
«Dans une composition, les silences, les intervalles, les dissonances ont une importance égale à celle des notes elles-mêmes. Dieu ne crée pas de rejets! Chacun est appelé à s’exprimer, à jouer sa propre partie avec tous les autres»: c’est ce qu’a répété le Pape François en rencontrant dans la matinée du samedi 7 décembre, dans la salle du Consistoire, les promoteurs et les artistes du Concert avec les Pauvres, qui a eu lieu dans l’après-midi de ce même jour dans la salle Paul vi . Nous publions ci-dessous le discours prononcé par le Pape au cours de l’Audience.
Chers frères et sœurs, bonjour!
Je suis heureux de vous rencontrer à nouveau cette année, à l’occasion du Concert avec les Pauvres, qui se tiendra ce soir dans la salle Paul vi: un beau moment pour partager avec un grand nombre de nos frères et sœurs la beauté de la musique qui unit les cœurs et élève l’esprit. [On entend un bébé pleurer] Même les enfants, lorsqu’ils pleurent, font de la musique!
Je salue Monseigneur Marco Frisina, qui a su une fois de plus réunir des artistes internationaux, avec le Chœur du Diocèse de Rome — qui fête cette année ses quarante ans d’activité — et l’Orchestre Nova Opera, qui organise également cet événement. Merci!
Je remercie tous les artistes, et en particulier pour sa participation spéciale, le maître Hans Zimmer; ain-si que la violoncelliste Tina Guo, le compositeur Dario Vero et l’actrice Serena Autieri. Je remercie également tous les partenaires qui ont contribué à la réalisation de l’événement.
Un concert est une belle parabole, une parabole de l’harmonie, y compris de l’harmonie synodale que l’Eglise s’engage à vivre plus pleinement. En effet, chaque partition musicale unit des instruments et des voix différents, chacun avec sa propre partie, avec son timbre, avec sa sonorité. Chacun dans l’orchestre exécute sa propre partition, mais doit s’harmoniser avec les autres, engendrant ainsi la beauté de la musique.
Et dans une composition, les silences, les intervalles, les dissonances ont une importance égale à celle des notes elles-mêmes. Dieu ne crée pas de rejets! Chacun est appelé à s’exprimer, à jouer sa propre partie avec tous les autres.
Pour réaliser cette parabole de l’harmonie, il est nécessaire de choisir d’être présent. Ce n’est pas évident. Vous avez tous choisi d’être présents, de participer à cet événement avec des personnes qui en ont besoin, qui luttent chaque jour pour avancer. Et ce choix de votre part génère un signe d’espérance. C’est aussi ce que propose le prochain Jubilé: générer des signes d’espérance, à partir de la source de l’amour qu’est le Cœur de Jésus.
Sans la collaboration de tous, il est impossible de réaliser une véritable symphonie. C’est seulement à partir d’un concert de personnes différentes que l’harmonie jaillit, qui édifie et réconforte tous. De même, l’Eglise, appelée à être dans le monde un signe et un instrument d’harmonie, de communion et de fraternité, doit réaliser dans le cœur de l’humanité un chant magnifique et conscient d’amour à Dieu et aux frères.
Ce Concert avec les Pauvres que vous allez exécuter aujourd’hui est un beau signe de l’harmonie synodale, surtout parce qu’il se déroule en communion avec nos frères et sœurs plus fragiles, invités à faire partie de cette magnifique symphonie de l’amour qu’est l’Evangile. Ce soir, nos amis pourront assister au concert de la meilleure des façons, en tant que protagonistes; car la beauté est un don de Dieu pour tous les êtres humains, unis par la même dignité et appelés à la fraternité.
Je vous confie à la Sainte Famille de Nazareth, qui a connu la précarité et l’exil sans jamais se décourager. Que le Seigneur garde toujours allumée en vous la flamme de l’espérance! Je prie pour vous, pour la bonne réalisation de ce projet. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Merci!