· Cité du Vatican ·

Rencontre avec les détenus dans la prison de Montorio

Dieu ne nous abandonne jamais

 Dieu ne nous abandonne jamais  FRA-021
23 mai 2024

Après les prisons pour femmes de Rebbibia à Rome et de La Giudecca à Venise, pour la troisième fois de l’année 2024, le Souverain Pontife s'est rendu auprès de ces exclus, reclus de la société. Avant un déjeuner convivial avec les détenus de Vérone, le Pape a rencontré les prisonniers, le personnel pénitentiaire et les bénévoles de la prison Montorio de la cité de l'Adige, qui compte 592 incarcérés, venus de 40 pays différents, comme l'Italie, l'Albanie, le Nigeria, le Guatamela ou le Sri Lanka, dont la moitié est de confession musulmane. Emu par les trajectoires de vies blessées et cahoteuses des détenus, François les a exhortés à ne jamais cesser d’espérer, même en ce lieu d'humanité éprouvée, ballotté entre difficultés et désir de rédemption. «Pour moi, entrer dans une prison est toujours un moment important, car la prison est un lieu de grande humanité», a-t-il affirmé. Une humanité éprouvée, parfois fatiguée par les difficultés, la culpabilité, les jugements, les incompréhensions, la souffrance, mais en même temps pleine de force, de désir de pardon, de désir de rédemption», a assuré François, assuré qu’en cette humanité «le visage du Christ, le visage du Dieu de la miséricorde et du pardon» est aujourd'hui présent. «Dieu pardonne tout, toujours», leur a assuré l'Evêque de Rome. A cette occasion François a renouvelé son appel pressant à l’amélioration de la vie en détention. Il s'est dit touché par le suicide récent de certains prisonniers de Vérone qualifié «d'acte terrible, auquel ne peuvent conduire qu'un désespoir et une douleur insupportables». «Ne perdez pas l'horizon de la porte de l'espérance», leur a intimé le Saint-Père, citant une chan-son piémontaise «dans l'art de l'ascension, ce qui importe n'est pas de tomber, mais de ne pas rester au sol» et invitant chacun à s'aider à se relever. Le Pape a rappelé aussi combien la vie vaut toujours la peine d'être vécue, combien il y a toujours de l'espoir pour l'avenir, même lorsque tout semble s'estomper. «Notre existence, celle de chacun d'entre nous, est importante, c'est un don unique pour nous et pour les autres, pour tous, et surtout pour Dieu, qui ne nous abandonne jamais, et qui sait écouter, se réjouir, pleurer avec nous et toujours pardonner», a-t-il insisté, exhortant chacun à ne pas se refermer sur soi dans les pires moments. «Ce n'est pas une faiblesse que de demander de l'aide: faisons-le avec humilité et confiance», a estimé François, soulignant que tous nous avons le droit d’espérer, «au-delà de chaque histoire et de chaque erreur ou échec». Le Souverain Pontife a formulé des vœux à sept mois de l'ouverture de l’Année Sainte 2025, «année de conversion, de renouveau et de libération pour toute l'Eglise»; «une année de miséricorde, au cours de laquelle nous pourrons déposer le poids du passé et renouveler l'élan vers l'avenir; une année au cours de laquelle nous pourrons célébrer la possibilité de changer, d'être et, si nécessaire, de redevenir vraiment nous-mêmes, en donnant le meilleur de nous-mêmes». Le Pape qui clôturera l'Année Sainte par un Jubilé des détenus le 14 décembre 2025 les a enfin chaleureusement remerciés. «Vous me faites vraiment beaucoup de bien», a-t-il dit.