La formation permanente des prêtres, la promotion des vocations et le diaconat permanent: tels sont les trois domaines sur lesquels s'est concentrée l'assemblée plénière du dicastère pour le clergé. Le Pape François les a commentés en recevant les participants aux travaux dans la matinée du jeudi 6 juin dans la salle Clémentine, et a notamment souligné dans son discours que le chemin sacerdotal ne se fait pas seul.
Chers frères et sœurs, bonjour!
Je tiens à vous saluer avec affection et à remercier en premier lieu tous les membres du dicastère pour le clergé: vous êtes venus à Rome des quatre coins du monde pour offrir votre précieuse contribution. Merci pour voter présence. Et je remercie le cardinal-préfet — cette âme coréenne qui nous aide beaucoup — et le secrétaire Mgr Andrés Gabriel Ferrada Moreira, qui mène à bien tout le travail: merci.
En cette occasion, je voudrais avant tout exprimer ma gratitude, mon affection et ma proximité aux prêtres et aux diacres du monde entier. J'ai souvent mis en garde contre les dangers du cléricalisme et du monde spirituel, mais je sais bien que la grande majorité des prêtres se dévouent avec beaucoup de générosité et d'esprit de foi pour le bien du saint Peuple de Dieu, portant le poids de nombreux travaux et faisant face à des défis pastoraux et spirituels parfois difficiles.
Votre assemblée plénière se concentre en particulier sur trois domaines d'attention: la formation permanente des prêtres, la promotion des vocations et le diaconat permanent. J'aimerais m'attarder brièvement sur chacun de ces sujets.
La formation permanente. Il s'agit d'un sujet dont on parle beaucoup ces dernières années, et qui a déjà été souligné par la Ratio fundamentalis de 2016. Le prêtre est aussi un disciple en suivant le Seigneur, sa formation doit donc être un cheminement permanent; cela est d'autant plus vrai si l'on considère que nous vivons aujourd'hui dans un monde marqué par des changements rapides, où émergent sans cesse de nouvelles questions et des défis complexes auxquels répondre. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous leurrer en pensant que la formation au séminaire peut suffire en posant des bases solides une fois pour toutes: non; plutôt, nous sommes appelés à consolider, renforcer et développer ce que nous avons au séminaire, dans un parcours qui nous aide à mûrir dans la dimension humaine, à grandir spirituellement, à trouver les langages appropriés pour l'évangélisation, à approfondir ce dont nous avons besoin pour aborder adéquatement les nouvelles questions de notre époque.
J'aime rappeler ici que l'Ecriture dit: «Vae soli — qu'en est-il de celui qui tombe sans personne pour le relever?» (Qo 4, 10). Combien cela est important pour le prêtre: le chemin ne se fait pas seul! Pourtant, malheureusement, beaucoup de prêtres sont trop seuls, sans la grâce d'un accompagnement, sans ce sentiment d'appartenance qui est comme une bouée de sauvetage dans la mer souvent agitée de la vie personnelle et pastorale. Tisser un réseau solide de relations fraternelles est une tâche prioritaire de la formation permanente: l'évêque, les prêtres entre eux, les communautés envers leurs pasteurs, les religieux et les religieuses, les associations, les mouvements: il est indispensable que les prêtres se sentent «chez eux», dans cette grande famille ecclésiale. Vous, en tant que dicastère, avez déjà commencé à tisser un réseau mondial: je vous demande de mettre tout en œuvre — s'il vous plait, mettez tout en œuvre — pour que cette vague se poursuive et porte des fruits dans le monde entier. Engagez-vous avec créativité pour renforcer ce réseau et offrir un soutien aux prêtres. Vous avez un rôle clé à jouer dans cela!
Le promotion des vocations. L'un des grands défis pour le Peuple de Dieu est que, dans de plus en plus de régions du monde, les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont en forte baisse, et dans certains pays, elles s'éteignent presque. Je pense par exemple au Nord de l'Italie. Mais la vocation au mariage est également en crise avec ce sentiment d'engagement et de mission qu'elle requiert. C'est pourquoi, dans les derniers messages pour la Journée mondiale de prière pour les vocations, j'ai voulu élargir le regard à l'ensemble des vocations chrétiennes et je me suis adressé en particulier à cette vocation fondamentale qu'est la discipolat, en conséquence du baptême. Nous ne pouvons pas nous résigner au fait que pour tant de jeunes, l'hypothèse d'une offre radicale de vie a disparu de l'horizon. Au contraire, nous devons réfléchir ensemble et rester attentifs aux signes de l'Esprit, et vous pouvez également accomplir cette tâche grâce à l'Œuvre pontificale des vocations sacerdotales. Je vous invite à réactiver cette réalité, avec des modalités adaptées à notre époque, peut-être en créant un réseau avec les Eglises locales et en identifiant les bonnes pratiques à faire circuler. C'est une œuvre importante, ne l'oublions pas!
Enfin, le diaconat permanent. Il a été réintroduit par le Concile Vatican ii et, au cours de ces décennies, il a connu une réception très variée. Encore aujourd'hui, cependant, on s'interroge souvent sur l'identité spécifique du diaconat permanent. Comme vous le savez, le rapport de synthèse de la première session de l'assemblée générale ordinaire du synode des évêques, en octobre dernier, a recommandé «d’évaluer la mise en place du ministère diaconal après le Concile Vatican ii » (11, g) et invite également à mettre l'accent, parmi les diverses tâches des diacres, plus résolument sur le service de la charité et sur le service des pauvres (cf. 4, p; 11, a). Accompagner ces réflexions et ces développements est une tâche assez importante de votre dicastère. Je vous encourage à œuvrer pour cela et à mobiliser toutes les forces nécessaires. Et attention, car le diacre est souvent considéré comme un prêtre de seconde zone. Nous le voyons lorsque certains d'entre eux sont à l'autel et semblent vouloir concélébrer. Que le service des diacres soit en faveur des orphelins, des veuves, des œuvres sociales, de la Caritas, de l'administration des sacrements en aidant les curés. Veillez à ce que les diacres ne se sentent pas comme des prêtres de seconde zone. Ce serait un risque à l'heure actuelle.
Merci beaucoup pour ce que vous avez fait et pour ce que vous ferez ces jours-ci. Travaillez toujours pour que le Peuple de Dieu ait des pasteurs selon le cœur du Christ et qu'il grandisse dans la joie du discipolat. La Ratio fundamentalis a été faite: il n'est pas nécessaire d'en faire une autre. Poursuivons avec celle-ci. Que la Vierge Marie, Mère et modèle de toute vocation, vous accompagne. Moi aussi, je vous accompagne par ma prière. Et n'oubliez pas de prier pour moi. Je vous remercie.