
L’engagement de sœur Ivančica
pour les enfants au Bénin
Des missions à raconter
Vatican News
Sœur Ivančica Fulir, missionnaire au Bénin, explique l’importance de raconter les histoires des missionnaires catholiques qui servent dans le monde entier. «Tant de bonnes actions restent cachées. Si plus de personnes les connaissaient, on pourrait faire bien plus».
Née et ayant grandi en Croatie, sœur Ivančica Fulir rêvait depuis son enfance de devenir missionnaire. «Dès l’âge de sept ans, j’ai exprimé mon souhait d’aller en Afrique un jour et d’aider les enfants là-bas. Mais j’étais une enfant chétive, et ma mère me dit que je n’aurais pas tenu deux jours en Afrique», rappelle-t-elle.
Malgré les réserves de sa famille, une sœur religieuse l’a rassurée, lui disant que Dieu protège ceux qu’il envoie et que rien de mal ne lui serait arrivé. Le même jour, sœur Ivančica décida que, avec l’aide de Dieu, elle aurait consacré sa vie aux missions.
Sœur Ivančica s’est diplômée en économie et, alors qu’elle travaillait comme cheffe de projet, -elle a aidé à récolter des fonds pour la construction d’un orphelinat au Bénin.
Cette occasion l’a amenée à faire du bénévolat pendant neuf mois au Bénin, où elle a été logée auprès des Sœurs de Marie de la Médaille miraculeuse.
Ce fut une expérience qui changea sa vie. A son retour en Croatie, elle entra dans cette congrégation, mais son cœur était resté en Afrique. Après des demandes répétées, en 2020, ses supérieures l’ont finalement autorisée à retourner au Bénin.
Actuellement basée à Porto Novo, sœur Ivančica travaille dans un programme qui assure des financements, procure et distribue de la nourriture et supervise la préparation et la distribution de repas chauds à 3.800 enfants dans cinq écoles primaires.
Elle a également mis en contact les bienfaiteurs de sa Croatie natale avec les sœurs du Bénin pour aider à construire une troisième clinique médicale dans le village de Banigbé-Gare. Un autre de ses apostolats inclut l’assistance à un orphelinat pour filles dans le village d’Affame, géré par des religieuses.
«Dans les missions, il y a toujours du travail», a-t-elle affirmé. «Mais quand nos cœurs restent ouverts aux enfants et aux personnes qui nous entourent, Dieu nous donne une force incroyable pour accomplir ce qui doit être fait».
Sœur Ivančica, déjà lors de son bénévolat au Bénin, avait compris l’importance de la communication pour les missionnaires.
«J’ai été choquée de constater que peu de personnes en Croatie connaissent les œuvres de leurs missionnaires». Tant de bonnes actions restent cachées et si les personnes étaient au courant, -elles seraient inspirées à faire plus. Comme le dit un jour un missionnaire: «Ce qui n’est pas raconté restera ignoré».
Elle croit que les missionnaires doivent partager leurs expériences et leurs sentiments. «Ces histoires encouragent les personnes à devenir nos mains tendues, car nous ne pouvons pas le faire seules. Un proverbe africain dit: “Si tu veux aller vite marche seul, mais si tu veux aller loin marchons ensemble”».
Tout cela a amené sœur Ivančica à écrire sur la vie missionnaire, tout d’abord dans une revue catholique, puis en partageant sa vie quotidienne sur les réseaux sociaux.
«Quand je suis allée en Ukraine comme missionnaire», a-t-elle expliqué, «j’ai vu combien de bénévoles avaient été inspirés à venir et aider, simplement parce qu’ils avaient lu les histoires».
Selon sœur Ivančica, les histoires partagées par les missionnaires offrent un contre-poids vraiment nécessaire aux nouvelles des médias majoritairement négatives. «La Bonne Nouvelle est l’antidote à la tristesse, au désespoir et à la négativité. J’essaye de partager notre vie quotidienne sous une perspective positive, révélant la présence de Dieu dans nos rencontres et expériences».
Bien que les histoires de la vie missionnaire mettent souvent en évidence la souffrance, elle adopte une approche différente. «Dans chaque enfant, dans chaque malade, le Christ est présent, et souvent, c’est un Christ souffrant, mais l’attention ne doit pas être portée sur la souffrance même, mais sur le chemin avec Jésus pour sortir des difficultés et entrer dans la joie de la résurrection».
Les réseaux sociaux permettent à des milliers de personnes de rester en contact avec les missionnaires et de prier pour elles et pour les personnes qu’elles servent: «Savoir que de nombreuses personnes nous soutiennent par la prière fait une énorme différence. Je sais que je ne suis pas seule».
La communication n’est pas une tâche facile pour les missionnaires, affirme sœur Ivančica. «Il faut beaucoup de temps et parfois, les personnes ne comprennent pas, mais les fruits en valent la peine».
Les défis techniques, tout d’abord, comme le dysfonctionnement fréquent des appareils dû aux conditions climatiques, aux pannes de courant et à l’accès à Internet qui n’est pas fiable. Mais des défis encore plus grands naissent des différences culturelles et traditionnelles entre l’Afrique et l’Occident.
«Parfois, quand je partage des aperçus de la vie quotidienne en Afrique, je transmets un aspect que le public occidental ne comprend pas et pourrait juger sévèrement» explique sœur Ivančica. «Les façons de travailler, d’être parent et de célébrer sont différentes ici. Si ces différences ne sont pas expliquées avec soin, elles peuvent être mal interprétées et donc devenir contre-productives».
Malgré ces défis, sœur Ivančica continue de partager des histoires sur «son Afrique», mettant en lumière la réalité quotidienne des missionnaires dans le monde entier.
«Si à travers les histoires que je partage sur la vie missionnaire un seul cœur est touché, c’est un don de Dieu», conclut-elle.
Le témoignage d’une sœur qui conseille
les réfugiés en Allemagne
Accompagner les migrants sur les chemins de Dieu
Sandra Friedrich et Christine Seuss
Diffuser l’esprit des enseignements du Christ, en particulier dans les milieux défavorisés: c’est l’une des tâches centrales des Servantes de Jésus dans l’Eucharistie. Il s’agit d’un domaine très vaste qui nous met constamment au défi de reconnaître les signes des temps et parfois aussi d’envisager de nouveaux domaines de responsabilité. Tel est également le cas en Allemagne depuis 2015.
Alors que la peur de l’aliénation grandissait en de nombreux lieux, les Servantes de Jésus dans l’Eucharistie ont décidé d’employer leur charisme parmi les réfugiés. Les nombreux problèmes auxquels les réfugiés doivent faire face sont évidents: un avenir incertain, la peur, le refus, des exigences excessives, le poids des interdictions de travailler, une éducation insuffisante, la séparation, les traumatismes, la langue, les incompréhensions culturelles, un apparent arbitraire…
Chaque point suffirait à lui seul à faire vaciller une saine confiance en soi.
Certains sombrent dans le désespoir, surtout lorsque leur droit de rester leur est nié et que la décision de les expulser vers un pays qui, pour eux, est associé à la mort, devient imminente.
Ces personnes se tournent vers sœur Sandra. «Il y a beaucoup d’endroits où l’on peut poser des questions simples. Mais si c’est vraiment difficile, je les oriente vers toi!», lui a dit un jour une mère dont la date d’expulsion avait été fixée et qui a finalement réussi à rester. «Lorsque personne ne peut vous aider, vous avez besoin d’Allah. Et il est avec vous!», a déclaré un réfugié musulman qui avait très peur pour sa famille.
Tous espèrent sortir d’une impasse. La voie espérée n’existe pas toujours. Mais même si la situation ne peut être changée, les personnes qui demandent conseil quittent la salle réconfortées et remplies de gratitude. Elles savent que leur situation a été entendue et qu’elle est désormais entre les mains de Dieu.
Sœur Sandra est une «pèlerine d’espérance». Dans ces situations, elle essaie de parcourir dans une certaine mesure le chemin de la peur, de donner de la force et d’éclairer ceux qui lui demandent conseil, de changer leur point de vue et de les aider à devenir capables d’agir grâce à une compréhension plus profonde de leur situation. Cela nécessite une ouverture à d’autres cultures et d’autres modes de pensée, de solides connaissances juridiques et une bonne compréhension des responsabilités officielles. Ensuite, avec une grande sensibilité, il est possible de faire la médiation entre le monde des réfugiés, la réalité allemande en général et les exigences bureaucratiques. L’Esprit Saint est parfois le meilleur interprète!
Il s’agit d’une entente internationale façonnée sur l’exemple du bienheureux Mgr Jurgis Matulaitis, fondateur des Servantes de Jésus dans l’Eucharistie: ses initiatives d’aide dans l’Europe de l’Est déchirée par la guerre au début du xxe siècle ont toujours été destinées aux nécessiteux, quelle que soit leur origine. Il a toujours eu à cœur l’unité des peuples dans leur diversité et a valorisé toutes les langues et traditions de son diocèse. Ain-si, il a beaucoup contribué à ouvrir des chemins de paix et de réconciliation.
Par sa contribution à aider les réfugiés, sœur Sandra espère dévitaliser le terreau de la violence et de la haine: celui qui rencontre la compréhen-sion ne tombe pas dans la haine. Celui qui fait l’expérience du bien est prêt à faire le bien. Celui qui voit l’avenir peut vivre. Le chemin du pardon et de la réconciliation est important, et cet aspect est même présenté à plusieurs reprises lors des entretiens de conseil.
Il existe un grand désir d’avoir Dieu près de soi. En Allemagne, il semble souvent éloigné, comme l’a dit un réfugié: «Parce que les Allemands ne parlent jamais de lui». Il est donc encore plus important que Dieu devienne tangible en Jésus Christ, également dans les personnes qui le reçoivent quotidiennement dans l’Eucharistie. C’est pourquoi les entretiens de conseil avec sœur Sandra se concluent toujours par la question de l’origine de l’espérance qui vient d’être reçue.
A la vue des représentations des sept œuvres de miséricorde peintes dans le bureau, un fervent musulman, inquiet pour sa sécurité, a confié: «C’est le djihad: la guerre sainte que Dieu souhaite. Donner à boire aux assoiffés, visiter les malades, enterrer les morts…». Sœur Sandra n’avait jamais regardé ces peintures sous cet angle. Avant l’entretien, elle était un peu tendue car elle ne savait pas à quoi s’attendre si l’Etat avait des réserves à l’égard de cette personne très reconnaissante et digne de confiance. Par la suite, la joie de la confiance accordée et la capacité à approcher et à écouter l’autre sans crainte, au lieu de construire des murs, est restée. C’est ainsi que la paix entre dans le monde.
Cet engagement des Servantes de Jésus dans l’Eucharistie est une contribution à la mission de l’Eglise d’aller aux marges de la société et d’y diffuser la lumière de la foi.
Le siège du centre se trouve à l’association Caritas de la ville et du district de Hof et est financé par le ministère de l’Intérieur bavarois et par les fonds de Caritas. En raison des mesures d’austérité du gouvernement, les centres de conseil de ce type sont menacés dans tous les secteurs du système de protection sociale allemand. Cela ouvre la porte à un nombre excessif de personnes en situation d’urgence et à la détresse sociale qui en découle.
L’avenir est entre les mains de Dieu et nous pouvons participer à son œuvre. En tant que Servantes de Jésus dans l’Eucharistie, sa main nous conduit partout où son sacrifice est présent et fait en sorte que la fracture trouve une nouvelle unité. Telle est l’Eucharistie vivante, qui commence dans la célébration liturgique de l’Eucharistie et imprègne toute notre vie, quel que soit lieu où nous travaillons.
La Snehdeep Holy Cross
Residential School en Inde
Un phare d’espérance
pour les enfants
atteints du vih
Margaret Sunita Minj
Dans un pays où le vih/sida entraîne encore une profonde stigmatisation, une petite école résidentielle du Jharkhand transforme les vies. La Snehdeep Holy Cross Residential School de Banahappa fournit une éducation, une assistance sanitaire et un refuge pour les enfants atteints du vih/sida. Fondée en 2014 avec uniquement 45 élèves, elle s’occupe aujourd’hui de 230 enfants, démontrant que la compassion et la persévérance peuvent abattre les barrières.
Le voyage de la Snehdeep Holy Cross Residential School a commencé en mai 2014, quand sœur Britto Madassery, infirmière qualifiée et fondatrice de l’école, avec ses consœurs, a constaté les dures réalités auxquelles font face les enfants vivant avec le vih/sida. Pendant les visites des familles, elles se sont rendues compte que beaucoup de ces enfants n’allaient pas à l’école à cause de la stigmatisation, des difficultés financières ou des problèmes de santé. Fait encore plus préoccupant, les tuteurs étaient souvent indifférents à leur bien-être et les décrochages scolaires dus à des raisons médicales étaient courants.
Une histoire a profondément ému sœur Britto: un garçon abandonné par ses parents, qui avaient émigré, pour fuir la stigmatisation sociale. Il fut par la suite emprisonné, non pas à cause d’un crime, mais simplement pour l’empêcher de propager la maladie. «Les personnes atteintes par le vih ont aussi une vie. Qui suis-je pour les remettre en doute et les rejeter?», réfléchissait-elle.
Un jour, elle eut une vision de Mère Teresa, qui lui dit: «Je suis venue te saluer. Maintenant, poursuis mon travail». Ces moments forts ont porté sœur Britto à dédier sa vie à cette cause.
Déterminées à agir, le 9 juillet 2014, les sœurs ont tenu une session de conseil pour les parents et enfants séropositifs, en collaboration avec le Jhark-hand State Education Project Council et le Sneh-deep Holy Cross Community Care Centre. Deux mois plus tard, le 23 septembre 2014, a été fondée la Snehdeep Holy Cross Residential School dans deux petites salles de la St. Michael’s Hearing-Impaired School de Hazaribagh. Au début, il n’y avait que deux enseignants, un conseiller, un professeur de jeux, un cuisinier, un garde et un gardien.
Avec l’augmentation du nombre d’élèves, l’école a dû changer de locaux six ou sept fois avant de s’établir à Banahappa en 2017. Toutefois, ce parcours n’a pas été sans difficultés. Beaucoup de personnes — dont les religieux — regardaient de haut sœur Britto, et certains refusaient même de la laisser entrer dans leurs salles, l’appelant «Sœur sida». «Une de mes amies m’a dit qu’elle ne m’aurait pas laissée entrer dans sa salle! Ils disaient: “Regarde, sœur sida vient réclamer de la nourriture!”», se souvient-elle. Trouver un terrain a été un autre grand défi, car les fonctionnaires du gouvernement avaient rejeté l’initiative, affirmant que ces enfants étaient «inutiles» à la société.
Mais la persévérance a porté ses fruits. Un swami hindou, observant les efforts inlassables de sœur Britto, décida de financer le terrain pour l’école. Un autre soutien est venu du père Crotty, un jésuite australien qui a contribué au financement de l’auberge, et de Manos Unidas, qui a participé à la construction de l’école. L’Organisation nationale pour le contrôle du sida est intervenue pour couvrir les frais médicaux, tandis que le gouvernement d’Inde a pris en charge les salaires du personnel, la nourriture et les uniformes. crs a également fourni l’assistance médicale. «Quand nous faisons le travail de Dieu, Il prend soin de nos besoins», dit souvent sœur Britto.
La Snehdeep Holy Cross Residential School offre une opportunité de développement holistique aux enfants atteints du vih/sida et aux enfants dont les parents sont atteints par le vih. Au-delà de l’éducation, l’école assure que les enfants reçoivent une assistance sanitaire adéquate, une formation professionnelle et puissent affirmer leur caractère. L’institution nourrit les talents de chaque enfant, que ce soit dans le domaine scolaire, artistique, du jardinage ou du sport, et elle les aide à atteindre leur plein potentiel.
L’école offre une éducation jusqu’en 4ème, mais tous les efforts sont mis en œuvre pour qu’elle continue jusqu’au lycée. «Je suis heureuse de vous annoncer que notre école aura bientôt une classe de 2nde. Les démarches nécessaires sont en train d’être faites. Après la 4ème, nos élèves vont à l’école publique voisine et finissent leurs études», a déclaré sœur Britto.
En septembre 2024, sœur Britto a été récompensée par le prix «Durabilité de la mission et du ministère» lors de la 81e Assemblée générale annuelle de la St. John’s Medical College, à Bangalore, pour son dévouement à l’éducation et au bien-être des enfants atteints du vih/sida. Les médias de Hazaribagh ont eux aussi reconnu son travail, en soulignant l’impact de sa mission.
Sœur Britto est membre de la Congrégation des Sœurs de la Charité de la Sainte-Croix, une congrégation religieuse présente en Inde depuis 1894. Leur mission reste inchangée: «Poussées par l’amour bienveillant du Seigneur, mises au défi par les exigences du temps et en prenant part au mystère de la mort et la résurrection du Christ, nous nous engageons à proclamer la Bonne Nouvelle et à lutter pour la création d’une nouvelle société de personnes, de familles et de communautés saines, en particulier les plus défavorisés».
La Snehdeep Holy Cross Residential School, gérée par les sœurs, est un témoignage de ce qui peut être réalisé quand la compassion rencontre l’action.
Les Sœurs de la Congrégation
du Saint-Rosaire illuminent la vie
de milliers de Malawites
Emerger de l’obscurité
de la pauvreté
Jecinter Antoinette Okoth
L’énergie solaire apporte de la lumière et de l’espérance à des milliers de familles n’ayant pas accès à l’électricité dans les zones rurales du Malawi. Sœur Bernadette Mnyenyembe décrit l’initiative de sa congrégation qui a apporté à plus de 9000 foyers le don bénéfique de la lumière et de meilleures conditions de vie.
Quand le soleil se couche sur les zones rurales du Malawi, l’obscurité ne marque plus la fin de la journée pour des milliers de familles. Grâce à l’initiative des Sœurs du Saint-Rosaire qui a changé leur vie, l’éclairage à l’énergie solaire illumine les foyers et autonomise les communautés grâce à de nouvelles espérances et opportunités.
«La lumière solaire a amélioré considérablement la vie quotidienne de plus de 9000 foyers du Malawi, en particulier dans les zones sans accès à l’électricité», a déclaré sœur Bernadette Mnyenyembe, supérieure générale des Sœurs de la Congrégation du Saint-Rosaire. Elle guide un groupe de religieuses qui travaillent avec des communautés marginalisées pour fournir des solutions solaires durables.
Au centre de l’initiative, il y a un groupe de 15 sœurs dédiées qui montrent que le service, la foi et l’innovation peuvent transformer les vies. Inspirées par leur mission destinée à soulager la pauvreté, elles offrent un accompagnement spirituel et des solutions pratiques pour briser le cycle des difficultés.
Les sœurs collaborent avec «Watts of Love», une organisation à but non lucratif qui utilise un modèle testé et réglable pour permettre aux personnes d’émerger littéralement de l’obscurité de la pauvreté. L’organisation fournit des lampes à énergie solaire, offrant aux communautés une alternative plus sûre, plus propre et plus économique par rapport aux sources d’éclairage traditionnelles.
Selon sœur Mnyenyembe, «Watts of Love» engage les religieuses dans leur programme pour atteindre les zones les plus reculées du pays et les plus vulnérables, car les sœurs fournissent déjà un service à l’échelle locale.
«En tant que congrégation, notre charisme est de proclamer le Royaume de Dieu dans l’amour», a-t-elle expliqué. «Ainsi, nous ne pouvons pas le proclamer sans écouter et répondre aux besoins spirituels et humains des personnes qui nous entourent. Nous devons instruire, prêcher, fournir des services sanitaires et assister les pauvres à travers les services sociaux».
Alors que des milliers de personnes reçoivent de la lumière solaire, l’effet domino est évident: des nuits plus lumineuses conduisent à un avenir plus lumineux. Dans un pays où l’accès à l’électricité reste difficile, ces solutions simples mais puissantes montrent qu’un peu de lumière peut transformer considérablement les vies.
«Je vois que Dieu envoie “Watts of Love” pour servir ceux qui sont pauvres et ceux qui souffrent», a affirmé sœur Mnyenyembe. «L’organisation distribue non seulement des lampes, mais permet également aux personnes d’utiliser l’argent économisé dans l’achat de piles, de bougies ou de paraffine, pour démarrer une activité commerciale ou une autre activité qui améliore leur vie».
Elle a souligné que la vision de «Watts of Love» est d’abord présentée aux destinataires des lampes à énergie solaire, ce qui les motive à utiliser les lampes de façon efficace.
«Je constate vraiment que l’instruction est importante pour changer les mentalités et permettre aux personnes d’agir différemment», a-t-elle ajouté.
Cette initiative est devenue un pont entre la foi et l’action pour les sœurs, dont la mission est profondément enracinée dans le service envers les pauvres et les marginalisés. Plus qu’offrir uniquement un support matériel, elle a remodelé les pers-pectives, en mettent l’accent sur le respect, la dignité et l’amour illimité de Jésus pour tous.
«Ce programme nous a aidé à transformer notre foi en action», a déclaré sœur Mnyenyembe aux médias du Vatican. «Dans la plupart des cas, nous n’avons pas d’objets matériels à donner, mais ce programme nous a permis de le faire. En servant les pauvres, nous témoignons de l’amour de Jésus pour tous, en regroupant Son troupeau sans discriminations et en traitant chaque personne avec respect, comme des enfants de Dieu».
Engagée auprès de «Watts of Love» depuis 2024, sœur Mnyenyembe a souligné que les lampes solaires ont considérablement amélioré la vie quotidienne des personnes du Malawi. «Les étudiants peuvent étudier la nuit et faire leurs devoirs sans avoir à dépendre des lampes à kérosène défectueuses et onéreuses, aux torches ou aux bougies. Un meilleur éclairage a amélioré la concentration et les résultats scolaires».
En outre, ajoute-t-elle, «grâce aux économies que font les personnes chaque semaine ou mois, les sœurs peuvent investir dans l’agriculture et dans les entreprises, contribuant ainsi à stimuler les économies locales».
Alors que le projet continue de s’étendre, sœur Mnyenyembe espère que son impact inspirera l’espérance et permettra à davantage de personnes de devenir indépendantes, en entrant dans un avenir où elles pourront s’épanouir seules.
L’école primaire Amani Children’s Family
aide les enfants des rues au Kenya
Des rues à l’espérance
Christine Masivo
Dans la ville animée de Nairobi, dans les bidonvilles de Kawangware, au Kenya, se trouve un lieu extraordinaire de refuge et de transformation: l’école primaire Amani Children’s Family. Gérée par les Sœurs missionnaires du Précieux-Sang, cette école offre plus qu’une simple éducation.
L’école élémentaire Amani Children’s Family est devenue un foyer pour de nombreux enfants des rues, souvent appelés «chokoraa», un terme désignant les jeunes sans-abris qui errent dans les rues de Nairobi avec des sacs sur leur dos, cherchant des restes de nourriture et inhalant de la colle pour engourdir leur douleur, leurs traumatismes et la faim.
Les origines de ce centre qui change la vie, géré par les Sœurs missionnaires du Précieux-Sang, remontent à 1983, quand sœur Damiana, affectueusement surnommée «shosh» (grand-mère) par les enfants, fut le témoin de l’insupportable souffrance des jeunes gens qui vivaient sans nourriture, abri, ou vêtements dans la dure réalité des rues.
Animée par la compassion, sœur Damiana a lancé un programme d’aides alimentaires, offrant deux repas par jour, dont un mélange simple mais nourrissant de maïs et de haricots, connu sous le nom de «githeri». Pour ces enfants, c’était tout simplement un don du ciel, un signe que quelqu’un se souciait d’eux.
Mais sœur Damiana et ses consœurs se rendirent rapidement compte que la nourriture à elle seule ne suffisait pas. Les enfants avaient besoin d’instruction, d’espérance et d’une issue à la vie dans la rue. Avec des ressources limitées, les sœurs commencèrent à leur apprendre à compter, et lire et à écrire, en utilisant la terre comme premier tableau. Grâce aux bienfaiteurs qui -croyaient en leur mission, des livres et des stylos ont rapidement remplacé la terre poussiéreuse, marquant ainsi le début de l’instruction formelle pour ces enfants oubliés.
Chaque enfant de l’école primaire Amani Children’s Family a derrière lui une histoire douloureuse. Beaucoup ont fui des foyers marqués par la violence domestique, uniquement pour affronter des réalités encore plus dures dans la rue. Certains y sont nés et y ont grandi, alors que d’autres ont perdu un parent et n’avaient personne d’autre pour s’occuper d’eux. Pour beaucoup, survivre signifiait faire l’aumône et ne jamais manger à leur faim. Certains proviennent de familles luttant contre la pauvreté et l’alcoolisme, où les parents ne peuvent pas ou ne veulent pas s’occuper d’eux.
Quand les sœurs accueillent ces enfants, la première étape est la désintoxication. Pendant six mois, ils sont aidés à surmonter leur dépendance à la colle et l’instinct de survie propre à la vie dans la rue. Peu à peu, ils sont introduits à une routine structurée, où l’éducation et la croissance personnelle deviennent centrales. Une fois désintoxiqués, ils sont scolarisés selon leur niveau, avec le plein soutien des sœurs et des assistants sociaux.
Au-delà de l’enseignement, les sœurs œuvrent pour réintégrer les enfants dans la société: certains retrouvent leurs parents, d’autres trouvent un foyer permanent dans la communauté de Kawangware. Pour ceux qui excellent, les sœurs, avec l’aide de bienfaiteurs locaux et internationaux, garantissent l’accès à l’éducation secondaire et même supérieure. Beaucoup ont trouvé un travail, brisant ainsi le cycle de la pauvreté et du désespoir.
Sœur Vienda, une des sœurs engagées dans le centre, témoigne du dur travail et de la détermination des enfants. Au fil des années, affirme-t-elle, l’école Amani Children’s Family a engendré des individus exceptionnels: un avocat, un architecte, un pharmacien et un étudiant en médecine qui étudie actuellement à l’université de Nairobi.
L’histoire la plus touchante est peut-être celle de l’enseignant, aujourd’hui membre de l’équipe, qui vivait dans la rue avant que les sœurs ne le sauvent. Aujourd’hui, c’est un professeur heureux qui exerce dans l’établissement qui l’a sauvé.
Avec une profonde gratitude, il est reconnaissant envers les Sœurs missionnaires du Précieux-Sang, et raconte que, sans elles, il ne peut imaginer où il serait à l’heure actuelle.
Ce centre fait bien plus qu’instruire: il nourrit les talents, inculque des valeurs spirituelles et promeut un sens d’appartenance. La musique, la danse et les acrobaties ont ouvert la voie à des bourses d’études, du travail ou des moyens de subsistance pour certains.
Les sœurs offrent des soins holistiques, garantissant que chaque enfant reçoit de l’amour et un accompagnement pour rêver à nouveau. Pour eux, Amani est plus qu’une école: c’est une famille, un refuge sûr et un tremplin vers un avenir plus lumineux.
A travers leur engagement infaillible, les sœurs montrent que chaque enfant peut être sauvé. Ils sont les témoignages vivants qu’avec l’amour, l’éducation et la foi, même les plus oubliés peuvent s’en sortir.
L’école primaire Amani Children’s Family poursuit sa mission et reste un phare d’espérance: elle offre à chaque enfant la possibilité de bâtir un avenir fait de promesses et de dignité, quel que soit son passé.