«Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?» Après la réponse, l’homme ajoute comme un constat: «j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse». S’il a «accouru» cependant, comme pressé par cette question lancinante, c'est bien qu'il sentait que quelque chose lui manquait. L'invitation de Jésus met le doigt là où son désir est aliéné. Le prix de la liberté serait-il trop grand au regard son attachement à ses biens? Que serait la pauvreté en esprit si on n'ouvre pas la main qui retient la richesse? Qui n'est pas capable de donner ce qu'il possède ne possède pas, c'est lui qui est possédé. La suite est assez claire avec l’image du chameau et du trou de l’aiguille. Les disciples ne s'y trompent pas: «Mais alors, qui peut être sauvé?». L’homme avait appelé Jésus «bon maître» et Jésus avait fait observer: «Pourquoi m'appelles-tu bon, nul n'est bon que Dieu seul». Dans sa réponse, l’homme s'était repris, disant simplement «Maître ». Mais n'est-ce pas précisément parce que nous reconnaissons Dieu en Jésus que nous pouvons tout quitter pour Le suivre? Puisque «tout est possible à Dieu», il s’agit de nous en remettre à sa miséricorde. Cela ne nous renvoie pourtant pas à l'éternité. C’est maintenant qu’il s’agit d’interroger notre désir, de le creuser, de prier, de nous nourrir de la Parole. Si tout est possible à Dieu, c'est aujourd'hui, pas dans un avenir incertain où il ferait passer outre-tombe par le trou d'une aiguille les chameaux que nous sommes. «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre» (Lc 4 21), dit Jésus dans la synagogue de Nazareth. «Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison» dit Jésus chez Zachée (Lc 19, 9). C'est bien ainsi que Pierre comprend que «tout est possible à Dieu». L’exclamation «voilà que nous avons tout quitté pour te suivre» est la prise de conscience émerveillée qu'en Jésus, Dieu a rendu possible pour eux ce qui leur semblait impossible. Pour eux, pour nous si nous le demandons.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Le Christ m’ouvre à la Vie
Hier, à la suite du Christ, et grâce à Lui, j’ai eu envie
de m’alléger grandement de mes préjugés balourds,
et de fausses idoles, afin d’entrer, en Dieu, dans la vraie Vie,
d’être riche de mes valeurs chrétiennes, un apôtre de l’amour.
Une vie chrétienne
Depuis ma conversion, je tends vers Jésus-Christ, m’abandonne
à Son Amour; je me suis détaché de mes avoirs,
suis mort à mon être ancien, pour t’écouter et te voir;
ainsi, je nais à la Vie, à ma vie, enfin, je me donne.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 13 octobre,
xxviiie du Temps ordinaire
Première lecture: Sg 7, 7-11;
Psaume: 89
Deuxième lecture: He 4, 12-13;
Evangile: Mc 10, 17-30.
Bruno Lachnitt*