
Renaud Escande
En 1900, de passage à Rome, Charles de Foucauld fit une halte spirituelle dans l’église Saint-André et Saint-Claude des Bourguignons. Dans cette église de France pleine d’Italie, il pria devant le Saint-Sacrement, laissant le Christ le regarder et, dans le secret de son cœur, préparer son destin de gloire. Il fallait, pour les Romains et pour les pèlerins du monde entier, que la mémoire de Charles de Foucauld puisse trouver sa place dans ce lieu vénérable, une sorte de mémorial. Le Dicastère des causes des saints nous a entendus. Il y a plus d’un an, nous a été confiée une relique de contact afin d’offrir la possibilité de vénérer la mémoire du saint. Très vite, l’idée de lancer un vaste concours international pour la réalisation d’un reliquaire a germé. Souhaitant que l’Eglise s’ouvre à la création contemporaine, convaincue qu’elle a tout à gagner à toujours faire le pari de son temps, nous avons demandé à des artistes du monde entier de réfléchir à un écrin pour la petite relique du frère universel. C’est le projet de l’artiste franco-algérien Abdelkader Benchamma qui a remporté les suffrages. En bois peint, d’une couleur qui rappelle la terre brûlante du Hoggar, le reliquaire sera inauguré en présence de l’artiste le 12 mars prochain. Charles est de retour à Saint-André et Saint-Claude des Bourguignons.
A l’occasion du jubilé des 24 heures pour le Seigneur, les 27 et 28 mars prochains, l’église Saint-Louis des Français restera ouverte toute la nuit pour permettre aux fidèles de venir adorer Jésus-hostie. Pour l’occasion, une machine des Quarante-Heures qui dormait dans les combles a été entièrement restaurée. C’est un déploiement époustouflant de lumière entourant le Saint Sacrement que les fidèles pourront découvrir. Et parce que la machine des Quarante-Heures, c’était aussi toute une liturgie qui se déployait dans le temps, nous avons voulu retrouver les musiques composées par les plus grands noms et qui animaient la prière des fidèles. Sébastien Daucé, grand spécialiste de musique baroque, avec son ensemble «Correspondances», nous offrira , le soir du 28 et le matin du 29, de redécouvrir les plus belles pages musicales et sacrées écrites pour être jouées et priées devant la machine.
Enfin, un colloque international, les 27 et 28 mars, au centre Saint-Louis des Français réunira les meilleurs spécialistes, historiens, liturges, musicologues et restaurateurs, pour faire le point des connaissances sur cette liturgie particulière de la machine des Quarante-Heures à laquelle les Pieux Etablissement et l’église Saint-Louis ont souhaité redonner vie.