· Cité du Vatican ·

Angelus du 30 juin

Que ceux qui veulent la guerre se convertissent à des projets de paix

 Que ceux qui veulent la guerre  se convertissent à des projets de paix  FRA-027
04 juillet 2024

Chers frères et sœurs,
bon dimanche!

L’Evangile de la liturgie d’aujourd’hui nous raconte deux miracles qui semblent s’entrecroiser. Alors que Jésus se rend à la maison de Jaïre, l’un des chefs de la synagogue, parce que sa petite fille est gravement malade, une femme hémorroïsse touche son manteau en chemin et Il s’arrête pour la guérir. Entre temps, on annonce que la fille de Jaïre est morte, mais Jésus ne s’arrête pas, il entre dans la maison, va dans la chambre de la jeune fille, la prend par la main et la relève, la ramenant à la vie (Mc 5, 21-43). Deux miracles, un de guérison et un autre de résurrection.

Ces deux guérisons sont racontées en un seul épisode. Toutes deux se produisent par un contact physique. En effet, la femme touche le manteau de Jésus et Jésus prend par la main la jeune fille. Pourquoi ce «contact» est-il important? Parce que ces deux femmes — l’une qui saigne et l’autre qui est morte — sont considérées impures et qu’il ne peut donc y avoir de contact physique avec elles. Au contraire, Jésus se laisse toucher et n’a pas peur de toucher. Jésus se laisse toucher et n’a pas peur de toucher. Avant même la guérison physique, il remet en question une fausse conception religieuse, selon laquelle Dieu sépare les purs d’un côté et les impurs de l’autre. Au contraire, Dieu ne fait pas cette séparation, car nous sommes tous ses enfants, et l’impureté ne vient pas de la nourriture, de la maladie ou même de la mort, mais l’impureté vient d’un cœur impur.

Apprenons ceci: face à la souffrance du corps et de l’esprit, aux blessures de l’âme, aux situations qui nous écrasent, et même face au péché, Dieu ne nous tient pas à distance, Dieu n’a pas honte de nous, Dieu ne nous juge pas; au contraire, il s’approche pour se laisser toucher et nous toucher, et il nous relève toujours de la mort. Il nous prend toujours par la main pour nous dire: fille, fils, lève-toi (cf. Mc 5, 41), marche, avance! «Seigneur, je suis un pécheur» — «Marche, je me suis fait péché pour toi, pour te sauver» — «Mais toi Seigneur, tu n’es pas pécheur» — «Non, mais j’ai subi toutes les conséquences du péché pour te sauver». C’est beau!

Fixons dans notre cœur cette image que Jésus nous donne: Dieu est celui qui prend par la main et relève, celui qui se laisse toucher par la douleur et touche pour guérir et redonner la vie. Il ne discrimine personne parce qu’il aime tout le monde.

Nous pouvons donc nous demander: croyons-nous que Dieu est ainsi? Nous laissons-nous toucher par le Seigneur, par sa Parole, par son amour? Entrons-nous en relation avec nos frères et sœurs, en leur tendant la main pour qu’ils se relèvent, ou gardons-nous nos distances et étiquetons-nous les gens selon nos goûts et nos préférences? Nous étiquetons les personnes. Je vous pose la question: est-ce que Dieu, le Seigneur Jésus, étiquette les personnes? Que chacun réponde à la question. Est-ce que Dieu étiquette les personnes? Et moi, est-ce que je vis continuellement en étiquetant les personnes?

Frères et sœurs, regardons le cœur de Dieu, pour que l’Eglise et la société n’excluent, n’excluent personne, ne traitent personne comme «impur», pour que chacun, avec son histoire, soit accueilli et aimé sans étiquettes, sans préjugés, soit aimé sans adjectifs.

Prions la Sainte Vierge: elle qui est la Mère de la tendresse, qu’elle intercède pour nous et pour le monde entier.

Après l'Angelus, le Pape a salué les groupes présents puis a évoqué la mémoire des protomartyrs romains. Enfin, il a lancé l'appel à la paix, confiant cette intention au Sacré-Cœur de Jésus. Voici ses paroles:

Chers frères et sœurs,

je vous salue tous, Romains et pèlerins venus de différents pays!

Aujourd'hui, nous rappelons les protomartyrs romains. Nous vivons nous aussi une époque de martyrs, plus encore qu'aux premiers siècles. Dans diverses parties du monde, tant de nos frères et sœurs souffrent de discrimination et de persécution à cause de leur foi. D'autres affrontent le martyre «en gants blancs». Soutenons-les et inspirons-nous de leur témoignage d'amour pour le Christ.

En ce dernier jour de juin, implorons le Sacré-Cœur de Jésus de toucher le cœur de ceux qui veulent la guerre, afin qu'ils se convertissent à des projets de dialogue et de paix.

Frères et sœurs, n'oublions pas l'Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, la Birmanie et de nombreux autres lieux où beaucoup de souffrances sont causées par la guerre!

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. N'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir! -Merci.