· Cité du Vatican ·

Discours aux fidèles du diocèse de Vanimo

Une merveilleuse terre jeune et missionnaire!

 Une merveilleuse terre  jeune et missionnaire!  FRA-037
12 septembre 2024

Dimanche 8 septembre, en fin de matinée, le Pape François a quitté Port Moresby pour se rendre à Vanimo. Dans cette ville portuaire située à la frontière avec l'Indonésie, le Souverain Pontife est arrivé par avion en début d'après-midi, à bord d'un vol militaire mis à disposition par les autorités australiennes. Après l'atterrissage, il s'est rendu sur le parvis de la cathédrale pour rencontrer les fidèles du diocèse. Après le salut que lui a adressé Mgr Francis Meli et les témoignages d'un catéchiste, d'un enfant, d'une religieuse et d'une famille, l'Evêque de Rome a prononcé le discours suivant:

Chers frères et sœurs, bon après-midi!

Je remercie l’évêque pour les paroles qu’il m’a adressées. Je salue les autorités, les prêtres, les religieux et religieuses, les missionnaires, les catéchistes, les jeunes, les fidèles — certains venus de très loin — et vous, chers enfants! Merci à Maria Joseph, Steven, sœur Jaisha Joseph, David et Maria pour ce que vous avez partagé. Je suis heureux de vous rencontrer sur cette terre merveilleuse, terre jeune et missionnaire!

Comme nous l’avons entendu, depuis le début du xixe siècle, la mission ici ne s’est jamais interrompue: des religieuses, des religieux, des catéchistes et des missionnaires laïcs n’ont cessé de prêcher la Parole de Dieu et d’offrir de l’aide à leurs -frères, dans le soin pastoral, dans l’éducation, la santé et dans bien d’autres domaines, en affrontant de nombreuses difficultés, afin d’être un instrument «de paix et d’amour» pour tous, comme l’a dit sœur Jaisha J-oseph.

Ainsi, les églises, les écoles, les hôpitaux et les centres missionnaires témoignent autour de nous que le Christ est venu apporter le salut à tous, afin que chacun puisse s’épa-nouir dans toute sa beauté pour le bien commun (cf. -Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 182).

Vous ici, vous êtes des «experts» en beauté, car vous êtes entourés de beauté! Vous vivez sur une terre magnifique, riche d’une grande variété de plantes et d’oiseaux, devant laquelle on reste bouche bée devant les couleurs, les sons, les parfums, le spectacle grandiose d’une nature débordante de vie évoquant l’image de l’Eden!

Mais cette richesse, le Seigneur vous la confie comme un signe et un instrument, afin que vous puissiez en vivre aussi, unis en harmonie avec Lui et avec vos frères, en respectant la maison commune et en prenant soin les uns des autres (cf. Message pour la célébration de la Ve Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, 1er septembre 2019).

En regardant autour de nous, nous voyons combien le paysage de la nature est doux. Mais en rentrant en nous-mêmes, nous nous rendons compte qu’il existe un spectacle encore plus beau: celui de ce qui grandit en nous lorsque nous nous aimons les uns les autres, comme en ont témoigné David et Marie en parlant de leur chemin d’époux dans le sacrement du mariage. Et notre mission est précisément celle-ci: répandre partout, par l’amour de Dieu et de nos frères, la beauté de l’Evangile du Christ (cf. Evangelii gaudium,
n. 120)!

Nous avons entendu comment certains d’entre vous, pour le faire, entreprennent de longs voyages, afin d’atteindre les communautés les plus éloignées, parfois en quittant leur maison, comme nous a dit Steven. Ils font une belle chose, et il est important qu’ils ne restent pas seuls, mais que toute la communauté les soutienne afin qu’ils puissent accomplir sereinement leur mandat, surtout lorsqu’ils doivent concilier les exigences de la mission avec des responsabilités familiales.

Mais il y a aussi une autre façon de les aider, c’est que chacun de nous promeuve l’annonce missionnaire là où il vit (cf. Conc. œcum. Vat. ii, Decr. Ad gentes, n. 23): à la maison, à l’école, sur le lieu de travail, afin que partout, dans les forêts, dans les villages et dans les villes, la beauté du paysage corresponde à la beauté d’une communauté où l’on s’aime, comme Jésus nous l’a enseigné lors-qu’il a dit: «A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres» (Jn 13, 35; cf. Mt 22, 35-40).

Nous formerons ainsi, de plus en plus, comme un grand orchestre — que Maria Joseph, notre violoniste, aime tant — capable, avec ses notes, de recomposer les rivalités, de surmonter les divisions — personnelles, familiales ou tribales —; de chasser la peur, la superstition et la magie du cœur des gens; de mettre fin aux comportements destructeurs tels que la violence, l’infidélité, l’exploitation, la consommation d’alcool et de drogues: des maux qui, ici aussi, emprisonnent et rendent malheureux tant de frères et de sœurs.

Souvenons-nous que l’amour est plus fort que tout cela et que sa beauté peut guérir le monde, parce qu’il a ses racines en Dieu (cf. Catéchèse, 9 septembre 2020). Répandons-le donc et défendons-le, même si cela peut nous coûter des incompréhensions et des oppositions. Le bienheureux Peter To Rot — époux, père, catéchiste et martyr de cette terre — en a témoigné par la parole et par l’exemple, lui qui a donné sa vie précisément pour défendre l’unité de la famille face à ceux qui voulaient en saper les fondements.

Chers amis, après avoir visité votre pays, de nombreux touristes rentrent chez eux en disant avoir vu «le paradis». Ils se réfèrent généralement aux attractions paysagères et environnementales dont ils ont profité. Mais nous, nous savons, comme nous l’avons dit, que le plus grand trésor n’est pas celui-là. Il y en a un autre, plus beau et fascinant, qui se trouve dans vos cœurs et se manifeste dans la charité avec laquelle vous vous aimez.

Il s’agit du don le plus précieux que vous puissiez partager et faire connaître à tous, en rendant la Pa-pouasie-Nouvelle-Guinée célèbre non seulement pour la variété de sa flore et de sa faune, pour ses plages enchanteresses et sa mer limpide, mais aussi et surtout pour les personnes bonnes qu’on y rencontre; et je le dis surtout à vous, les enfants, avec vos sourires contagieux et votre joie éclatante qui jaillit dans toutes les directions. Vous êtes la plus belle image que ceux qui partent d’ici peuvent emporter et garder dans leur cœur!

Je vous encourage donc à embellir toujours plus cette heureuse terre avec votre présence d’Eglise qui aime. Je vous bénis et je prie pour vous. Et je vous recommande: vous aussi priez pour moi. Merci.