«Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors» (Jn 15, 6). Est-ce l’exclusion de ceux qui ne confessent pas le nom de Jésus? La seconde lecture nous éclaire: «N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité» et Jean ajoute: «Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité». Il s’agit d’appartenir à la vérité et non au fanatisme qui prétendrait la détenir. Il s’agit que l’amour de Dieu demeure en nous et que nous demeurions en lui. L’image du sarment est claire: seul, il n'est rien. Ici, le Père est le vigneron et «le Père et moi, nous sommes un». Cette parole, nous l’avons déjà lue au chapitre 10. Après, nous avions la sortie de Lazare du tombeau, l'onction de parfum à Béthanie, l'image du grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit, puis le lavement des pieds au chapitre 13 et le chapitre 14 où Jésus promet aux disciples de ne pas les laisser orphelins. Il s’achève par «Réveillez-vous, partons d’ici». La suite se trouve au chapitre 18: «Ayant ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples...». Cependant, les chapitres 15 à 17 intercalent un long discours qui commence par cette image de la vigne. Il s'agit de demeurer en lui, qu'il demeure en nous, comme lui demeure dans le Père et le Père en lui, et le Père et lui feront en nous leur demeure. Au chapitre 6 déjà, on a lu dans le discours sur le pain de vie: «Qui mâche ma chair, qui boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui...». Il y a quelque chose à ruminer (sens littéral du verbe employé par l’évangéliste) du côté de ce corps livré: c’est en trouvant notre nourriture dans cette vie donnée que nous demeurons en Celui qui la donne. Ici, l'image de la vigne renvoie à Jésus lui-même, ce qui évoque l’Eglise comme signe de sa présence. Que notre mastication du don de l’amour fasse de nous ce corps livré, une Eglise servante qui révèle la présence du Ressuscité par un amour en actes qui donne aux hommes de ce temps une raison d'espérer encore.
* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer
La Trinité et notre couple
Dans notre vie de couple, chacun s’émonde pour faire un seul corps,
et vivre grâce au Christ une foi adulte, épanouie, alors;
on t’offre notre cœur, notre fraternité, car elles nous rassemblent;
toutes nos demandes, à l’écoute de l’Esprit, Dieu les comble!
L’Action du Christ en moi
Ma foi adulte croît quand elle prend source en Christ, joue un rôle
créateur dans ma vie, et produit, grâce à l’Esprit Saint,
un bien agir souvent très ordinaire en ses desseins,
être à l’amour, à la fraternité une banderole.
Franck Widro
L’Evangile en poche
28 avril, ve Dimanche de Pâques
Première lecture: Ac 9, 26-31;
Psaume: 21
Deuxième lecture: 1 Gv 3, 18-24;
Evangile: Jn 15, 1-8.
Bruno Lachnitt*