Passons sur l’autre rive Allons à la rencontre de la vraie Foi

L’invitation de Jésus à «passer sur l’autre rive» est au premier degré invitation à aller en territoire païen sur la rive-est du lac. On peut entendre en écho l’invitation du Pape François à «sortir», aller aux périphéries rejoindre ceux que nous croyons différents de nous. Passer sur l’autre rive, c’est aussi affronter la mort à Sa suite comme l’écrit Paul aux Corinthiens: un seul est mort pour tous et ainsi tous ont passé par la mort. «Passons sur l’autre rive», c’est pour chacune et chacun une invitation à la Foi, écho de l’invitation initiale à Abraham: «Pars, quitte ton pays et la maison de ton père et va vers le pays que je t’indiquerai». Et il partit, sans savoir où il allait. La Foi est invitation à quitter le confort de nos certitudes pour s’aventurer en terre étrangère, à se mettre en route sur la parole d’un Autre. Cela peut nous jeter dans la tempête. La «Foi» comprise comme certitudes rassurantes peut vite éclater lorsqu’elle est confrontée à l’épreuve de la radicalité du mal. C’est toute la problématique du livre de Job, première lecture qui fait écho à l’évangile. La Croix est la seule révélation de Dieu qui résiste à cette confrontation. «Passons sur l’autre rive», allons à la rencontre de ce Dieu qui nous appelle à la confiance dans la tempête, qui semble souvent dormir à l’arrière quand nous sommes en péril, qui a un visage différent de celui que nous imaginons dans nos sécurités idolâtres. «Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la Foi?». Cette question que Jésus pose aux disciples, nous pouvons l’entendre pour nous. De quoi avons-nous peur? Que dirons-nous dans la tempête alors qu’il dormira? Retenons l’invitation de Paul à ne pas avoir notre vie centrée sur nous-même et démasquons les images que nous nous fabriquons d’un Dieu rassurant qui serait au service de nos intérêts. Alors nous pourrons entendre l’invitation à passer sur l’autre rive en gardant les yeux fixés sur Lui qui est mort et ressuscité pour nous.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Jésus et nos orages

Je crois, car je ressens, la Présence, en mon intime, de Dieu;

mes tempêtes s’apaisent car je sais : Jésus y est réveillé;

j’espère t’assister dans tes angoisses, tes douloureux adieux,

ainsi t’amener à ton tour à croire, chaque jour à veiller.

Le Christ et mes tempêtes

L’Evangile m’invite à l’espérance; aux moments ombrageux,

confus, je me tiens debout, suis en paix et courageux;

Jésus, même s’il parait endormi, est toujours avec moi,

m’aide à traverser, à vaincre ces jours sombres, au calme, chez moi.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 23 juin, xiie du Temps ordinaire

Première lecture: Jb 38, 1.8-11

Psaume: 106

Deuxième lecture: 2 Co 5, 14-17

Evangile: Mc 4, 35-41

Bruno Lachnitt*