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Le Pape rencontre les prêtres et les diacres de la paroisse romaine Sant’Enrico

Avec créativité et courage vers le jubilé

 Avec créativité et courage vers le jubilé  FRA-015
11 avril 2024

Santa Maria della Salute à Primavalle en septembre, Santa Maria Madre dell'Ospitalità à Villa Verde en novembre, San Giorgio à Acilia en décembre et vendredi 5 avril — après une pause de quelques mois — Sant'Enrico dans le quartier de Casal Monastero. Après une pause hivernale, le Pape François a repris les visites de son diocèse en tant qu’Evêque de Rome. Ces rencontres suivent celles effectuées lors des vendredis de la miséricorde pendant le Jubilé de la miséricorde en 2016. Le Souverain Pontife se déplaçait alors pour visiter des lieux «aux marges» de la capitale. Ces déplacements avaient été suspendus pendant la pandémie de Covid-19.

Un quartier accueillant marqué par des difficultés

Vendredi 5 avril, l’Evêque de Rome s’est rendu dans la paroisse Sant’Enrico dans le nord-est de la capitale italienne, a annoncé la salle de presse du Saint-Siège. Construite entre 1997 et 1998 dans un style moderne avec une structure en bois, entourée de parcs et d'aires de jeux, la paroisse est au cœur d'un petit quartier accueillant. Pourtant, les habitants partagent un même sentiment. Pour eux, la zone est négligée, abandonnée, loin du centre de la capitale.

En dialogue avec les prêtres

L'évêque auxiliaire de Rome pour le quartier nord, Mgr Daniele Salera et le curé de la paroisse, le père Massimiliano Memma, ont accueilli le Pape à son arrivée, après un déplacement d'environ 40 minutes en voiture pour venir du Vatican. Comme les fois précédentes, François a pu converser à huis clos avec les 35 prêtres du quartier. Assis à un bureau dans la salle paroissiale, il à répondu à des questions sur différents sujets, principalement pastoraux. Leur dialogue a commencé par une prière et une invocation à l’Esprit Saint.

Le thème de la prison au centre de l'attention

Des aumôniers de la prison de «Rebibbia» qui avaient déjà rencontré le Pape lors de sa visite à la prison pour femmes lors la Messe In Cena Domini du Jeudi Saint étaient présents. Avec le Pape ils ont abordé les difficultés rencontrées dans les prisons, à commencer par le drame du suicide des détenus, ainsi que la question de l’accompagnement des personnes incarcérées. Certains aumôniers, a expliqué Mgr Salera en marge de la rencontre, ont expliqué au Pape comment le travail et les études sont souvent «des opportunités pour enrichir leur parcours et se donner de nouvelles bases pour affronter la vie». «Ce fut une très belle rencontre», a ajouté l’évêque auxiliaire. «La présence des aumôniers de la prison de Rebibbia a permis d'aborder le thème de la détresse des détenus. Nous sommes revenus plusieurs fois sur l'extrême pauvreté et la dégradation qui se produit souvent chez les prisonniers; de ce qui, comme le travail, pendant la période de détention, peut redonner de la dignité et servir à un rétablissement concret» des détenus.

Miséricorde, jeunesse, Jubilé

A propos de la préparation du Jubilé le Pape s'est dit «heureux de la manière dont le diocèse de Rome vit le synode et l'approche de l'Année Sainte». A une question plus spécifique sur la préparation des jeunes au jubilé, François a suggéré deux axes: «Créativité et courage», ce qui signifie concrètement lancer «des pistes pour rassembler de nombreuses personnes», et ne pas s’enfermer dans «les vieux schémas qui bloquent le témoignage et l'annonce de l'Evangile». «Nous avons également abordé le thème de la présence des femmes dans la formation des prêtres», a déclaré Mgr Salera.

Le Pape ému par l'expérience des prêtres «en première ligne»

Le Pape a été touché par l'atmosphère sereine qui régnait dans la paroisse, ainsi que par le témoignage des prêtres qui vivent «avec joie» et «dans la simplicité» leur ministère, au milieu, entre autres, de grandes poches de pauvreté qui exigent une grande «patience». Il l'a lui-même confirmé à un groupe de journalistes à l'extérieur de la paroisse à qui, après la plaisanterie habituelle sur sa santé («Je suis toujours vivant!»), François a confié qu'il était «beau» de voir l'expérience de ces curés «qui travaillent si dur», toujours «en première ligne». «Ça s'est très bien passé, nous avons parlé de tout», a déclaré le Souverain Pontife, qui a reçu en cadeau une icône de la Salus populi Romani, auquel il est très dévot, réalisée par un curé de la paroisse.

L'accolade et les salutations avec les fidèles

Pendant ce temps, à l'extérieur de la paroisse, un groupe d'une cinquantaine de fidèles, principalement des personnes âgées, des femmes et des enfants ainsi que des religieuses qui travaillent dans la paroisse, a afflué dès que la nouvelle de la venue du Pape s'est répandue. Personne n'était informé à l’avance de l'arrivée du Pape, pas même le personnel de la paroisse, où la plus grande discrétion avait été maintenue en raison de la nature privée de l'événement. François a récompensé l'attente en s'arrêtant à la sortie, vers 17h45, pour quelques échanges avec les personnes qui l'ont accueilli par des applaudissements; François a serré quelques mains et a béni tous les enfants.

La visite de Jean-Paul ii

François est le deuxième Pape à visiter Sant’Enrico après saint Jean-Paul ii qui, en février 2002, avait célébré la Messe le premier dimanche de Carême (c'était alors la 301e paroisse romaine visitée par ses soins, sur les 339 existantes). «Votre communauté est jeune, avait alors déclaré le Souverain Pontife, composée en grande partie de familles de formation récente, qui se sont installées dans le quartier au cours de la dernière décennie... Beaucoup d'enfants et de jeunes la peuplent, l'animent et la rendent vivante».

Une réalité qui a perduré dans le temps malgré des difficultés objectives, en premier lieu le manque d'écoles primaires et secondaires, con-struites seulement ces dernières années. Des difficultés que les différents curés n’ont pas manqué pas de confier et de partager avec leur évêque.

Salvatore Cernuzio