Après avoir parcouru la Palestine pendant trois ans en suscitant une espérance forte chez ceux qui «attendaient la libération d’Israël» occupé par les romains, Jésus est mort abandonné par tous, livré pour être crucifié comme un esclave. Et quelques semaines après, ces gens qui le suivaient et se sont calfeutrés après sa mort, vont se mettre à parcourir le monde, à braver les dangers, à proclamer qu’il est ressuscité, vivant pour toujours auprès de Celui qu’il appelait «Père». Entre ces deux moments, ce texte du début des Actes des apôtres, dit que ce qui s’est passé, c’est le don de l’Esprit. Ce qui s’est réellement passé nous échappe: ici, on parle d’un grand vent et de langues de feu; dans l’Evangile, on nous raconte une apparition du Christ ressuscité qui souffle sur les apôtres en leur disant «recevez l’Esprit Saint!». Peu importe! Mais il y a un avant et un après, comme pour nous aussi il doit y avoir un «avant» et un «après» la rencontre de Jésus et l’accueil de son Esprit. Et le texte nous dit que chacun les entend proclamer dans sa propre langue les merveilles de Dieu: chacun est rejoint et touché par la Bonne Nouvelle de l’Evangile dans la réalité particulière de sa vie. Et nous pourrons en être les témoins si nous commençons par en vivre, par rencontrer Jésus dans nos vies et accueillir son Esprit. La lecture de l’épître aux Galates peut rebuter. Chez Paul, la chair désigne ce qui en nous n’est pas en lien avec Dieu. Regardons donc plutôt les fruits de l’Esprit: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi c’est-à-dire confiance, humilité et maîtrise de soi. Qui de nous n’éprouve pas le désir de cultiver ces fruits-là? Mais ce désir qui nous habite, habite aussi le cœur de nos contemporains. Il dépend de nous de leur donner à voir le visage d’une Eglise qui vive d’amour, de joie, de paix, de patience, de bonté, de bienveillance, de confiance, d’humilité et de maîtrise de soi, mais pas de maîtrise de soi sans amour et sans joie.
Bruno Lachnitt
Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
L’Esprit, les Césars et les impies
Je refuse, en apôtre, tout contrôle, toute manipulation
par des Césars, et exprime ma foi en mon existence;
l’Esprit m’aide à affronter les épreuves en chaque circonstance,
à répondre au rejet des impies, par de saintes actions.
L’Esprit-Saint m’ouvre à être apôtre
Hier, grâce à l’Esprit Saint, j’ai vécu une foi adulte;
aujourd’hui, en Ami Présent, en mon âme, Il la sculpte,
Il me soutient dans l’adversité, est une voix silencieuse
m’ouvrant à des actions d’apôtre de l’amour, bien audacieuse.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Dimanche 19 mai, Pentecôte
Première lecture: Ac 2, 1-11;
Psaume: 103
Deuxième lecture: Ga 5, 16-25;
Evangile: Jn 15, 26-27; 16, 12-15.