne, fondée sur de profondes motivations pastorales et spirituelles, réglementée jusqu’à présent par des conditions qui permettaient, d’une part, de maintenir la parole donnée aux offrants et, d’autre part, d’écarter le danger du «commerce» de choses sacrées. En vertu de cette pratique, les fidèles, au moyen de l’offrande, précise le texte, «désirent s’unir plus étroitement au Sacrifice eucharistique en y ajoutant leur propre sacrifice et en collaborant aux besoins de l’Eglise et, en particulier, en contribuant à l’entretien de ses ministres sacrés». Ainsi, les fidèles «s’unissent plus intimement au Christ qui s’offre et sont, dans un certain sens, encore plus profondément insérés dans la communion avec Lui», selon une pratique qui «est non seulement approuvée par l’Eglise, mais également promue par elle».

Le document — ​​qui intègre et précise les normes déjà contenues dans le décret Mos iugiter de 1991 — naît de la nécessité de répondre à certaines questions critiques qui sont apparues dans la pratique et notamment en ce qui concerne les Messes à intentions «collectives», autrement dit les célébrations avec plusieurs intentions dans un seul rite.

Le consentement des offrants
doit être explicite

En particulier, le Dicastère établit que, si le conseil provincial ou l’assemblée des évêques de la province le dispose, «les prêtres peuvent accepter plusieurs offrandes de différents offrants, les cumulant avec d’autres et les satisfaisant par une seule Messe, célébrée selon une unique intention “collective”, si — et seulement si — tous les offrants en ont été informés et ont donné leur consentement libre». A ce propos, il est précisé qu’en l’absence d’un «consentement explicite», la volonté des offrants «ne peut jamais être présumée». Au contraire, «en son absence, il est toujours présumé qu’elle n’a pas été donnée».

S’il est recommandé avant tout que «chaque communauté chrétienne veille à offrir la possibilité de célébrer des Messes quotidiennes d’intention unique», le prêtre, lit-on dans le Décret, «peut célébrer différentes Messes même selon des intentions “collectives”, étant entendu qu’il lui est permis de ne retenir, quotidiennement, qu’une seule offrande pour une seule intention parmi celles acceptées».

Garantir les sacrements aux plus pauvres
et soutenir les missions

En outre, le décret renouvelle les dispositions déjà en vigueur, selon lesquelles «le ministre, outre les offrandes déterminées par l’autorité compétente, ne doit rien demander pour l’administration des sacrements, évitant toujours que les plus nécessiteux soient privés de l’aide des sacrements à cause de la pauvreté». Par ailleurs, il est précisé que chaque évêque diocésain peut, en tenant compte des circonstances spécifiques de l’Eglise particulière et de son clergé, disposer l’attribution des offrandes «aux paroisses dans le besoin de son propre diocèse ou d’autres diocèses, en particulier dans les pays de mission».

Surveiller et prévenir les activités illicites

Les évêques et les prêtres sont appelés à être vigilants, en veillant à ce que chaque intention et offrande soit enregistrée dans des registres prévus à cet effet, et à assurer que «la distinction entre l’application d’une intention spécifique de la Messe (même “collective”) et le simple souvenir au cours d’une célébration de la Parole ou à certains moments de la célébration eucharistique» soit claire pour tous. A cet égard, il est précisé que «la sollicitation» ou même simplement «l’acceptation d’offrandes» en relation avec ces deux derniers cas est «gravement illicite» et prévoit le recours à des «mesures disciplinaires et/ou pénales».

Une vérification dans dix ans

Enfin, le Dicastère pour le clergé annonce que, dix ans après l’entrée en vigueur de ces normes, il demandera une étude de la pratique et de la législation en vigueur en la matière, en vue d’une «vérification» de son application et d’une éventuelle «mise à jour».