Dans le livre des Actes, l’Esprit devance Pierre pour venir sur ceux qu’il visite. Il souffle où il veut et nous ne savons ni d’où il vient, ni où il va. La Foi invite à se laisser surprendre, à accueillir la manifestation de l’Esprit où nous ne l’attendons pas. Si l’Esprit est descendu sur eux, pourquoi les baptiser? Ne l’ont-ils pas déjà reçu? Faisant ce constat, Pierre en déduit pourtant l’inverse: «Quelqu’un peut-il refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint?». Dieu n’est pas enfermé dans le sacrement, il se donne comme il veut, mais il n’est pas indifférent de célébrer en Eglise où il se donne aussi. Et nous pouvons l’accueillir dans le sacrement si dans la Foi, nous savons aussi l’accueillir quand il nous surprend. L’Eglise est le signe que: «Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés». Elle signifie que l’amour de Dieu est premier, elle rend présent au milieu de nous ce don premier. Jean, dans l’Evangile, résume l’invitation de Jésus à un seul commandement: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime». Nous entendons bien «aimez-vous les uns les autres » même si ce n’est pas toujours aisé. «Comme je vous ai aimés» ouvre une tout autre perspective. Cet amour de Dieu premier célébré dans les sacrements nous fait sortir de nous-même pour naître à un amour plus large qui se manifeste dans le fait de donner notre vie pour ceux-là même qui nous sont les moins familiers. Paradoxalement, c’est quand nous devenons vraiment serviteurs, quand nous entrons avec lui dans ce dépouillement qui conduit à «nouer le tablier comme lui», qu’il nous appelle «amis». Demandons-lui la grâce de ce que nous ne pouvons réaliser par nous-même, demandons-lui le désir de ce que nous ne pouvons peut-être seulement pas vouloir car lui ne demande qu’à nous communiquer sa Joie.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
Mon Fiat, l’Eglise et toi
Ma vie, depuis mon Fiat, est bonté, a quitté son errance,
a accueilli Dieu, Mon Ami; mon âme dès lors se dénoue;
mes œuvres, les tiennes, en Eglise, malgré toutes nos différences,
prennent alors source en notre amitié avec Dieu, et nous.
Dès mon Oui, j’ai su: Dieu m’aime
En Christ, dès ma conversion, j’ai découvert un Dieu d’Amour;
Il m’a offert Son Amitié; mon Oui m’a rendu radieux;
par Bonté, Il m’aime, m’aide à être ainsi miséricordieux,
à Le chérir Lui et les autres, à dire aux rancœurs: Adieu!
Franck Widro
L’Evangile en poche
5 mai, vie Dimanche de Pâques
Première lecture: Ac 10, 25-26.34-35.44-48;
Psaume: 97
Deuxième lecture: 1 Jn 4, 7-10;
Evangile: Jn 15, 9-17.
Bruno Lachnitt*