· Cité du Vatican ·

Note d’accompagnement du Pape François au Document final de la xvi e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques

 Note d’accompagnement  du Pape François au Document final de la xvi e  Assemblée générale ordinaire ...
28 novembre 2024

Dans les divers moments du chemin du Synode que j’ai lancé en octobre 2021, nous nous sommes placés à l’écoute de ce que l’Esprit Saint dit aux Eglises de ce temps.

Le Document final de la xvie Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques rassemble les fruits d’un chemin marqué par l’écoute du Peuple de Dieu et par le discernement des pasteurs. En se laissant illuminer par l’Esprit Saint, toute l’Eglise a été appelée à lire son expérience et à identifier les pas à accomplir pour vivre la communion, réaliser la participation et promouvoir la mission que Jésus Christ lui a confiée. Le parcours synodal, entamé dans les Eglises locales, a traversé ensuite les phases nationale et continentale, pour arriver à la célébration de l’Assemblée du Synode des évêques dans les deux sessions d’octobre 2023 et d’octobre 2024. A présent, le chemin se poursuit dans les Eglises locales et dans leurs regroupements, en tirant profit du Document final qui a été voté et approuvé le 26 octobre dernier par l’assemblée dans toutes ses composantes. Je l’ai moi aussi approuvé et en le signant, j’en ai déclaré la publication, en m’unissant aux «nous» de l’assemblée qui, à travers le Document final, s’adresse au saint Peuple fidèle de Dieu.

En reconnaissant la valeur du chemin synodal accompli, je remets à présent à toute l’Eglise les indications contenues dans le Document final, comme restitution de ce qui a été mûri au cours de ces années, à travers l’écoute et le discernement, et en tant qu’orientation faisant autorité pour sa vie et sa mission.

Le Document final fait partie du Magistère ordinaire du Successeur de Pierre (cf. EC 18 § 1; CEC n. 892) et je demande qu’il soit accueilli en tant que tel. Il représente une forme d’exercice de l’enseignement authentique de l’Evêque de Rome qui possède des traits de nouveauté mais qui en réalité correspond à ce que j’ai précisé le 17 octobre 2015, quand j’ai affirmé que la synodalité est le cadre d’interprétation adéquat pour comprendre le ministère hiérarchique.

En approuvant le Document, le 26 octobre dernier, j’ai dit qu’il «n’est pas strictement normatif» et que «son application aura besoin de diverses médiations». Cela ne signifie pas qu’il n’engage pas dès à présent les Eglises à faire des choix cohérents avec ce qui y est indiqué. Les Eglises locales et les regroupements d’Eglise sont à présent appelés à appliquer, dans les divers contextes, les indications faisant autorité contenues dans le Document, à travers les processus de discernement et de décision prévus par le droit et par le Document lui-même. J’ai également ajouté qu’«il y a besoin de temps pour arriver à des choix qui impliquent toute l’Eglise»: cela vaut en particulier pour les thèmes confiés aux dix groupes d’étude, auxquels d’autres pourront s’unir, en vue des décisions nécessaires. La conclusion de la xvie Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques ne met pas fin au processus synodal.

Je reprends ici avec conviction ce que j’ai indiqué au terme du chemin synodal complexe qui a conduit à la promulgation d’Amoris laetitia (19 mars 2016): «tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Eglise une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit nous conduise à vérité entière (cf. Jn 16, 13), c’est-à-dire, lors-qu’il nous introduira parfaitement dans le mystère du Christ et que nous pourrons tout voir à travers son regard. En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux» (AL 3).

Le Document final contient des indications qui, à la lumière de ses orientations de fond, peuvent dès à présent être reçues dans les Eglises locales et les regroupements d’Eglise, en tenant compte des divers contextes, de ce qui s’est déjà fait et de ce qui reste à faire pour apprendre et développer toujours mieux le style propre de l’Eglise synodale missionnaire.

Dans de nombreux cas, il s’agit d’appliquer de façon effective ce qui est déjà prévu par le droit en vigueur, latin et oriental. Dans d’autres cas, on pourra procéder, à travers un discernement synodal et dans le cadre des possibilités indiquées par le Document final, à la mise en place créative de formes nouvelles de ministérialité et d’action missionnaire, en expérimentant et en soumettant les expériences à des vérifications. Dans le rapport prévu pour la visite ad limina, chaque évêque aura soin de rapporter les choix qui ont été faits dans l’Eglise locale qui lui est confiée par rapport à ce qui est indiqué dans le Document final, les difficultés rencontrés et les fruits obtenus.

Le devoir d’accompagner la «phase de mise en œuvre» du chemin synodal, sur la base des orientations offertes par le Document final, est confiée au secrétariat général du Synode ainsi qu’aux Dicastères de la Curie romaine (cf. EC 19-21).

Le chemin synodal de l’Eglise catholique, animé également par le désir de poursuivre le chemin vers l’unité pleine et visible des chrétiens, «a besoin que les paroles partagées soient accompagnées d’actes» (Salutation finale à la xvie Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, 26 octobre 2024). Que l’Esprit Saint, don du Ressuscité, soutienne et oriente toute l’Eglise sur ce chemin. Que Lui, qui est harmonie, continue de faire rajeunir l’Eglise par la force de l’Evangile, qu’il la renouvelle et la conduise à l’union parfaite avec son Epoux (cf. LG 4). Car l’Esprit et l’épouse disent au Seigneur Jésus: «Viens!» (cf. Ap 22, 17).

24 novembre 2024
Solennité de Notre Seigneur
Jésus Christ, Roi de l’Univers

François