· Cité du Vatican ·

Faire la volonté de Dieu c’est vivre extraordinairement le temps ordinaire

 Faire la volonté  de Dieu c’est vivre extraordinairement  le temps ordinaire  FRA-023
06 juin 2024

«Où es-tu?» lance Dieu à Adam dans le texte de la Genèse. Dès le début de l’histoire du Salut, la relation de l’homme à Dieu s’avère un jeu de cache-cache. «Vraiment tu es un Dieu qui se cache, Dieu d’Israël, Sauveur!» s’écrie Isaïe (Is 45, 15) et le psalmiste supplie le Seigneur de ne pas lui cacher sa face (Ps 26, 9; 29, 8; 68, 18; 88, 47; 101, 3; 118, 19; 142, 7). Le Fils venu dans la chair nous révèle le vrai visage de Dieu «afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu», écrit Paul. Dévoilement de l’Amour au-delà du péché qui permet de se recevoir du Père pour vivre dans la gratitude. Grâce reçue, grâce rendue, vie eucharistique que nous fêtions dimanche dernier. Devant cette Bonne Nouvelle, la controverse avec les scribes dans l’Evangile de ce dimanche relève de la perversion: une tentative de disqualifier le Salut aux yeux de ceux qu’il rejoint, d’imputer le bien au mal, de brouiller les cartes. Stratégie qui éclaire peut-être cette phrase énigmatique et sans appel: «Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon». La phrase commence pourtant par: «Tout sera pardonné aux enfants des hommes», et c’est source d’espérance. Mais la perversion qui dénature le pardon s’y ferme de facto: défigurer la grâce, c’est lui fermer la porte. Les proches de Jésus sont déroutés par le don de lui-même à l’extrême au point «qu’il n’était même pas possible de manger». Loin d’y discerner la révélation de Dieu, ils s’inquiètent pour sa santé mentale. Nous pourrions nous reconnaître dans cette inquiétude qui se veut sage mais ignore que «ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes» (1 Co 1, 25 ). C’est l’occasion pour Jésus de remettre en perspective la fraternité qu’ils revendiquent: «Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère». Une perspective pour vivre extraordinairement ce temps «ordinaire».

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Marie, Jésus et moi

Il nous arrive, bien malgré nous, de blesser notre Frère Jésus;

Ses Propos inquiètent Mère, frères et sœurs; ils craignent pour Sa vie;

je puis, apeuré, aller me cacher pour ma survie,

ne plus être, par notre Cité, marginalisé, voir exclu.

Dieu, Son Action et moi

En apôtre ajusté à Dieu, je Le prie de m’assister,

pour échapper à un penchant très humain, une perversion:

rechercher mes intérêts ou mon plaisir, pour exister;

je veux rester au service de l’Amour, de la Création.

Franck Widro

L’Evangile en poche

9 juin, xe Dimanche du Temps ordinaire

Première lecture: Gn 3, 9-15;

Psaume: 129

Deuxième lecture: 2 Co 4, 13-5, 1;

Evangile: Mc 3, 20-35.

Bruno Lachnitt*