La visite du Pape François en Indonésie a débuté avec des orphelins, des personnes âgées, des pauvres et des réfugiés, incarnation de la «culture du rejet» qu'il a toujours dénoncée. Après avoir atterri à l'aéroport Soekarno-Hatta de la capitale Jakarta, le Souverain Pontife s'est rendu à la nonciature apostolique, sa résidence pendant l'étape indonésienne de son voyage en Asie et en Océanie, où il a été accueilli par une quarantaine de personnes, accompagnées de ceux qui les assis-tent: les sœurs dominicaines, le Service jésuite des réfugiés (jrs) et la Communauté de Sant'Egidio, qui a amené une vingtaine d'invités: «C'est un peuple diversifié — ont expliqué aux médias du Vatican les représentants de la Communauté présents lors de la rencontre —, des pauvres qui vivent dans la rue, qui ramassent les ordures et les recyclent. Ce ne sont pas des sans-abris comme on en voit en Europe, mais des familles entières qui n'ont pas de maison et vivent parmi les ordures». Ici, on les appelle les «hommes des charrettes», car c'est sur ces véhicules en bois qu'ils chargent les déchets ramassés dans les décharges et, souvent, la charrette est la seule «maison» qu'ils possèdent. Certains d'entre eux ont serré la main de François qui a salué chacun d'entre eux en écoutant leurs histoires.
Parmi eux, accompagnés par Sant'Egidio et Erlip Vitarsa, premier diacre permanent de l'archidiocèse de Jakarta, se trouvaient des personnes âgées d'instituts, des réfugiés de Somalie et une famille de réfugiés du Sri Lanka. François les a bénis, comme il l'a fait pour un réfugié de la Birmanie, l'un des nombreux Rohingyas persécutés, et un petit garçon amené par le jrs, en signe de proximité et d'attention. François a embrassé les nombreux enfants présents, dont les orphelins recueillis dans les villages et les banlieues urbaines, pris en charge par les sœurs dominicaines, les enfants des Ecoles de la paix, qui lui ont remis le dessin du «monde que je voudrais», l'image du globe terrestre tenu par deux bras composés de nombreux drapeaux, unis et proches les uns des autres en signe de fraternité. Le Pape a passé une grande partie de cette rencontre avec les plus petits, puis s'est arrêté pour parler en privé avec une femme afghane, qui portait un tchador, et a plaisanté avec un vieil homme en fauteuil roulant: «Moi aussi!». Il a enfin donné la bénédiction, se disant heureux et ému d'avoir commencé le plus long voyage de son pontificat par un tel rendez-vous. (salvatore cernuzio)