· Cité du Vatican ·

Intention de prière du Pape pour le mois de novembre

Soutien et réconfort pour les parents qui ont perdu un enfant

 Soutien et réconfort pour les parents  qui ont perdu un enfant  FRA-045
07 novembre 2024

Antonella Palermo

Pour François, la perte d’un enfant est si lancinante et sans explications que les phrases de «circonstance» qui ne sont pas accompagnées d’une réelle proximité affectueuse et dans la prière, sont inutiles. C’est un thème sur lequel il a déjà eu plusieurs fois l’occasion de s’exprimer et il y revient en consacrant l’intention de novembre — mois au cours duquel l’Eglise fait traditionnellement mémoire des défunts — à travers le message vidéo réalisé par le Réseau mondial de prière du Pape et diffusée sur le site www.thepopevideo.org

«Que peut-on dire à des parents qui ont perdu un enfant? Comment les consoler?» se demande le Pape. Ne pas pouvoir donner de nom à qui perd un enfant est quelque chose de terrible qui ajoute au drame. «Lorsqu’un conjoint perd l’autre, il devient un veuf ou une veuve. Un enfant qui perd un parent est un orphelin ou une orpheline. Il y a toujours un mot pour exprimer ces situations. Mais pour un parent qui perd son enfant, il n’y a pas de mots». Le Pape ajoute que survivre à son enfant n’est pas naturel.

Les mots d’encouragement, parfois banals ou sentimentaux, ne servent à rien. Même prononcés avec les meilleures intentions du monde, ils peuvent finir par aggraver la blessure. «Pour offrir du réconfort à ces parents qui ont perdu un enfant, il faut les écouter — affirme François —, être à leurs côtés avec amour et prendre soin de cette douleur qu’ils portent avec responsabilité, en suivant la manière dont Jésus-Christ a réconforté ceux qui étaient affligés».

C’est un réseau de proximité et de tendresse auquel invite le Pape. La foi, accompagnée par le réconfort qui provient d’autres familles peut être un apaisement essentiel pour faire renaître l’espérance après «une tragédie aussi terrible». D’où l’invitation: «Prions pour que tous les parents qui pleurent la mort d’un fils ou d’une fille trouvent un soutien au sein de la communauté et obtiennent de l’Esprit consolateur la paix du cœur».

Dans la vidéo nous voyons la douleur de Serena, qui, à l’hôpital Gemelli de Rome, se jette dans les bras du Pape François pour pleurer sa petite Angelica, tout récemment décédée d’une maladie génétique. Il y a la douleur de Luca et Paola, les parents de Francesco, renversé par une voiture à l’âge de 18 ans, en 2022: pas un jour ne s’est écoulé depuis sans qu’ils ne retournent sur les lieux de l’accident ou qu’ils n’apportent une fleur sur sa tombe. Et il y a aussi celle de Yanet, mère de William, tué à 21 ans par les membres d’un gang en raison de son engagement contre la violence.

Mais les images d’espérance ne manquent pas. Comme celles du groupe Naïm, né au sein de la communauté de Romena, où des familles ayant perdu un enfant se rencontrent une fois par mois. Naïm tire son nom du lieu, non loin de Nazareth, où Jésus rencontre une veuve dont le fils unique est mort et, sans mots, il touche le cercueil de l’enfant décédé: un signe qui démontre que les gestes, face à une si grande douleur, comptent bien plus que les mots.

C’est précisément au groupe Naïm, qu’il avait rencontré en novembre 2023 dans la Salle Paul vi, que le Pape François avait rappelé qu’«être chrétien, c’est prendre soin de ceux qui sont blessés et de ceux qui souffrent, allumer de petites lumières là où tout semble perdu». Et face à la mort d’un enfant («une douleur immense, inconsolable, qui ne doit jamais être banalisée par des paroles vides de sens et des réponses superficielles»), prendre soin des blessures signifie avant tout «savoir pleurer ensemble» et «porter à Jésus le cri de sa douleur».

Au cours d’une rencontre avec les parents de l’association Talitha Kum de Vicence, le Pape avait dit que la perte d’un enfant «est une expérience qui n’accepte pas de descriptions théoriques et rejette la banalité des paroles religieuses ou sentimentales, d’encouragements stériles ou de phrases toutes faites qui, en voulant consoler, finissent par blesser encore plus ceux qui, comme vous, affrontent chaque jour un dur combat intérieur».