Elle est rude cette parole: «qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera». Il est probable que nous cherchions plutôt à sauver notre peau comme Pierre qui prend Jésus à part et se met «à lui faire de vif reproches». Il vient de lui dire qu’il est Celui que tout le monde attend depuis des siècles et il prétend lui expliquer ce qu’il doit faire. «Passe derrière moi, Satan! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes». Ne dit-il pas pourtant ce que nous pensons quand nos pensées, trop éloignées de celles de Dieu, sont celles des hommes? Les pensées des hommes, n’est-ce pas ce qui semble intéresser Jésus au début de cette page d’évangile? Il fait une espèce de sondage d’opinion, comme ceux qui sont préoccupés de leur image. Et on observe que plus les gens sont loin de lui, plus ce qu’ils disent est décalé, alors que plus on est proche de lui, plus ce qu’on dit est ajusté. Mais ce qui intéresse vraiment Jésus n’est pas son image, mais cette question adressée à chacun d’entre nous: «pour vous qui suis-je?». Et si nous voulons espérer dire quelque chose de juste à son sujet il est important de «suivre Jésus de près» (Expression du bienheureux père Chevrier (1826-1879), prêtre du diocèse de Lyon qui a fondé le Prado pour former «des apôtres pauvres pour les pauvres et pour les paroisses», des prêtres et des laïcs, qui se forment au milieu des pauvres à «suivre Jésus Christ de plus près» et qui demeurent toujours accessibles aux pauvres). La lettre de Jacques nous dit que suivre Jésus de près est directement lié à notre relation aux autres: le lieu de la mise en œuvre de la foi, c’est la relation au pauvre. C’est là que nous sommes invités à suivre Jésus de près, là que se vérifie la vérité de la relation à lui. La grande déclaration de Pierre, théologiquement correcte, ne l’empêche pas d’être complètement décalé. Alors entendons Jésus nous demander: pour toi, qui suis-je? Et osons choisir de Le suivre de près, de mettre nos pas dans les siens sans avoir peur de ce que nous pouvons perdre, car ce que nous retenons jalousement va vers la mort alors que ce que nous consentons à donner s’épanouit en vie éternelle. Puissions-nous être des vivants inscrits dans le grand mouvement du don pour la vie éternelle!
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Le miracle, Dieu et notre chat
J’ai cru à un miracle, une guérison de notre chat Prosper;
mais il n’a pas eu lieu, cela m’a rendu assez craintif;
sa souffrance a été atténuée par des soins palliatifs
en pleurs, je sais: il est ressuscité! Car en Dieu, j’espère!
Ma foi et ma vie
Dès mon Fiat, j’ai appris à mourir à mon regard d’athée,
afin de me laisser changer, toute ma vie, par l’Esprit-Saint,
d’être, enfin un matin, un homme nouveau par Dieu mandaté;
je t’offre l’Amour du Très-Haut en apôtre et en fantassin.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 15 septembre,
xxive du Temps ordinaire
Première lecture: Is 50, 5-9a
Psaume: 114
Deuxième lecture: Jc 2, 14-18
Evangile: Mc 8,27-35
Bruno Lachnitt*