· Cité du Vatican ·

A l’Angelus le Pape invoque la paix en Ukraine, Terre Sainte et Birmanie

Apporter des aides aux populations du Soudan

 Apporter des aides aux populations du Soudan  FRA-023
06 juin 2024

Chers frères et sœurs, bon dimanche!

En Italie et dans d'autres pays, nous célébrons aujourd'hui la solennité du Corpus Domini. L'Evangile de la liturgie raconte la dernière Cène (Mc 14, 12-26), au cours de laquelle le Seigneur accomplit le geste de se livrer: en effet, dans le pain rompu et dans la coupe offerte aux disciples, c'est lui-même qui se donne pour toute l'humanité et qui s'offre pour la vie du monde.

Dans ce geste de Jésus rompant le pain, il y a un aspect important que l'Evangile souligne par les mots: il «le leur donna» (v. 22). Fixons ces mots dans notre cœur: il le leur donna. L'Eucharistie, en effet, rappelle avant tout la dimension du don. Jésus prend le pain non pas pour le consommer seul, mais pour le rompre et le donner aux disciples, révélant ainsi son identité et sa mission. Il n'a pas retenu la vie pour lui, mais il nous l'a donnée; il n'a pas considéré le fait d’être Dieu comme un trésor jaloux, mais il s'est dépouillé de sa gloire pour partager notre humanité et nous faire entrer dans la vie éternelle (cf. Ph 2, 1-11). De toute sa vie, Jésus a fait un don. Rappelons-nous de cela: de toute sa vie Jésus a fait un don.

Nous comprenons donc que célébrer l'Eucharistie et manger ce Pain, comme nous le faisons surtout le dimanche, n'est pas un acte de culte détaché de la vie ou un simple moment de consolation personnelle; nous devons toujours nous rappeler que Jésus prit le pain, le rompit et le leur donna, par conséquent, la communion avec Lui nous rend capables de devenir nous aussi le pain rompu pour les autres, capables de partager ce que nous sommes et ce que nous avons. Saint Léon le Grand disait: «Notre participation au corps et au sang du Christ est de nous transformer en ce que nous consommons» (Sermon xii sur la Passion, 7).

Voilà, frères et sœurs, à quoi nous sommes appelés: devenir ce que nous mangeons, devenir «eucharistiques», c'est-à-dire des personnes qui ne vivent plus pour elles-mêmes (cf. Rm 14, 7), dans la logique de la possession et de la consommation, mais qui savent faire de leur vie un don pour les autres. Ainsi, grâce à l'Eucharistie, nous devenons prophètes et bâtisseurs d'un monde nouveau: lorsque nous dépassons l'égoïsme et que nous nous ouvrons à l'amour, lorsque nous cultivons les liens de fraternité, lorsque nous partageons les souffrances de nos frères et que nous partageons notre pain et nos ressources avec ceux qui sont dans le besoin, lorsque nous mettons nos talents à la disposition de tous, alors nous rompons le pain de notre vie à la manière de Jésus.

Frères et sœurs, posons-nous alors la question: est-ce que je garde ma vie uniquement pour moi ou est-ce que je la donne comme Jésus l'a fait? Est-ce que je me dépen-se pour les autres ou est-ce que je me renferme sur moi-même? Et, dans les situations quotidiennes, est-ce que je sais partager ou est-ce que je cherche toujours mon propre intérêt?

Que la Vierge Marie, qui a accueilli Jésus, Pain descendu du Ciel, et s'est entièrement donnée avec lui, nous aide à devenir nous aussi un don d'amour, unis à Jésus dans l'Eucharistie.

A l'issue de l'Angelus, le Pape a prononcé les paroles suivantes:

Je vous invite à prier pour le Soudan, où aucune solution pacifique n'a encore été trouvée pour la guerre qui dure depuis plus d'un an. Que les armes se taisent et que, grâce à l'engagement des autorités locales et de la communauté internationale, une aide soit apportée à la population et aux nombreuses personnes déplacées; que les réfugiés soudanais trouvent un accueil et une protection dans les pays frontaliers.

Et n'oublions pas l'Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, la Birmanie... J'en appelle à la sagesse des dirigeants pour que cesse l'escalade et que tout soit mis en œuvre pour dialoguer et négocier.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. N'oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!