En République démocratique du Congo, «tout doit être fait pour arrêter la violence et sauvegarder la vie des civils». C'est ce qu'a demandé le Pape à la fin de l'Angelus du 16 juin, attristé par les informations faisant état «d'affrontements et de massacres dans l'est» du pays africain. S'exprimant à midi depuis la fenêtre de son bureau privé du palais apostolique, avant de conduire la récitation de la prière mariale avec les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre et ceux qui le suivaient à travers les médias, le Souverain Pontife a, comme à son habitude, commenté l'Evangile du dimanche abordant le thème du Royaume de Dieu à travers l'image de la semence (Marc 4, 26-34). Nous publions ci-dessous la méditation du Saint-Père.
Chers frères et sœurs, bon dimanche!
Aujourd'hui, l'Evangile de la liturgie nous parle du Royaume de Dieu à travers l'image de la graine (cf. Mc 4, 26-34). A plusieurs reprises, Jésus utilise cette comparaison (cf. Mt 13, 1-23 ; Mc 4, 1-20 ; Lc 8, 4-15), et aujourd'hui il nous invite à réfléchir en particulier sur une attitude importante liée à l'image de la graine, et cette attitude est l'attente confiante.
En effet, lorsqu'il sème, même si le paysan répand une semence excellente et abondante et prépare bien la terre, les plantes ne poussent pas immédiatement: il faut du temps et de la patience! C'est pourquoi il est nécessaire, après avoir semé, qu'il sache attendre avec confiance, pour permettre aux graines de germer au bon moment et aux germes de sortir de terre et de croître, assez forts pour garantir, à la fin, une récolte abondante (cf. vv. 28-29). Sous terre, le miracle est déjà en cours (cf. v. 27), il y a un développement énorme mais invisible, cela nécessite de la patience, et pendant ce temps, il est nécessaire de continuer à soigner les mottes de terre, à les arroser et à les garder propres, même si en surface il semble qu'il ne se passe rien.
Le Royaume de Dieu est également ainsi. Le Seigneur met en nous les graines de sa Parole et de sa grâce, des graines bonnes et abondantes, puis, sans jamais cesser de nous accompagner, il attend patiemment. Le Seigneur continue de prendre soin de nous, avec la confiance d'un Père, mais il nous donne du temps — le Seigneur est patient — pour que les graines s'ouvrent, grandissent et se développent jusqu'à porter les fruits de bonnes actions. Et cela parce qu'il veut que dans son champ rien ne soit perdu, que tout arrive à pleine maturité; il veut que nous puissions tous grandir comme des épis chargés de grains.
Et ce n'est pas tout. En faisant ainsi, le Seigneur nous donne un exemple: il nous enseigne aussi à semer avec confiance l'Evangile là où nous sommes, puis à attendre que la semence semée grandisse et porte du fruit en nous et chez les autres, sans nous décourager et sans cesser de nous soutenir et de nous aider mutuellement, même là où, malgré nos efforts, il semble que nous ne voyons pas de résultats immédiats. Souvent en effet, même parmi nous, au-delà des apparences, le miracle est déjà en cours, et en son temps, il portera des fruits abondants!
Ainsi, nous pouvons nous demander: est-ce que je laisse la Parole semer en moi? A mon tour, est-ce que je sème avec confiance la Parole de Dieu là où je vis? Suis-je patient dans l’attente, ou est-ce que je me décourage parce que je ne vois pas immédiatement les résultats? Et est-ce que je sais tout confier sereinement au Seigneur, tout en faisant de mon mieux pour annoncer l'Evangile?
Que la Vierge Marie, qui a accueilli et fait grandir en elle la semence de la Parole, nous aide à être des semeurs généreux et confiants de l'Evangile.
A l’issue de l'Angelus le Saint-Père a lancé les appels suivants:
Chers frères et sœurs, hier, à Cracovie, a été béatifié Michel Rapacz, prêtre et martyr, pasteur selon le cœur du Christ, témoin fidèle et généreux de l'Evangile, qui a connu à la fois la persécution nazie et soviétique, et y a répondu par le don de sa vie. Un applaudissement pour le nouveau bienheureux!
Nous continuons de recevoir des nouvelles douloureuses d’affrontements et de massacres dans la partie est de la République démocratique du Congo. Je lance un appel aux autorités nationales et à la communauté internationale, afin qu'elles fassent tout leur possible pour mettre fin à la violence et pour sauvegarder la vie des civils. Parmi les victimes, beaucoup sont des chrétiens tués in odium fidei. Ce sont des martyrs. Leur sacrifice est une graine qui germe et porte des fruits, et il nous enseigne à témoigner de l'Evangile avec courage et cohérence.
Ne cessons pas de prier pour la paix en Ukraine, en Terre Sainte, au Soudan, en Birmanie et partout où l’on souffre de la guerre.
Je vous salue tous, Romains et pèlerins! En particulier, les participants au Forum européen des laïcs, sur le thème «Foi, art et synodalité»; et le groupe de mères de la communauté catholique congolaise de Rome. Ces mères chantent bien! J'aimerais vous entendre chanter une prochaine fois.
Je vous salue tous et je vous souhaite un bon dimanche. S'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!