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Le Pape François a laissé une marque profonde dans les cœurs

 Le Pape François a laissé  une marque profonde dans les cœurs  FRA-005
29 avril 2025

Francesco Ricupero

«Il ne fait aucun doute que le pontificat du Pape François est en train de laisser une marque très profonde dans le cœur de tous en Papoua-sie-Nouvelle-Guinée. Une marque qu’il sera impossible d’oublier et qui restera dans l’histoire comme l’une des pages les plus belles de l’Eglise dans cette jeune nation qui célébrera en septembre ses 50 ans à peine»: c’est ce qu’a affirmé aux médias vaticans le père Tomás Ravaioli, 43 ans, prêtre de l’institut du Verbe incarné. Argentin de Buenos Aires, en mission en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis plus de seize ans, le prêtre a suivi en première personne le procès de canonisation du catéchiste papou Peter To Rot, tué en 1945 pour avoir poursuivi son apostolat malgré l’interdiction imposée par les Japonais. «Peter To Rot est mort pour défendre les valeurs de la famille traditionnelle. Il avait trois enfants et une femme, était contraire à la polygamie et la condamnait fermement. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, nous l’invoquons, le prions et nous sommes très enthousiastes et heureux qu’il devienne bientôt saint».

Qu’avez-vous pensé quand vous avez appris que vous alliez accomplir votre mission dans cette région reculée du monde?

Il y a vraiment très peu de choses ici: les écoles, les instituts, les dispensaires, les petits hôpitaux et les centres d’assistance sont opératifs grâce à notre travail soutenu par les laïcs. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays fascinant, riche d’histoire, de culture et de traditions uniques. C’est le pays ayant le plus grand nombre de langues au monde. On y parle plus de 800 langues différentes, ce qui représente environ 12% des idiomes de la planète. La culture est très diversifiée, avec des centaines de groupes ethniques et tribaux. Chaque tribu possède ses propres coutumes, costumes, rituels et art. Sa géographie est elle aussi impressionnante, riche de montagnes, de volcans actifs et de plages merveilleuses. Avant l’arrivée du christianisme, les tribus et les communautés de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pratiquaient les religions traditionnelles, centrées sur des croyances animistes et spirituelles. Certaines croyances autochtones persistent encore dans certaines régions, en particulier dans les zones rurales et reculées. Aujourd’hui, toutefois, la majorité des habitants sont chrétiens. Le christianisme a été introduit par les missionnaires britanniques, allemands et australiens, au cours du xixe siècle. Les principales branches du christianisme en Papouasie-Nouvelle-Guinée sont le catholicisme et diverses dénominations protestantes, y compris les Eglises évangéliques et les Eglises anglicanes.

Mais revenons au Pape François et à son voyage en septembre dernier dans ce très beau pays. Qu’est-ce que la visite du Saint-Père a laissé dans le cœur des habitants et des missionnaires?

Nous pourrions dire beaucoup de choses sur les gestes délicats du Pape à l’égard de ce pays, mais je n’en citerai que trois. En premier lieu, nous, missionnaires de l’Institut du Verbe Incarné qui travaillons dans le diocèse de Vanimo depuis près de 30 ans, nous nous sommes sentis particulièrement touchés et protégés par son amour paternel. Tout a commencé en 2019, quand un groupe de notre paroisse s’est rendu à Rome pour un pèlerinage sur la tombe des apôtres. A cette occasion, le Saint-Père les a reçus au cours d’une audience privée, et a promis qu’un jour, il viendrait lui aussi en personne dans le village reculé de Vanimo pour leur rendre visite. A partir de ce moment, le Pape a maintenu une communication constante avec les missionnaires de cette région, se préoccupant non seulement des nécessités spirituelles des fidèles, mais aussi des nécessités matérielles de la mission.

Par exemple?

Notre mission avait deux écoles élémentaires pour les enfants de nos cinq villages, mais nous n’avions pas d’école secondaire pour poursuivre les études. Cela nous brisait le cœur, car il était triste de voir que la majorité de ces enfants n’avaient pas d’avenir une fois l’école élémentaire terminée, vers 14-15 ans. Mais pour nous, il était humainement impossible de construire une école qui pouvait accueillir plusieurs milliers d’enfants, et cela était donc resté un rêve. Mais ce rêve s’est réalisé quand le Pape François a été informé de cette situation, et qu’il a voulu s’occuper personnellement de la construction de cette école, en trouvant des bienfaiteurs pour nous. Aujourd’hui, cette école est opérationnelle et les enfants qui, pendant des années, étaient privés d’avenir ont à présent une nouvelle lueur d’espérance grâce à la générosité du Pape.

Et les deux autres choses importantes?

En second lieu, il faut rappeler le voyage apostolique que François a accompli dans notre pays. Non seulement parce que la visite d’un Successeur de Pierre représente toujours une étape importante dans la vie d’un pays, mais aussi parce qu’il a demandé lui-même de visiter le village reculé de Vanimo. Et, entre ses milliers d’activités et de responsabilités, il a consacré une après-midi entière pour le visiter. Dès sa -descente de l’avion, il a dit au prêtre missionnaire qui était venu en 2019 avec les pèlerins: «Tu vois? J’ai tenu ma promesse. Je suis là, c’est moi qui vous rends visite cette fois». Il faut aussi souligner qu’en cette occasion, il s’est rendu à la mission des pères de l’Institut du Verbe incarné pour les rencontrer, ainsi que les paroissiens. Enfin, le troisième geste du Pape François à notre égard a eu lieu il y a quelques jours. Le 31 mars, le monde entier s’est réjoui de la nouvelle de la canonisation du premier saint de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Nous ne connaissons pas encore la date de la canonisation de Peter To Rot, mais ce que nous savons est que ce sera, une fois de plus, une pierre milliaire de l’histoire de ce pays et une démonstration supplémentaire de l’amour et de la prédilection du Saint-
Père à notre égard. Nous, missionnaires en Pa-pouasie-Nouvelle-Guinée, voulons remercier ici une fois de plus le Pape François pour son attention paternelle et son amour pour les derniers.