· Cité du Vatican ·

Le Pape poursuit ses réflexions sur le cycle «L’Esprit et l’Epouse» et s’arrête sur la confirmation, «sacrement de la croissance»

Puisse la confirmation ne pas être un «adieu» à l’Eglise mais une participation active à sa vie

TOPSHOT - Pope Francis waves to the crowd from the popemobile as he arrives for the weekly general ...
31 octobre 2024

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous poursuivons aujourd’hui notre réflexion sur la présence et l'action de l’Esprit Saint dans la vie de l’Eglise à travers les sacrements.

L’action sanctifiante de l’Esprit Saint nous parvient tout d'abord par deux canaux: la Parole de Dieu et les sacrements. Et parmi tous les sacrements, il en est un qui est, par antonomase, le sacrement de l’Esprit Saint, et c'est sur lui que je voudrais m'arrêter aujourd'hui. Il s’agit de la confirmation.

Dans le Nouveau Testament, outre le baptême avec l’eau, un autre rite est mentionné, celui de l'imposition des mains, dans le but de communiquer visiblement et de manière charismatique l'Esprit Saint, avec des effets similaires à ceux produits sur les Apôtres à la Pentecôte. Les Actes des Apôtres relatent un épisode significatif à cet égard. Ayant appris que certains, en Samarie, avaient reçu la Parole de Dieu, ils y envoyèrent Pierre et Jean depuis Jérusalem. «Ils -descendirent, dit le texte, et prièrent pour eux afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint, car il n'était encore descendu sur aucun d'eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Ils leur imposèrent les mains et ils reçurent l'Esprit Saint» (8, 14-17).

A cela s'ajoute ce qu'écrit saint Paul dans la seconde épître aux Corinthiens: «C’est Dieu lui-même qui nous confirme, avec vous, dans le Christ, qui nous a oints, qui nous a marqués du sceau et qui a imprimé dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit» (2 Co 1, 21-22). Les arrhes de l’Esprit. Le thème de l’Esprit Saint en tant que «sceau royal» dont le Christ marque ses brebis est à la base de la doctrine du «caractère indélébile» conféré par ce rite.

Au fil du temps, le rite de l’onction est devenu un sacrement à part entière, revêtant des formes et des contenus différents selon les époques et les rites de l’Eglise. Ce n'est pas le lieu de retracer cette histoire très com-plexe. Ce qu'est le sacrement de la confirmation dans la compréhension de l’Eglise, me semble-t-il, est décrit, de façon simple et claire, par le Catéchisme pour adultes de la Conférence épiscopale italienne. Il dit: «La confirmation est pour chaque fidèle ce que la Pentecôte a été pour toute l'Eglise. […] Elle renforce l'incorporation baptismale au Christ et à l’Eglise et la consécration à la mission prophétique, royale et sacerdotale. Il communique l'abondance des dons de l’Esprit […]. Si donc le baptême est le sacrement de la naissance, la confirmation est le sacrement de la croissance. De même, elle est aussi le sacrement du témoignage, car celui-ci est étroitement lié à la maturité de l'existence chrétienne»1.

Le problème est de savoir comment faire en sorte que le sacrement de la confirmation ne soit pas réduit, dans la pratique, à une «extrême onc-tion», c'est-à-dire au sacrement de l’«éloignement» de l’Eglise. On dit qu’il est le «sacrement de l’adieu», car une fois que les jeunes la font, ils s’en vont, et ils reviendront pour le mariage. C’est ce que disent les gens. Mais nous devons faire en sorte qu'il soit le sacrement du commencement d'une participation active la vie de l’Eglise. C’est un objectif qui peut nous sembler impossible, compte tenu de la situation actuelle de l’Eglise, mais cela ne signifie pas que nous devons cesser de le poursuivre. Ce ne sera pas le cas pour tous les confirmands, enfants ou adultes, mais il est important que ce soit le cas au moins pour certains d'entre eux qui seront ensuite les animateurs de la communauté.

Il peut être utile, à cette fin, de se faire aider dans la préparation au sacrement par des fidèles laïcs qui ont fait une rencontre personnelle avec le Christ et une véritable expérience de l'Esprit. Certaines personnes disent l'avoir vécue comme une éclosion en eux du sacrement de confirmation reçu dans leur enfance.

Mais cela ne concerne pas seulement les futurs confirmands; cela nous concerne tous et à chaque moment. Avec la confirmation et l'onc-tion, nous avons aussi reçu, nous assure l'Apôtre, les arrhes de l’Esprit, qu'il appelle ailleurs «les prémices de l'Esprit» (Rm 8, 23). Nous devons «dépenser» ces arrhes, jouir de ces prémices, ne pas enfouir sous terre les charismes et les talents reçus.

Saint Paul exhortait son disciple Timothée à «raviver le don de Dieu, reçu par l'imposition des mains» (2 Tm 1,6), et le verbe utilisé suggère l’image de celui qui souffle sur le feu pour en raviver la flamme. Voilà un bel objectif pour l'Année Jubilaire! Enlever les cendres de l'habitude et du désengagement, pour devenir, comme les porteurs de flambeaux aux Jeux olympiques, des porteurs de la flamme de l’Esprit. Que l’Esprit nous aide à accomplir des pas dans cette direction!

1La verità vi farà liberi. Catéchisme des adultes. Librairie éditrice vaticane 1995, p. 324.

A l’issue de l’audience générale, le Pape a lancé les appels suivants:

Nous approchons de la solennité de la Toussaint: je vous invite à vivre cette fête de l'année liturgique, au cours de laquelle l’Eglise veut nous rappeler un aspect de sa réalité: la gloire céleste des frères qui nous ont précédés sur le chemin de la vie et qui maintenant, dans la vision du -Père, veulent être en communion avec nous pour nous aider à atteindre le but qui nous attend. Et prions pour la paix. La guerre s’intensifie. Pen-sons aux pays qui souffrent tant: l’Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, la Birmanie, le Nord-Kivu et tant de pays en guerre. Prions pour la paix! La paix est un don de l’Esprit Saint et la guerre est toujours — toujours, toujours — une défaite. Dans la guerre, personne ne gagne, tout le monde perd. Prions pour la paix, frères et sœurs. Hier, j’ai appris que 150 innocents ont été mitraillés: qu’est-ce que les enfants ont à voir avec la guerre? Les familles? Ce sont les premières victimes. Prions pour la paix.

Et à tous, ma bénédiction!

Parmi les groupes de pèlerins qui ont assisté à l’audience générale du 30 octobre, se trouvaient les groupes français suivants:

De France: groupe de pèlerins des diocèses de Paris et de Belfort-Montbéliard; paroisse Saint-Thomas, de Paris; groupe de pèlerins, de Laval; groupe Etoile Notre Dame, de la Guadeloupe.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particuliers les groupes venus de la Guadeloupe et des diocèses de Paris, Belfort-Montbéliard et de Laval. Ravivons-en nous le don de l’Esprit, que nous avons reçu à la confirmation, pour témoigner à nos contemporains, par nos vies, de l’amour de Dieu pour tout homme. Que Dieu vous bé-nisse.