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Sœur Suzanne enseigne dans les universités libanaises

Le défi de l’instruction

 Le défi de l’instruction  FRA-022
29 mai 2024

Sœur Suzanne Wakim est la seule des nombreuses religieuses à enseigner dans les universités catholiques du Liban. Elle enseigne la philosophie dans quatre universités et compte parmi ses étudiants des personnes de différentes confessions, y compris des musulmans. Elle est spécialiste dans le domaine de la pensée anthropologique et philosophique du Pape Benoît xvi. Son travail à ce sujet est le premier écrit sur ce Pape en langue arabe.

Interrogée sur la réaction de ses étudiants à ses cours, sœur Wakim raconte qu’après l’un de ses premiers cours, ils lui ont dit: «Grâce à vous ma sœur, nous comprenons la philosophie pour la première fois». «Des étudiants d’autres classes viennent même aux fenêtres de la salle de classe pour écouter mes cours, comme dans le cas de la leçon sur le Christ dans la philosophie», dit-elle à Radio Vatican-Vatican News. Et elle ajoute qu’elle les autorise bien sûr à rentrer dans la salle de classe.

Sœur Wakim a commencé à enseigner en 2021. Elle a le sens de la mission, dit-elle, et veut faire quelque chose de bien pour l’Eglise. «Je veux aussi contribuer à la formation des futurs prêtres, car j’ai eu l’occasion d’enseigner à des séminaristes de l’Eglise maronite», ajoute-t-elle. Elle est très occupée, car elle a actuellement deux emplois à temps plein. Au cours des trois dernières années, elle a rédigé quatre publications universitaires. Elles abordent notamment la question de l’enseignement de l’éthique dans les universités.

Comme le souligne la religieuse, il est important aujourd’hui de lire et d’étudier, de s’instruire. «J’encourage également les sœurs plus jeunes à développer leurs intérêts et à élargir leurs horizons, les gens ont besoin de religieuses instruites», déclare-t-elle à Radio Vatican-Vatican News. «Nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur nos devoirs religieux, aujourd’hui nous sommes en contact avec de nombreuses personnes instruites, c’est pourquoi il est important de grandir aussi dans le domaine de notre éducation», dit-elle. Cela change également l’image de la congrégation. Elle ajoute que tandis qu’elle se préparait à soumettre un de ses articles pour publication, une personne lui avait demandé qui le lirait. «Aujourd’hui, nous lisons trop peu et nous nous instruisons trop peu, souvent par simple paresse», ajoute-t-elle.

La religieuse parle l’arabe, l’anglais et apprend l’italien. Pour son travail, elle a également abordé le grec et le syrien. L’araméen est également parlé dans sa famille. «Le plus grand défi est de trouver un équilibre entre toutes mes responsabilités», avoue-t-elle.

Sœur Suzanne Wakim appartient à la congrégation des Sœurs salvatoriennes basiliennes de l’Annonciation. Elle enseigne à l’université du Saint-Esprit à Kaslik, à l’université Saint-Joseph à Bey-routh, à l’université Antonine à Baabda et à l’institut de philosophie et de théologie Saint-Paul à Harissa, au Liban. Elle enseigne en outre dans une école gérée par sa propre congrégation religieuse: le département de l’école secondaire Notre-Dame de la Délivrance à Hadath.

#sistersproject

Don Paweł Rytel-Andrianik
et Tomasz Zielenkiewicz