· Cité du Vatican ·

Mercredi des Cendres

Mémoire et espérance

 Mémoire  et espérance  FRA-004
07 avril 2025

«Les #cendres nous rappellent qui nous sommes. Cela nous fait du bien. Cela nous remodèle, met en évidence les aspérités de nos narcissismes, nous ramène à la réalité, nous rend plus humbles et disponibles les uns envers les autres: aucun de nous n’est Dieu, nous sommes tous en chemin. #Carême». C’est avec ce post sur le compte @Pontifex de x que le Pape a synthétisé le contenu de l’homélie préparée pour la célébration du Mercredi des Cendres, le 5 mars. Etant hospitalisé à la polyclinique Gemelli, François a en effet délégué le pénitencier majeur, le cardinal Angelo De Donatis pour présider la célébration, qui avait commencé auparavant dans la proche église Saint-Anselme, où s’est déroulée la liturgie «des stations». «Accompagne par ta bienveillance Père miséricordieux, les premiers pas de notre chemin pénitentiel afin qu’à l’observance extérieure corresponde un profond renouveau de l’esprit», a prié le cardinal De Donatis avant le départ de la procession pénitentielle, qui est passée également devant la basilique mineure des saints Boniface et Alexis. Accompagné par le chant des Litanies des saints, le cortège en prière a été ouvert par les moines bénédictins de Saint-Anselme et par les pères dominicains de Sainte-Sabine, suivis par une dizaine de prélats et une vingtaine de cardinaux. Au terme de la procession, parvenue à la basilique Sainte-Sabine, le cardinal vicaire a présidé la Messe avec la bénédiction et l’imposition des cendres et a lu l’homélie du Pape Bergoglio, en l’introduisant par ces paroles: «Frères et sœurs, écoutons à présent l’homélie du Pape François. Nous nous sentons profondément unis à Lui en ce moment et le remercions pour l’offrande de sa prière et de ses souffrances pour le bien de l’Eglise tout entière et du monde entier».

«Nous touchons du doigt la fragilité dans l’expérience de la maladie — a expliqué l’Evêque de Rome dans son homélie préparée —, de la pauvreté, de la souffrance qui s’abat parfois soudainement» ou «lorsque nous sommes exposés… à la “poussière subtile” qui pollue le monde: l’opposition idéologique, la logique de la prévarication, le retour des vieilles idéologies identitaires qui théorisent l’exclusion des autres, l’exploitation des ressources de la terre, la violence sous toutes ses formes et la guerre entre les peuples».

«Autant de “poussières toxiques” — telles que les a définies François — qui obscurcissent l’air de notre planète», et «empêchent la coexistence pacifique». D’où l’exhortation à vivre le Carême avec les trois signes traditionnels de ce temps qui conduit à Pâques: «apprenons par l’aumône à sortir de nous-mêmes pour… nourrir l’espérance d’un monde plus juste. Apprenons par la prière à découvrir» que nous sommes «comme le disait Jacques Maritain, “mendiants du ciel”… Apprenons par le jeûne que nous ne vivons pas seulement pour satisfaire nos besoins».