
«Frères et sœurs, à quelques mètres de nous, le Pape François, de sa chambre à Sainte-Marthe, est particulièrement proche de nous et participe, comme de nombreux malades, à cette Sainte Eucharistie à travers la télévision. Je suis particulièrement heureux et honoré d’offrir ma voix pour lire l’homélie qu’il a préparée pour cette occasion»: c’est peu avant que le Pape François fasse son entrée place Saint-Pierre, dans la matinée du 6 avril, que S.Exc Mgr Rino Fisichella, pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation, a introduit par ces paroles la lecture de l’homélie préparée par le Pape pour le Jubilé des malades et du monde de la santé, en présence de 20.000 pèlerins. Délégué par le Pape, le prélat a présidé sur le parvis de la basilique vaticane la Messe du ve dimanche de Carême.
Dans son homélie, reprenant les textes de la liturgie, François a insisté d’abord sur la présence permanente de Dieu aux côtés de son peuple: auprès du peuple d’Israël en exil à Babylone à qui il assure faire «une chose nouvelle» qui germe déjà, alors qu’il n’y a plus d’espoir; aux côtés de la femme adultère, amenée devant Jésus par des scribes et des pharisiens, et qu’il ne condamne pas. A chaque fois, malgré l’absence apparente d’espoir, Dieu est présent, car rien ne peut l’empêcher de «se tenir à notre porte et de frapper», a assuré le Pape, en encourageant chacun à s’ouvrir à l’amour divin et à accueillir sa grâce lorsque les épreuves deviennent difficiles.
Parmi ces épreuves, «la maladie est certainement l’une des épreuves les plus difficiles et les plus dures de la vie, au cours de laquelle nous touchons du doigt à quel point nous sommes fragiles». Une épreuve qui peut faire disparaitre «l’espérance en l’avenir». «Mais il n’en n’est pas ain-si», insiste François, Dieu ne laisse jamais seuls et «c’est justement lorsque nos forces nous font défaut que nous pouvons expérimenter la consolation de sa présence», s’appuyant sur Dieu lui-même fait homme et ayant connu la souffrance. La maladie peut être également une «école» où l’on apprend «chaque jour à aimer et à nous laisser aimer, sans exiger et sans rejeter, sans regretter et sans désespérer, reconnaissants envers Dieu et envers nos frères pour le bien que nous recevons, abandonnés et confiants pour ce qui doit encore venir». C’est en affrontant «ensemble» la souffrance et la douleur que l’on devient «plus humains». Un principe souligné par l’Evêque de Rome non seulement à travers les paroles de l’homélie, mais aussi à travers la présence physique: en faisant son entrée peu après de façon inattendue sur le parvis de la basilique pour donner la bénédiction finale.