«Enfants: génération future», tel était le titre de la rencontre que le Pape François a tenue dans l’après-midi du samedi 11 mai dans la nouvelle salle du Synode, dans le cadre de l'événement #BeHuman, la -deuxième rencontre sur la fraternité humaine qui s'est tenue vendredi et samedi à Rome et au Vatican, organisée par la Fondation Fratelli tutti sous la présidence du cardinal Mauro Gambetti, vicaire général du Pape pour la Cité du Vatican. Au cours des deux journées de travail, et des 12 tables-rondes thématiques de la rencontre, une trentaine de Prix Nobel de la Paix et d'autres représentants prestigieux du monde scientifique, académique, économique, institutionnel et sportif ont travaillé ensemble pour approfondir le principe de fraternité dans différents domaines sociaux, économiques et politiques. L'objectif est de produire des propositions pour une planète fraternelle en cherchant des alternatives aux guerres et à la pauvreté.
Les travaux avaient commencé depuis une heure lorsque François est arrivé dans la salle du Synode, où Aldo Cagnoli, coordinateur avec le père Enzo Fortunato de la Journée mondiale de l'enfance qui se tiendra les 25 et 26 mai, coordonnaient les échanges. Avant l'arrivée du Pape, plusieurs intervenants avaient pris la parole, dont Jody Williams, Prix Nobel de la Paix et accompagnatrice des enfants de la Fondation City of Peace for Children. Aldo Cagnoli a souhaité la bienvenue à François et lui a raconté le chemin préparatoire de la Journée mondiale des enfants. «Cette table-ronde, a-t-il dit, est le fruit d'une de vos grandes intuitions, celle d'être à l'écoute des plus petits». «Nous plantons des graines qui, une fois germées, aideront à créer une meilleure conscience collective que celle dont nous, les adultes, avons fait preuve», a-t-il ajouté avant de réserver au Saint-Père une «surprise».
Lorsque le modérateur de la table ronde «génération future» a annoncé au Saint-Père l’entrée des «scientifiques», des dizaines d’enfants couronnés de lauriers ont envahi la salle du synode. Chacun a collé une feuille verte sur les branches d’un vieil arbre sec au milieu de la salle pour lui redonner vie, et faire ainsi renaître l’espérance. Le tout devant le regard amusé du Pape qui dans un joyeux chaos, s’est retrouvé rapidement encerclé par tous ces enfants, qu’il aura fallu faire asseoir en s’armant de patience.
Le silence revenu, François s’est lancé dans un jeu de questions-répon-ses, et a demandé: «Qu’est ce que le bonheur?». Les plus courageux ont tenté une réponse: «Pour moi, c’est être tous unis, une seule famille, la famille de Dieu», a dit l’un; «la paix», a dit un autre. «Je t’aime, Pape François», se sont hasardé deux enfants à l’attention du Saint Père. Et François, de plus en plus amusé, a continué: «Où s’achète le bonheur?». «Le bonheur ne s’achète pas», lance une jeune fille assurée de la justesse de sa réponse. «On peut être heureux si on est en contact avec Dieu», a répondu une autre. Le Pape a cueilli la balle au bond: «Comment peut-on entrer en contact avec Dieu?». «En priant», ont répondu en chœur les enfants et «en priant, on peut trouver la paix», dit encore une autre jeune fille. Les voix féminines s’imposaient sur celles des garçons, mais tous ont apporté des réponses pertinentes aux questions du Successeur de Pierre. Contre la guerre, ils ont proposé l’unité, l’amitié et le partage. Les enfants avaient travaillé leur sujet en rédigeant, au nom des «enfants du monde entier», une «Déclaration de la fraternité des enfants» que François a signée devant eux, après qu’ils en ont donné lecture.