Nous nourrir de Jésus
Nous entendions dimanche dernier que le pain de vie nourrit en nous l’essentiel. Aujourd’hui l’histoire d’Elie nous rejoint là où nous constatons ne pas valoir mieux que nos pères. Jeunes, nous avions l’illusion que nous serions meilleurs. Comme en Jean 8 où les accusateurs de la femme adultère s’en vont tous en commençant par les plus âgés, l’expérience a fait tomber nos illusions. Si nous n’avons pas le réconfort d’un ange, nous avons besoin d’une nourriture qui nous soutienne car «il est long, le chemin qui reste…». Il mènera Elie à l’Horeb pour découvrir le visage de Dieu à contrepied de son ardeur violente. Quelle révélation devons-nous encore accueillir qui refonde notre rapport à Dieu? Paul invite les éphésiens à se mettre à l’unisson de l’Esprit-Saint: «vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés». L’amour de Dieu est toujours premier et nous devons y revenir quand le découragement nous menace, quand notre regard est trop centré sur nous-même et l’image idéalisée que nous nous faisons de ce que nous devrions être. Imiter Dieu, c’est mettre le centre de gravité de notre être hors de nous-même. «Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire». J’entends en écho la parole de Jésus six chapitre plus loin: «quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes» (Jn 12, 32). Tous! Le Père n’attire-t-il pas toutes ses créatures? Laissons-nous attirer, rompons les amarres qui nous retiennent, coupons les liens de nos résistances. Le pain de vie qui nourrit en nous ce qui est pour l’éternité n’est pas une nourriture magique. Nous nourrir de Celui qui est descendu du ciel, c’est entrer dans le mouvement de dépouillement où il se donne et révèle qu’Il est l’essence même de l’Amour, cet amour dont il nous comble si nous le voulons bien. «Eternel est son amour» chantons-nous avec le psalmiste. C’est d’aimer qui nous ouvre à l’éternité. Nous nourrir de Jésus, pain de vie, nous entraîne dans un amour toujours plus grand.
Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Le Pain de l’âme, mon Je et ma vie
Hier, j’ai découvert mon vrai Je, l’ai reçu du Pain du Ciel,
je me suis senti délivré; cette Parole de Jésus
a libéré en mon intime l’Amour d’un Dieu matriciel,
déjà Présent, afin d’être une vie en Christ, recousue.
Le Pain du Ciel et moi
Dieu m’a offert le Pain Eternel, le Christ solennel;
Il m’aide à cheminer jusqu’aux Cieux, à un jour reposant;
en l’Hostie reçue, Jésus, Pain Vivant, y est Présent,
Il me donne la force et le courage d’être amour fraternel.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 11 août, xixe du Temps ordinaire
Première lecture: 1 R 19, 4-8;
Psaume: 33
Deuxième lecture: Eph 4, 30 - 5, 2;
Evangile: Jn 6, 41-51.