«Dans un drame tel qu'un conflit armé, il est urgent de repenser le développement et l'utilisation de dispositifs tels que les “armes autonomes létales” afin d'en interdire l'usage»; car «aucune machine ne devrait jamais choisir d'ôter la vie à un être humain». François a usé d’un ton ferme dans le discours qu'il a prononcé vendredi 14 juin lors du sommet du g 7 sous la présidence italienne.
Premier Pape à participer au sommet des sept pays les plus industrialisés, il a demandé aux chefs d'Etat et de gouvernement présents à Borgo Egnazia, dans les Pouilles, «un engagement dynamique et concret à introduire un contrôle humain de plus en plus significatif» sur ces dispositifs. Arrivé en fin de matinée à Brindisi, le Souverain Pontife est intervenu lors de la session commune. Et proposant une réflexion sur les effets de l'intelligence artificielle sur l'avenir de l'humanité, il l'a décrite comme «un outil fascinant et redoutable», qui enthousiasme par les possibilités qu'il offre mais suscite la crainte par les conséquences qu'il laisse présager. Le Pape a donc lancé un appel à «remettre la dignité de la personne au centre d’une proposition éthique partagée», en relançant l’appel de la «Rome Call for ai Ethics», signé en 2020, et en redonnant sa valeur à la politique: «Nous ne pouvons pas permettre — a-t-il expliqué — qu'un outil aussi puissant et indispensable renforce» le «paradigme technocratique». C'est pourquoi «la politique est nécessaire» et montre sa grandeur «quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme», a-t-il conclu.
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